12/12/07 (B425) AFP : Sarkozy s’entretient de l’affaire Borrel avec le président de Djibouti

PARIS (AFP) — Nicolas Sarkozy a reçu mardi le président djiboutien Ismaël Omar Guelleh, avec lequel il s’est notamment entretenu de la présence militaire française dans son pays et de l’enquête sur l’assassinat du juge Bernard Borrel, a rapporté l’Elysée.

Au sujet de l’affaire Borrel, les deux hommes "sont tombés d’accord sur le fait que la France et Djibouti entretenaient des relations d’Etat à Etat de confiance", a précisé le porte-parole de l’Elysée David Martinon.

"Il n’y a pas de liens entre les procédures judiciaires et les relations entre les deux pays, a ajouté M. Martinon, précisant que MM. Sarkozy et Guelleh avaient convenu qu’une "bonne coopération entre les deux pays était de l’intérêt d’une bonne justice".

Sollicité par la presse à sa sortie de l’Elysée, le chef de l’Etat djiboutien s’est refusé à tout commentaire, se contentant de lancer "amitié et coopération avec la France" avant de s’engouffrer dans sa voiture.

Magistrat détaché à Djibouti, Bernard Borrel a été retrouvé mort en 1995, le corps en partie carbonisé, en contrebas d’un ravin, à 80 km de Djibouti.

L’enquête française a privilégié dans un premier temps la thèse du suicide avant de retenir celle d’un assassinat après de nouvelles expertises.

Ce dossier est devenu une affaire d’Etat après la mise en cause par des témoins du président Ismaël Omar Guelleh et de dignitaires du régime de Djibouti où la France entretient sa principale base militaire en Afrique.

Dès son arrivée à l’Elysée, Nicolas Sarkozy avait reçu à l’Elysée la veuve du juge, Elisabeth Borrel, qui dénonçait les "pressions politiques" exercées sur la justice par son prédécesseur Jacques Chirac.

Lors de leur entretien, M. Sarkozy a indiqué à M. Guelleh que la France était "une amie fiable et sincère" de Djibouti et qu’il souhaitait "travailler pour renforcer leurs liens", notamment économiques, selon David Martinon.

Il a rappelé que Djibouti, principale base militaire en Afrique avec avec 2.850 hommes, constituait "un maillon stratégique dans son dispositif militaire et diplomatique à l’étranger".