02/02/08 (B433) GED : lettre ouverte au Ministre français des Affaires étrangères, Monsieur Bernard Kouchner pour l’informer des graves risques de déstabilisation à Djibouti, conséquence de la politique dictatoriale conduite par Guelleh.

à Monsieur Bernard Kouchner
Ministre des Affaires Etrangères
Quai d’Orsay
Paris

Bruxelles, le 2 février 2008

 

Lettre ouverte au sujet de la situation à Djibouti

Monsieur le Ministre,

En ma qualité de Président du Gouvernement en Exil et de tous les membres, je vous adresse cette lettre ouverte pour vous informer de la situation explosive qui règne à Djibouti.

Les conditions des précédentes élections qui ont été entachées par une fraude massive et maintenant l’intransigeance de Monsieur Isamel Omar Guelleh qui interdit à l’opposition toute forme d’expression, sont autant de facteurs de déstabilisation du pays.

La population civile, pourtant calme d’ordinaire, a pris enfin la mesure de la dictature et de ses effets dévastateurs sur les libertes fondamentales, l’économie, la justice et la dégradation de tous les services publics : éducation, sanitaire, …

Nous craignons, après les arrestations massives, illégitimes et illégales des dirigeants de l’opposition la nuit dernière, des actions populaires incontrôlables. L’escalade entre la répression et la réaction n’est certainement pas la solution qui raménera le calme, mais le régime, aux abois est le dos au mur et il n’a plus d’autre choix pour tenter de prolonger sa survie.

Malheureusement la France pourrait être aussi la cible de la mauvaise humeur populaire. A force d’avoir soutenu abusivement ce régime corrompu et les tristes personnages qui le composent, la France a tourné le dos à la population qui en a pris note.

Pour nous, la France qui est toujours une nation alliée et amie, devra peut-être prendre ses responsabilités dans les prochaines heures et montrer par des actes forts et sans ambiguité le parti qu’elle soutient : soit ce sera la dictature et l’asservissement du peuple, soit l’instauration d’un régime démocratique respectueux des citoyens et des droits de l’homme en permettant aux partis d’opposition d’exercer leurs droits et leurs devoirs.

Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’assurance de ma haute considération.

Mahamoud Ahmed Idriss
Président du GED