02/05/08 (B445) A lire un communiqué sur le site du GED, sous la signature de son Président pour demander à Guelleh de « réchauffer » les relations avec la France, qui a la capacité de mettre un terme à l’invasion érythréenne. Il recommande aussi de livrer les deux condamnés Hassan et Djama à la Justice française pour qu’ils puissent s’expliquer de leurs actes.

02/05/08 – Communiqué du Président du GED sur la situation qui résulte de l’invasion des forces érythréenne sur le sol de la République et de notre incapacité actuelle à les faire reculer.

Face à l’invasion sur notre sol, qui constitue une grave atteinte à notre souveraineté nationale, notre pays doit réagir effectivement et rapidement pour y mettre un terme. Sinon, l’agresseur pourrait être tenté de progresser plus avant, avec tous les risques que cela constitue à la fois pour la Paix et pour l’indépendance de la République.

La situation n’est pas nouvelle.

Elle s’est déjà produite à deux reprises dans le passé.

En particulier, en 1966, déjà, les érythréens avaient contesté une portion de notre territoire nationale et ils avaient commencé à l’envahir. A cette époque, le défunt Président Gouled avait demandé légitimement à la France, en application des traités de défense, d’intervenir pour mettre un terme aux ambitions territoriales érythréennes.

La France avait organisé une démonstration de force sur tous les fronts : terre, air et mer, pour montrer qu’elle défendrait le territoire national. L’envhaisseur avait rapidement reculé, ce qui avait mis un terme à de nouvelles attaques pendant plus de dix années.

La situation se reproduit aujourd’hui.

Par manque de moyens, par manque de formation et peut-être aussi par manque de motivation et par déficit de l’encadrement, nos forces armées n’ont pas la capacité de défendre le sol djiboutien.

Dans ces conditions, une analyse élémentaire montre que nous avons toujours besoin des forces françaises pour garantir l’intégrité de notre territoire.

La rupture des relations diplomatiques avec la France aurait de très graves conséquences et en particulier elle pourrait entraîner, à terme, la fin de la République qui deviendrait soit une province érythréenne, soit éthiopienne et de toutes les façons, un champ de bataille entre ces deux puissances qui n’ont jamais cessé de s’affronter.

Le régime en place, dont nous contestons la légitimité, puisqu’il se maintient par une succession de scrutins « frauduleux », par la corruption, par la force et par la terreur contre les populations, doit parvenir aux mêmes conclusions.

Ne pas prendre toutes les mesures pour garantir l’intégrité de notre sol et l’indépendance de la République, serait un crime de haute trahison.

Ce n’est pas parce que la Justice française, dont l’indépendance est reconnue par l’ensemble de la Communauté internationale, a condamné légitimement des délits et poursuit l’instruction pour un assassinat qui a été commis sur notre sol, que nous devons mettre en danger, uniquement par orgueil et par peur d’affronter la vérité, les principes sacrés de la souveraineté nationale.

Au sein du Ged, nous constatons que les discours d’Ismaël Omar Guelleh sont mensongers et trompeurs. Nous avons pu vérifier que Guelleh se contredisait très fréquemment et qu’il annonçait des mesures radicalement opposées aux décisions qu’il prenait.

Cela se vérifie aussi dans la situation présente – il suffit de lire le communiqué repris par l’AFP, que nous présentons, ci-dessous, en annexe pour mesurer l’immense décalage entre les déclarations de Guelleh et la réalité sur le terrain.

Il est clair, comme cela a déjà été signalé à juste titre sur le site de l’ARDHD, que le communiqué du MLN a contraint depuis deux jours, le régime à reconnaître que la manoeuvre érythréenne était bien une agression contre notre territoire et à solliciter l’action des différentes organisations internationales.

En tant que Président du GED et au nom des intérêts du peuple djiboutien et de la République, je demande :

  • à Ismaël Omar Guelleh de rompre immédiatement les relations diplomatiques avec l’Érythrée,
  • de mettre un terme au climat de tension qu’il a créé entre Djibouti et la France et de :

    • mettre un terme à l’organisation gouvernemenale des manifestations « spontanées » et haineuses contre la présence française dans notre pays,
    • coopérer en matière judiciaire avec le pays qui su toujours nous aider et apporter son appui et soutien sans faille quand on avait besoin.
    • de remettreà la justice Française, les deux condamnés en première instance, MM. Hassan Said et Djamma Souleiman, afin qu’ils s’expliquent de leurs actes..

Le régime Djiboutien doit faire réaliser une enquête indépendant sur l’état de nos Forces armées et sur les causes de leur incapacité d’assumer la défense du pays. Cette commission d’enquête indépendante devra procéder en particulier à l’évaluation des Officiers supérieurs et des Généraux, pour savoir s’ils ont agi dans l’intérêt des nos armées et de la pérennité d’une force nationale digne de ce nom ou bien s’ils ont privilégié des intérêts personnels.

Un seul exemple suffit à montrer l’extrême niveau d’incompétence : dans les différents communiqués qui se sont succédés, le régime reconnaît finalement qu’il a fallu plusieurs mois d’invasion sans interruption, pour que l’Etat-Major des Armées parvienne à l’identifier !!!

Mahamoud Ahmed Idriss
Président du GED