12/05/08 (B447) (AFP – Djibouti) Somalie: début des pourparlers entre gouvernement et opposition à Djibouti

DJIBOUTI (AFP) – lundi 12 mai 2008 – 20h27 – Une conférence de réconciliation sous l’égide des Nations unies entre le gouvernement fédéral de transition somalien et son opposition, dominée par les islamistes, a officiellement débuté lundi à Djibouti, a indiqué l’ONU dans un communiqué.

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de plusieurs responsables étrangers mais les détails sur les discussions directes prévues entre représentants du gouvernement et de l’opposition restaient flous.

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Somalie Ahmedou Ould Abdallah s’est dit « heureux que les dirigeants somaliens aient décidé de faire du bien être de leur pays et de la sécurité de leur concitoyens leur priorité ».

« Je les appelle à penser à la terrible crise politique, sécuritaire et humanitaire dans leur pays et à faire tout leur possible pour la résoudre », a-t-il dit dans un communiqué.

Cette conférence devait initialement débuter samedi mais sa tenue a été retardée le temps que certains délégués arrivent à Djibouti.

Les délégations du gouvernement et de l’opposition en exil à Asmara ont été limitées à sept membres chacune et discuteront à huis clos et « sans ingérence extérieure », c’est-à-dire sans la présence de représentants de la communauté internationale, hormis lors de la cérémonie d’ouverture, avait indiqué vendredi M. Ould Abdallah.

La durée de la conférence n’a pas été arrêtée mais de source proche de l’organisation, on indiquait vendredi qu’elle n’excèderait pas une semaine.

Jusqu’à présent, M. Ould Abdallah a rencontré séparément les responsables du gouvernement de transition et ceux de l’opposition, qui en 2007 à Asmara a créé l’Alliance pour une nouvelle libération de la Somalie (ARS), coalition politique visant à chasser l’armée éthiopienne du pays.

L’armée éthiopienne, venue soutenir à sa demande le gouvernement de transition somalien, a mis en déroute fin 2006-début 2007 les militants des tribunaux islamiques qui contrôlaient depuis plusieurs mois le centre et le sud de la Somalie.

Les islamistes ont dit dans le passé qu’ils ne négocieraient pas avec le gouvernement tant que les troupes éthiopiennes seraient sur le territoire somalien.

Les derniers efforts pour ramener le paix en Somalie, en 2007, avaient échoué lorsque les leaders islamistes et leurs alliés radicaux avaient refusé de participer à une conférence de réconciliation.

Cette nouvelle tentative d’amener les deux parties à la table des négociations survient cette fois après un changement de Premier ministre, avec le remplacement de Ali Mohamed Gedi par Nur Hassan Hussein à la tête du gouvernement en novembre.

Cette conférence est organisée dans un climat de violence en Somalie où les affrontements meurtriers entre les insurgés et les forces gouvernementales somaliennes soutenues par les troupes éthiopiennes sont quotidiens.

Lundi, au moins trois civils ont été tués après une attaque menée par les insurgés contre un convoi militaire éthiopien au sud de la capitale Mogadiscio, selon des témoins.

La Somalie est ravagée par une guerre civile quasi ininterrompue depuis 1991. Une dizaine de tentatives de ramener la paix dans le pays ont échoué.