28/06/08 (B454) Un rendez-vous historique (lecteur)

Le 31 mai 2008 était une journée riche sur le plan intellectuel pour les participants qui ont assisté l’ouverture du livre de feu Omar Kahin Ainaché. Cette cérémonie a eu lieu dans la capitale du Canada, Ottawa. Ce rassemblement avait pour but d’inaugurer un livre historique qui relatait la vie des indépendantistes djiboutiens. Cet œuvre historique est la première de son genre. Omar Kahin Ainaché a voulu être le premier autochtone qui délègue l’histoire de son pays aux futurs générations.

Ces dernières qui n’ont pas connu la lutte de l’indépendance auront la chance de découvrir le dévouement de leurs aïeuls. L’auteur du livre a voulu laisser une trace de leur travail en se soumettant au jugement objectif des historiens et surtout ceux des admirateurs de son pays chéri, Djibouti. En fait, les organisateurs de cette rencontre, groupe de réflexion Mer Rouge, ont travaillé dur pour organiser cette ouverture du livre afin de permettre aux participants de découvrir la résistance d’un peuple notamment les peuples djiboutiens.

C’est sur cette lancée que ces organisateurs ont invité de nombreux intervenants qui ont pris la parole au cours de cette cérémonie en développant certains thèmes. Ces derniers ont tous rendu hommage au feu Omar Kahin Ainaché, l’écrivain qui a permis cette rencontre. Cependant, Waajib a pris quelques uns afin de vous faire vivre les grandes lignes de cette cérémonie inédite.

La bibliothèque ambulante

Dr Nuux, historien et professeur de l’université de Carleton, ancien recteur de l’Université de la Somalie faisait partie de nombreuse personnalité qui ont pris la parole. En étant, spécialiste de cette domaine qu’est l’histoire, le docteur s’est lancé une courte plaidoirie afin de nous prouver l’authenticité de cet œuvre en tant qu’œuvre historique et particulièrement œuvre source selon le jargon des historiens. Le docteur nous étale ses preuves avec une grande passion.

D’abord l’ex-recteur nous explique qu’un œuvre source doit contenir deux choses importantes. Primo, des indices facile à vérifier à savoir les noms des compagnons et des lieux connus. Secundo, l’œuvre source doit s’étaler sur une période précise. C’est alors que le livre d’Omar Kahin Ainaché, Ma’naxe, possède tous ces preuves que le docteur nous cite un par un. Cependant, une fois que le docteur a usé son talent d’orateur pour authentifier cet ouvre historique la parole revient à une chanteuse djiboutienne, Shamis Garjajex.

La jeune militante

Cet artiste qui a débuté sa carrière en 1975, donc très jeune sous l’emprise de la quête de la liberté, a divulgué devant cette audience sa version des faits. Shamis a entamé son discours avec une grande émotion en disant : « J’ai commencé à chanter très jeune dans le but de contribuer la lutte de l’indépendance à ma façon. » Shamis nous a confié qu’elle était la deuxième personne qui a chanté la gloire de notre indépendance, le 27 juin 1977. Cette dernière avec sa voix douce a rendu hommage à l’auteur de ce livre qu’elle pense qu’il a honoré la mémoire des militants de l’indépendance de son pays dont elle fait partie. Shamis a chauffé la salle avec des mots plein d’émotion qui a touché presque la majorité des âmes sensibles. Peu après la pause, le fils de l’auteur, Abdourahman Omar Kahin a pris la parole à son tour.

L’analyse d’un psychothérapeute
Abdourahman, psychothérapeute de formation, ne mâche pas ses mots pour décrire l’aspect humain de ces militants. Selon lui, ces compagnons de Mohamoud Harbi avaient une vision globale en agissant d’un manière locale. En s’appuyant sur les écrit de son père, notre psychothérapeute a posé un regard psychique afin de nous expliquer la motivation de ces groupes d’individus qui risquaient gros, voire leur vie.

Abdourahman résume sa théorie digne d’une pratique freudienne que ces militants attiraient leur force dans la discipline et la confiance de soi et celle de leurs compagnons de route.

Autrement dit, ces militants tétanisés contre la maladie somalienne et surtout africaine qu’est le tribalisme ont réussi leur lutte grâce à leur intégrité intellectuelle. Une fois lâché les maux qui entravent les bons sens des hommes de la corne de l’Afrique, Abdourahman laisse la place à son ami Houssein Abdourahman Andolé.

Le stigmate d’une lutte atroce
La salle attendait l’aura de ce jeune homme dans la quarantaine qui porte lui seul le stigmate de la lutte de l’indépendance de Djibouti. La salle toute entière a eu le souffle coupé comme si le martyre Abdourahman Andolé est ressuscité. Normale car un peuple pardonne mais n’oublie jamais. Les participants ont eu la chair de poule car ce jeune Houssein n’a pas connu son père comme tous ces paires.

Ce grand militant de la cause humaine – peut-être héréditaire- n’a pas eu droit comme les enfants du monde entier un cadeau de son père biologique car il a perdu très jeune.

Est-ce à cause de cette perte précoce que le gens éprouve une grande sympathie envers cet homme? Qui sait!

Une chose est sure Houssein est fier de son père car il lui a offert le plus beau cadeau : un pays indépendant. Houssein a perdu un père mais il a hérité un pays sans subir la servitude d’un colonisateur. Ce dernier a fait craquer la salle lorsqu’il évoqua une politique répandue et qui divise les peuples djiboutiens. Houssein a expliqué aux téléspectateurs la politique coloniale qui consistait à diviser les peuples afin de gouverner en semant la zizanie entre eux.

Cependant, le fils d’Andolé a souligné les méfaits de cette politique qui persiste actuellement. Celle-ci divise les peuples djiboutiens en deux catégories notamment les allogènes et les autochtones en privilégiant les derniers comme s’ils ont vaincu seul contre l’oppression coloniale. Houssein a galvanisé la foule lorsqu’il a évoqué le nom du feu Abdourahman Andolé qui représente lui seul la cruauté d’un système coloniale puisqu’il a été torturé puis mutilé. Pourtant, cet homme martyrisé, faisait partie du groupe appelé « allogène ». En somme, Houssein a conclus dans son discours : « les peuples djiboutiens sont uniques et indivisibles. »

Pour conclure, ce rencontre était fructueux puisque nombreux sont ce qui ont demandé aux organisateur de préparer d’autres rencontres semblables afin d’informer les canadiens d’origine djiboutiennes et les jeunes qui sont nés à l’étranger et qui ne connaissent pas leur histoire. Cependant, le groupe de réflexion Mer Rouge prépare une soirée de levé de fond pour aider non seulement la chanteuse Shamis Garjajex mais aussi de nombreux intervenants présenteront la culture et l’histoire de Djibouti avec la collaboration d’IRCH-SDF[1], le 2 aout 2008.