14/09/08 (B465) Le Monde / Otages français: des pirates somaliens veulent une rançon et des libérations. (Info lectrice)
Les pirates somaliens, auteurs du détournement d’un yacht avec deux ressortissants français à bord, le 2 septembre, réclament le versement d’une rançon et la libération des Somaliens capturés lors d’une opération française en avril, ont indiqué des responsables.
« Nous avons des informations indiquant que les pirates réclament une rançon (pour les otages français) et la libération de certains de leurs collègues capturés par des commandos français », a déclaré un haut responsable du Puntland, Bile Mohamoud Qabowsade, sans toutefois préciser le montant de la somme réclamée par les ravisseurs.
Un commando des forces spéciales françaises était intervenu en territoire somalien le 11 avril, peu après la libération des trente membres d’équipage du voilier de luxe Le Ponant et avait capturé six hommes qui sont depuis en détention dans la région parisienne.
M. Qaboswade a ajouté que le yacht français, capturé le 2 septembre dans le Golfe d’Aden a changé de position. Il est désormais ancré près du village de Bargal dans le nord de la région semi-autonome du Puntland, à 360 km à l’est de Bossaso.
« Nous avons envoyé un groupe d’Anciens et des responsables régionaux dans le village côtier où les pirates détiennent les ressortissants français en vue d’engager des négociations, mais il semble toujours qu’il soit trop tôt pour discuter d’un quelconque résultat », a ajouté ce responsable.
Hared Ise Omar, un policier du village côtier voisin de Alula dans le Puntland, a indiqué que les pirates avaient été contactés pour qu’ils traitent correctement leurs otages.
« Nous avons entendu selon des sources proches des pirates qu’ils réclament deux millions de dollars pour libérer les Français à bord du yacht mais nous n’avons pas plus d’informations concrètes », a-t-il dit.
Les deux Français, un couple de retraités passionné de voile, avait décidé de consacrer ce nouveau chapitre de leur vie à la mer et se chargeait du convoyage des voiliers entre le Pacifique et l’Europe.
Le voilier saisi par les pirates effectuait le trajet entre l’Australie et La Rochelle (ouest de la France) où il devait être vendu.
Les pirates somaliens retiennent encore plusieurs navires et leurs équipages et les experts estiment que de nombreux actes de piraterie ne sont jamais rapportés.
Les bateaux sont retenus parfois pendant des semaines et le plus souvent restitués après paiement d’une rançon par les gouvernements ou les armateurs.
La Somalie, pays pauvre de la Corne de l’Afrique ravagé par la guerre civile et sans gouvernement central depuis 1991, est devenu le point chaud de la piraterie planétaire ces derniers mois.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 2 juin une résolution permettant l’entrée de navires de guerre dans les eaux territoriales somaliennes.
Les ministres européens des Affaires étrangères devraient entériner lundi la création d’une « cellule de coordination chargée de soutenir les actions de surveillance et de protection menées par certains Etats membres au large des côtes de la Somalie ».