18/11/08 (B474) Le Monde : Somalie: sanctions de l’Igad visant ceux qui font « obstacle à la paix »
L’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad, organisation regroupant sept pays d’Afrique de l’Est, dont la Somalie) a annoncé mardi l’imposition « immédiate » de sanctions contre les personnes qui font obstacle à la paix en Somalie.
Lors d’un conseil extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des pays membres à Addis Abeba, l’Igad a décidé « d’imposer avec effet immédiat des sanctions ciblées, incluant interdictions de voyage et gel des avoirs entre autres, contre tous ceux qui en Somalie et à l’extérieur, sont devenus des obstacles à la mise en oeuvre de la paix en Somalie », indique un communiqué publié à l’issue de la réunion.
L’Igad « demande à l’Union africaine (UA) et au Conseil de sécurité de l’ONU de faire de même », ajoute le communiqué sans identifier les personnes visées par ces sanctions.
Selon un participant à la réunion qui a souhaité garder l’anonymat, « celui qui est visé, c’est le président (somalien) Abdullahi Yusuf Ahmed. Il est aujourd’hui l’un des principaux obstacles à l’unité du TFG » (gouvernement somalien de transition).
L’Igad a également « appelé les parties somaliennes à former urgemment un nouveau gouvernement d’unité nationale et un parlement inclusif, conformément à l’accord conclu à Djibouti entre le TFG et l’Alliance pour une nouvelle libération de la Somalie » (ARS, opposition islamiste modérée), ajoute le communiqué.
Regrettant qu' »une fois de plus le leadership somalien ait manqué à ses engagement envers son peuple, et la communauté régionale et internationale, en échouant à appliquer les accords », le conseil des ministres de l’Igad a « réitéré que le défi crucial en Somalie reste le manque de volonté politique et d’engagement, et non la sécurité ».
Fin octobre, un sommet de l’Igad avait appelé à Nairobi à la formation rapide d’un nouveau gouvernement de transition en Somalie afin de faciliter la mise en oeuvre de l’accord signé à Djibouti.
Des dissensions persistantes entre le président somalien, Abdullahi Yussuf Ahmed, et le Premier ministre de transition, Nur Hassan Hussein, paralysent l’activité du gouvernement et du Parlement depuis plusieurs semaines.
Pays en guerre civile depuis 1991, la Somalie fait face à une situation humanitaire catastrophique et est le théâtre de violences meurtrières quasi quotidiennes entre d’un côté les forces somaliennes et éthiopiennes alliées et de l’autre des insurgés dirigés par la mouvance islamiste.
L’Igad est composé de sept pays: Ouganda, Ethiopie, Djibouti, Kenya, Soudan, Somalie et Erythrée, actuellement suspendue.