13/12/08 (B478) Le journal de la flibuste. L’escadre Atalante est opérationnelle. Les USA essayent de faire voter un texte à l’ONU pour pouvoir poursuivre juridiquement les pirates. (10 dépêches en Français et en Anglais)
__________________________________ 10 – 7/7 avec Belga (Be)
La marine US veut des moyens pour détenir et juger les pirates
La marine américaine passerait à l’offensive contre les pirates somaliens si la communauté internationale trouvait un moyen de les détenir et de les juger comme des criminels, a déclaré vendredi le commandant de la cinquième flotte américaine.
« Nous procèderions de la même manière que dans le Golfe du Mexique où nous luttons contre la drogue. Il s’agit de surveiller et d’agir rapidement », a expliqué à Manama le vice-amiral Bill Gortney.
Mais sans procédé légal reconnu par la communauté internationale pour juger les pirates, les marines ont peu de moyens d’action et doivent relâcher les personnes capturées, a-t-il dit à des journalistes à Manama.
Le marine américaine, tout comme d’autres forces navales, se sont montrées impuissantes face à la capture de bateaux et prise d’otages par les pirates.
Il ne s’agit pas d’un manque d’autorisation pour agir, a-t-il ajouté, soulignant que le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté une résolution permettant aux bateaux d’agir contre les pirates au large de la Somalie.
« Je n’ai pas besoin d’autorisation pour passer à l’offensive contre les pirates (…) Le problème, c’est que si je les capture vivants, je n’ai pas d’endroit où les détenir et les faire juger », a dit le vice-amiral.
« Depuis août, les navires de guerre ont empêché plus de 50 attaques de pirates et détruit leur attirail », a-t-il assuré. Mais, dans la plupart des cas, les pirates capturés ont ensuite été relâchés en l’absence d’autorités compétentes en Somalie pour les juger.
Des compagnies ont mis en place des groupes de sécurité à bord des bateaux, ce qui, selon lui, est un autre moyen de contrecarrer les pirates.
Plus d’une centaine de navires ont été attaqués par des pirates somaliens depuis le début de l’année. Au moins quinze bateaux et plus de 300 membres d’équipage sont toujours retenus par les pirates.
Une conférence internationale a envisagé mercredi à Nairobi la mise en place d’un cadre légal facilitant l’arrestation et la poursuite des pirates dans les pays côtiers limitrophes de la Somalie. (belga)
_____________________________ 9 – (En Anglais)
Le plus haut responsable des forces navales américaines dans l’Océan indien affirme qu’il ne servirait à rien de conduire des missions à terre pour éliminer la piraterie, car il sera difficile de faire la différence entre des pirates et des civils innocents. En revanche, il suggère d’embarquer sur les navires de commerce des agents de sécurité armés. Navy head cool on Somalia strikes
Adm Gortney said the pirates were hard to distinguish from civilians
The top US naval commander in the Gulf and Indian Ocean has dampened hopes that piracy off Somalia’s coast can be tackled by attacking bases on land.
Vice-Admiral Bill Gortney said that such a policy would be hampered by the difficulties of identifying the pirates and the risks of harming civilians.
He suggested shipping companies should instead employ armed security guards to protect their vessels from hijackings.
Adm Gortney was speaking on the first day of a conference on Gulf security.
US Defence Secretary Robert Gates later told delegates that the US would consider attacking the land bases of pirates in Somalia only once it had better intelligence.
He said that shipping companies had to take initial safety measures, including speeding up when they see pirates approach and pulling up their ladders, AP reported.
The security gathering in Bahrain is being attended by representatives from 25 countries.
I see people trying to look for an easy military solution to a problem that demands a non-kinetic solution
The conflicts in Afghanistan and Iraq will also feature, as will the increasing concerns Arab Gulf states have about Iran’s controversial nuclear programme.
Earlier, US naval officials hosted Afghan President Hamid Karzai on board the aircraft carrier, USS Theodore Roosevelt, to assure him that the US military was taking all precautions to avoid civilian casualties while carrying out air strikes on his country.
‘Collateral damage concerns’
The BBC’s Frank Gardner in Manama says there seems to be no easy fix for the growing problem of piracy off the coast of Somalia.
Just as the US has been circulating a draft UN Security Council resolution calling for permission to « take all necessary measures ashore in Somalia », the Pentagon’s top naval officer in the region has effectively said that is not the solution, our correspondent says.
Adm Gortney also rejected the idea of a naval blockade of Somalia’s coast
Speaking at the headquarters of the US Fifth Fleet, Adm Gortney voiced doubts over the wisdom of attack the pirates’ land bases because of the difficulties of identifying them and the potential risks of harming innocent civilians.
« I see people trying to look for an easy military solution to a problem that demands a non-kinetic solution, » he told reporters.
« If you’re going to do kinetic strikes into the pirate camps, the positive ID and the collateral damage concerns cannot be overestimated. »
« They’re irregulars – they don’t wear uniforms, » he added.
Adm Gortney said that the solution lay in bringing stability to Somalia, but that would not happen soon. In the meantime, shipping companies should employ armed guards on board ships, he said.
« I’m a firm believer… because that’s what we’d do ashore, » he said. « You’re working against criminal activity. That’s what I’m pushing. »
Adm Gortney also rejected the idea of establishing a naval blockade of the Somali coast, saying it would be considered an act of war, and that the size of the coastline would require so many ships that « it would be very, very difficult ».
_____________________________ 8 – Nouvel Obs
Des pirates somaliens libèrent un pétrolier grec
Le navire avait été capturé en octobre dernier. Trois membres de l’équipage sont cependant présumés morts.
Un groupe de pirates somaliens a finalement relâché un pétrolier grec et son équipage après deux mois de capture, apprend-t-on samedi 13 décembre d’un responsable maritime kényan. Trois membres de l’équipage sont néanmoins présumés morts. « Le MT Action a été relâché par les pirates », a indiqué Andrew Mwangura, responsable du programme d’assistance kenyan sur les côtes d’Afrique de l’est, dans un communiqué.
« Il est à craindre que trois membres d’équipage aient perdu la vie dans des circonstances non élucidées », a-t-il ajouté.
On ignore encore si une rançon a été versée pour parvenir à cette remise en liberté. Le MT Action, battant pavillon panaméen, avait été piraté le 10 octobre dernier dans le golfe d’Aden (au large de la Somalie), et l’équipage du navire composé de 20 membres était depuis retenu en otage.
Deux millions de barils de pétrole
Selon les chiffres communiqués par le Bureau maritime international (BMI), une centaine de navires ont été attaqués depuis le début de l’année dans le Golfe d’Aden et au large de la Somalie.
Les pirates somaliens détiennent à l’heure actuelle encore au moins 14 navires étrangers et plus de 300 membres d’équipage, pour lesquels ils demandent des rançons. Ils détiennent en particulier un cargo ukrainien et un super-pétrolier appartenant à l’Arabie saoudite. Ce dernier navire acheminait au moment de son « rapt » deux millions de barils de brut.
_____________________________ 7 – Romandie News avec AFP
Un pétrolier grec relâché par des pirates somaliens
Des pirates somaliens ont relâché un pétrolier grec capturé en octobre, mais trois membres d’équipage du navire sont présumés morts, a-t-on appris de source maritime kenyane samedi.
« Le MT Action a été relâché par les pirates », a indiqué Andrew Mwangura, responsable du programme d’assistance kenyan sur les côtes d’Afrique de l’est, dans un communiqué.
« Il est à craindre que trois membres d’équipage aient perdu la vie dans des circonstances non élucidées », a-t-il ajouté, sans préciser si une rançon avait été versée pour que le navire soit libéré.
Le MT Action, battant pavillon panaméen, et les 20 membres d’équipage qui le composent avaient été saisis le 10 octobre dans le Golfe d’Aden.
Selon le Bureau maritime international (BMI), une centaine de navires ont été attaqués depuis le début de l’année dans le Golfe d’Aden et au large de la Somalie.
Les pirates somaliens détiennent toujours au moins 14 navires étrangers et plus de 300 membres d’équipage moyennant rançon, dont un cargo ukrainien et un super-pétrolier appartenant à l’Arabie saoudite qui transporte deux millions de barils de brut.
_____________________________ 6 – Afrique en Ligne
L’ONU veut un renforcement de l’action contre les pirates somaliens
Les participants à une réunion organisée par l’ONU jeudi à Nairobi, au Kenya, ont appelé à un renforcement de la coopération pour lutter contre la piraterie qui sévit au large des côtes de la Somalie, tout en notant qu’une solution durable à ce problème nécessitait un retour de la paix et de la stabilité dans ce pays de la Corne de l’Afrique ravagé par la guerre.
Selon un communiqué rendu public à l’issue de la réunion de deux jours remis à la presse à la New York, les conférenciers ont insisté sur l’importance du renforcement de la coordination et de la coopération dans le cadre de la lutte contre la piraterie et se sont félicité des mesures récentes prises par des nations et organisations internationales pour venir à bout de ce fléau.
Ils ont également insisté sur le fait que la résolution du problème de la piraterie nécessitait l’installation d’un gouvernement opérationnel en Somalie, ainsi que le renforcement des capacités des autorités nationales et régionales somaliennes pour lutter contre ce fléau.
« Les responsables somaliens, qui s’opposent à la stabilisation de leur pays et qui créent les conditions favorisant la piraterie feront individuellement et collectivement l’objet de sanctions de la part de l’Union africaine (UA) et de l’Inter-Gouvernementale (IGAD), conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », indique le communiqué.
La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU a invité tous les pays et organisations régionales avec la capacité de déployer des navires de guerre et des appareils militaires au large de la Somalie à lutter contre la piraterie qui fait obstacle aux efforts de l’ONU pour nourrir des millions de civils affamés dans ce pays déchiré par les conflits.
Le Conseil a demandé au Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon de lui faire un rapport dans trois mois sur les moyens de sécuriser à long terme les côtes somaliennes, particulièrement pour les livraisons du PAM et sur une éventuelle coordination et le leadership de l’ONU pour rallier les Etats membres et les organisations régionales pour un tel objectif.
En agissant dans le cadre du Chapitre VII de la Charte de l’ONU, autorisant l’usage de la force, le Conseil de 15 membres a appelé « à la saisie des navires, armes et autres équipements similaires », utilisés ou soupçonnés d’être utilisés par les pirates.
La piraterie a récemment atteint son paroxysme au large des côtes de ce pays de la Corne de l’Afrique avec le détournement d’un navire ukrainien transportant des armes et d’un pétrolier saoudien.
L’Union européenne (UE) a lancé cette semaine l’opération « Atlanta », une opération navale visant à protéger les navires marchands des attaques des pirates au large de la Somalie et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) escorte les bateaux du Programme alimentaire mondial de l’ONU transportant de l’aide pour le peuple somalien.
____________________________ 5 – Romandie News avec AFP
Piraterie: la force ne peut pas être la seule solution, avertit le Pentagone
Le Pentagone a prévenu vendredi qu’une pure approche militaire ne résoudrait pas le problème de la piraterie dans la Corne de l’Afrique, alors même que Washington a fait circuler à l’ONU un projet de résolution visant à autoriser la chasse aux pirates jusque sur le sol somalien.
Un porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, a refusé de dire si les militaires américains étaient prêts à intervenir si cette résolution initiée par Washington était adoptée.
« Nous disons depuis longtemps que ces activités nous préoccupent », et « nous étudions la manière dont nos forces armées peuvent contribuer à une solution globale face à la piraterie, mais le problème doit être vu de manière plus large », a-t-il souligné.
« Beaucoup cherchent une résolution purement militaire au problème de la piraterie », a regretté M. Whitman. Or, « je pense que nous devons adopter une approche plus globale, et s’il peut y avoir un aspect militaire au problème, il faut également s’en saisir diplomatiquement, du côté des compagnies de transport maritime, au niveau juridique… », a-t-il fait valoir.
« Ce projet de résolution fait partie des efforts du gouvernement américain et d’autres pays pour envoyer le message que nous sommes unis et que nous cherchons des solutions », a-t-il poursuivi.
Mais « plusieurs problèmes y sont associés, d’ordre juridique et pratique », et « le gouvernement américain et ses alliés y travaillent encore actuellement », a-t-il averti.
Le texte soumis à l’ONU par Washington, dont l’AFP a obtenu copie, vise à autoriser provisoirement les Etats déjà engagés dans la lutte contre la piraterie maritime au large des côtes somaliennes à « prendre toutes les mesures nécessaires à terre en Somalie, ainsi que dans l’espace aérien du pays, pour empêcher d’agir ceux qui utilisent son territoire pour préparer, faciliter ou entreprendre des actes de piraterie en mer ».
Il encourage également ces Etats ou organisations régionales à « coordonner entre eux la lutte contre les pirates dans tous ses aspects ».
Jeudi, une organisation somalienne dont le siège est aux Etats-Unis, le Somali Justice Advocacy Center, a affirmé que sans la restauration en Somalie d’un gouvernement fonctionnant effectivement, il serait « illégal et contraire au droit international » de porter la lutte contre les pirates jusque sur son sol.
La Somalie est en guerre civile depuis 1991 et son gouvernement ne contrôle qu’une faible partie du territoire.
Plus d’une centaine de navires ont été attaqués par des pirates somaliens depuis le début de l’année. Au moins quinze bateaux et plus de 300 membres d’équipage sont toujours retenus par les pirates.
La communauté internationale a considérablement renforcé cette semaine son dispositif militaire de lutte contre la piraterie au large de ce pays.
La Grande-Bretagne et le Kenya ont signé jeudi un protocole d’accord visant à permettre à la marine britannique, en cas d’arrestation de pirates au large des côtes somaliennes, de les remettre aux autorités kenyanes pour les juger.
Selon le commandant de la cinquième flotte américaine, le vice-amiral Bill Gortney, la marine américaine passerait à l’offensive contre les pirates somaliens si la communauté internationale trouvait un moyen de les détenir et de les juger comme des criminels.
« Je n’ai pas besoin d’autorisation pour passer à l’offensive contre les pirates (…)
Le problème, c’est que si je les capture vivants, je n’ai pas d’endroit où les détenir et les faire juger », a-t-il dit à Manama.
____________________________ 4 – Ria Novosti (Ru)
Piraterie en Somalie: le navire russe Neoustrachimy escorte un cargo maltais
Le navire de guerre russe Neoustrachimy escorte un cargo battant pavillon maltais près de la Corne de l’Afrique où des attaques de pirates sont très fréquentes ces derniers mois, a annoncé vendredi l’assistant du commandant en chef de la Marine russe Igor Dygalo.
« Vendredi, l’escorteur a pris sous sa protection le cargo Zarifa Alieva battant pavillon maltais », a indiqué Igor Dygalo.
Le Neoustrachimy accomplit une mission au large de la Corne de l’Afrique depuis la fin octobre avec le consentement du gouvernement somalien. Il a déjà repoussé plusieurs attaques de pirates contre des navires civils.
En 2008, 94 sur 199 attaques de pirates ont eu lieu dans la zone du golfe d’Aden dans l’océan Indien, selon le Bureau maritime international (IMB). Les pirates ont capturé 26 navires dont 12 sont toujours retenus avec 259 membres d’équipage. L’Union européenne (UE) a lancé lundi une opération navale baptisée Atalanta dont la mission est de lutter contre les pirates au large de la Somalie.
____________________________ 3 – XINHUA
L’ONU appelle la communauté internationale à combattre la piraterie en Somalie
L’envoyé spécial de l’ONU chargé de la Somalie, Ahmedou Ould Abdallah, a appelé la communauté internationale à aider à stabiliser la Somalie, déclarant que la piraterie est un résultat du non fonctionnement du gouvernement somalien.
Il lancé cet appel jeudi en s’adressant aux participants aux 140 participants d’une conférence internationale sur la piraterie au large de la Somalie, tenue mercredi et jeudi à Nairobi, au Kenya.
Selon M. Abdallah, personne ne doit sous-estimer la menace de piraterie, rappelant la nécessité d’identifier les auteurs de la piraterie et leurs associés pour mettre fin à ce fléau.
Ces deux derniers mois, a déclaré M. Abdallah, les pirates ont attaqué plus de 32 navires, détourné 12, notamment un super pétrolier, et pris en otage environ 230 membres d ‘équipage de différentes nationalités.
M. Abdallah a souligné que cette augmentation sans précédent d’actes de piraterie menace la liberté et la sécurité des routes commerciales maritimes, touchant non seulement la région somalienne mais également un grand pourcentage du commerce mondial.
Il a fait savoir que le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté des résolutions sur ce problème, qui appellent les Etats et organisations régionales à prendre une part active à la lutte contre la piraterie et les vols armés dans les eaux au large de la c?te somalienne.
M. Abdallah est revenu sur l’opération Atalanta lancée le 8 décembre par l’Union européenne (UE), qui a pour objectif de protéger la navigation contre la piraterie et les vols armés dans les eaux au large de la côte de la Somalie.
« Cette initiative très importante mérite le soutien des autres parties commerciales concernées. J’aimerais saluer la France, présidente de l’UE, pour son engagement dans la lutte contre la piraterie », a souligné M. Abdallah, en profitant pour mentionner la conférence technique de la mer Rouge sur la piraterie qui a eu lieu le mois dernier au Caire et qui a promis de coopérer pour lutter contre ce fléau.
La conférence de deux jours réunit les officiels de plus d’une quarantaine de pays, ainsi que des représentants des organisations ré gionales et internationales. Elle avait pour but de développer une approche améliorée pour poursuivre, arrêter et inculper les pirates.
Cette conférence a commencé un jour après la présentation de la nouvelle mission de sécurité de l’UE au large des côtes somaliennes. L’opération Atalanta rejoint les déploiements déjà en place de l’OTAN, de la Russie et des autres pays
____________________________ 2 – AFP
Somalie: l’ONU travaille sur un projet de résolution pour poursuivre les pirates à terre
Les Etats-Unis ont fait circuler au Conseil de sécurité de l’ONU un nouveau projet de résolution sur la piraterie au large de la Somalie, visant à autoriser la chasse aux pirates jusque sur le sol somalien, ont annoncé jeudi des diplomates.
Une première réunion au niveau des experts pour discuter de ce texte était prévue jeudi, selon ces diplomates, qui parlaient sous couvert de l’anonymat. Si les négociations se passent bien, la résolution pourrait être adoptée mardi en présence de plusieurs ministres des Affaires étrangères, ont-ils précisé.
La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice et son homologue russe Sergueï Lavrov sont attendus à New York lundi pour une réunion du Quartette pour le Proche-Orient et Mme Rice a prévu de rester jusqu’à mardi.
Si elle passait, cette résolution serait la quatrième à être adoptée par le Conseil depuis juin sur la piraterie au large de la Somalie, preuve de la préoccupation croissante de la communauté internationale devant ce phénomène en pleine expansion.
Le nouveau texte, dont l’AFP a obtenu une copie, vise à autoriser provisoirement les Etats déjà engagés dans la lutte contre la piraterie maritime au large des côtes somaliennes à « prendre toutes les mesures nécessaires à terre en Somalie, ainsi que dans l’espace aérien du pays, pour empêcher d’agir ceux qui utilisent son territoire pour préparer, faciliter ou entreprendre des actes de piraterie en mer ».
Il encourage également ces Etats ou organisations régionales à établir « un mécanisme de coopération internationale » pour « coordonner entre eux la lutte contre les pirates dans tous ses aspects », et à « mettre sur pied un centre de coordination dans la région ».
Les dispositions du nouveau projet, notamment celles concernant le droit d’intervenir sur le sol somalien, pourraient s’avérer difficiles à accepter pour certains Etats membres du Conseil.
Un responsable du département d’Etat a reconnu jeudi en privé qu’il s’agissait d’une question compliquée.
Selon un diplomate siégeant au Conseil, certains pays pourraient tiquer sur le fait que le projet américain autorise une telle intervention non seulement à titre répressif – poursuite de pirates repoussés après une attaque en mer – mais aussi préventif.
Il faudra peut-être « encadrer » cette autorisation, c’est-à-dire lui donner des limites strictes, a estimé ce diplomate, sous couvert de l’anonymat.
Dès jeudi, une organisation somalienne installée aux Etats-Unis, le Somali Justice Advocacy Center, a publié un communiqué dans lequel elle affirme que sans la restauration en Somalie d’un gouvernement fonctionnant effectivement, il serait « illégal et contraire au droit international » d’autoriser de porter la lutte contre les pirates jusque sur son sol.
La Somalie est en guerre civile depuis 1991 et son gouvernement ne contrôle qu’une faible partie du territoire.
La communauté internationale a considérablement renforcé cette semaine son dispositif militaire de lutte contre la piraterie au large de ce pays et a réfléchi mercredi et jeudi à Nairobi à l’adoption d’un cadre légal destiné à faciliter les poursuites judiciaires contre les pirates.
La Grande-Bretagne et le Kenya ont signé jeudi un protocole d’accord visant à permettre à la marine britannique, en cas d’arrestation de pirates au large des côtes somaliennes, de les remettre aux autorités kényanes pour les juger.
____________________________ 1 – Politique digitale
Golfe d’Aden : le Nivôse dans Atalante. Contrôle de boutre
La frégate Nivôse est le 1er bâtiment militaire français à participer à l’opération Atalante, lancée le 8 décembre, afin de lutter contre la piraterie au large des côtes de Somalie (Golfe d’Aden et Océan Indien).
Le Nivôse a reçu du commandement de Northwood la mission de patrouiller dans la zone centrale du Golfe d’Aden. Le mercredi 10 décembre en début d’après-midi, l’avion de patrouille maritime (PATMAR) Atlantique 2 qui survole cette zone, repère un boutre, chargé d’un petit skiff et d’une vingtaine de personnes à son bord. Le commandant du Nivôse ordonne alors de se dérouter pour vérifier cette embarcation et son équipage.
Après un premier contact effectué en langue arabe entre la passerelle du Nivôse et le boutre, le commandant décide d’envoyer son équipe de visite au plus proche de cette embarcation. Les marins du Nivôse visiteront finalement ce bateau de pêche, dont les cales étaient gorgées de poissons, et recueilleront un certain nombre d’informations de la situation sur zone.
Rien de suspect cette fois-ci. Le Nivôse poursuit sa mission de dissuasion et de protection avec l’appui régulier du PATMAR français.