17/01/09 (B482) AFP / Les producteurs de khat kényans visent le marché chinois.
Les producteurs et les grossistes kenyans de khat ont déclaré vendredi vouloir s’ouvrir le marché chinois et ne plus seulement se limiter aux Somaliens, traditionnellement grands consommateurs de cette plante aux effets euphorisants.
Le khat, également appelé « miraa » est consommé par des millions de personnes en Somalie mais est interdit dans de nombreux autres pays.
« Nous sommes déjà en train de discuter directement, sans le bla-bla légal, avec les commerçants chinois du marché de Shanghai qui a un potentiel de plus de dix tonnes de miraa par jour », a affirmé Kimathi Munjuri, de la branche marketing du Nyamita, structure écran des producteurs et grossistes de khat kenyans.
Selon M. Munjuri, le khat pourrait également être prisé en Chine pour ses vertus médicinales.
« Notre but est de diversifier nos traditionnels marchés à l’exportation de Somalie, Londres et de Hollande », a déclaré Kimathi Munjuri.
Le khat est illégal dans la plupart des pays d’Europe mais de grosses quantités sont envoyées quotidiennement en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas où résident d’importantes communautés somaliennes, selon des sources locales.
Le Kenya, selon ces sources, exporte quotidiennement 8 à 12 tonnes de khat vers la Somalie et envoie tous les 5 jours, 4 à 6 tonnes à Londres et 2 tonnes à Amsterdam.
Avec l’Ethiopie et le Yémen, le Kenya est l’un des plus gros producteurs de khat.
Selon M. Munjuri, l’exportation du khat vers la Chine a été motivée par les tentatives d’un « cartel d’exportateurs » de contrôler l’approvisionnement vers l’Europe.
Il souligne également que la désastreuse situation politique et sécuritaire en Somalie empêche toute croissance.
« La Somalie est un marché traditionnel et nous sommes bien là-bas (…) mais les religieux islamiques interceptent et détruisent souvent nos livraisons. Ce sont les dommages collatéraux des affaires », a-t-il dit à l’AFP.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le khat est une drogue pouvant entraîner une dépendance psychologique.