28/01/09 (B483) APPEL DES JEUNES DIPLOMES DE L’UNIVERSITE DE DJIBOUTI. Les manifestations se poursuivent pour dénoncer le manque total de postes ouverts aux étudiants qui ont travaillé « dur » pour obtenir un diplôme, qui se révèle inutile dans le climat économique actuel, conséquence de l’incurie du régime. (Correspondante)
_______________________ Note de notre correspondant sur place
Les étudiants chômeurs vont-ils continuer leurs manifestations pacifiques qui ont déjà été organisées à trois reprises ?
Mais une seule fois devant la Présidence de la République qui est le seul lieu visible car il est situé au centre ville.
Les licenciés chômeurs vont-il créer une Association avec tous les dangers des manipulations, l’une des grandes spécialités de la SDS, ou simplement continuer à manifester pacifiquement?
A eux, de décider.
Ci-après leur communication écrite.
KHADRA ALI ABDI.
_____________________________________ APPEL
Nous, jeunes diplômés au chômage et sans repères, attirons l’attention des autorités, de son excellence le Président de la R épublique, des sociétés privées et de l’opinion publique sur notre situation actuelle et sur les questions de notre intégration professionnelle.
Au terme de nos études universitaires, diplôme en main, chacun d’entre nous avait l’intime conviction de décrocher un emploi, de mener une vie digne chez soi et de participer activement au processus de développement de la nation.
Licenciés en droit, Economie de gestion, Administration Economique et Sociale, Science de la matière, Histoire-géo, Langues Etrangères Appliqués et autres, nous voilà devenus à notre grand désespoir des diplômés chômeurs voués à leur triste sort.
Etudiants, nous avons toujours cru en un avenir radieux. Nous avons travaillé dur pour acquérir un savoir que nous espérions mettre d’abord au service du pays.
La croissance économique que connaît notre pays depuis plusieurs années, la création des pôles industriels et commerciaux dont le port de Doraleh et les projets futurs étaient perçus comme des atouts et ils alimentaient l’espoir qui était en nous.
Les discours officiels et les déclarations des autorités sur la question de l’emploi auxquels nous étions les plus attentifs de par notre statut des futurs demandeurs d’emploi ne pouvaient que renforcer et galvaniser cet espoir qui nous habitait.
Amer est pour nous aujourd’hui le goût de la réalité lorsque décrocher un emploi s’avère être la plus difficile des aventures dans notre pays.
Administrations publiques, sociétés privées, toutes les portes ont été frappées sans qu’aucune n’ait daigné s’ouvrir.
Tous nos appels et cris n’ont eu pour seule réponse que leurs propres échos et sont restés lettre morte laissant place à l’incertitude, à l’impasse par rapport à notre avenir.
C’est tout un rêve d’une armada de citoyens intellectuels qui est mis en doute à travers ce que nous licenciés de l’université de Djibouti et fiers de l’être, vivons aujourd’hui.
Néanmoins, convaincus des multiples opportunités qu’offre notre pays à ces fils et filles et fort de l’intérêt porté par son excellence le Président de la République et son gouvernement à la promotion des jeunes, à leur intégration, nous restons accrochés à notre rêve légitime.
C’est dans ce contexte très critique que nous, centaine de jeunes licenciés fraîchement sortis de l’université de Djibouti interpellons les autorités du pays, les hommes d’affaires et les sociétés nationales sur notre situation qui sera aussi celle de plusieurs milliers d’étudiants djiboutiens.
L’ensemble des jeunes licenciés au
chômage issus de l’université de Djibouti.