12/02/09 (B485-B) Le Monde avec AFP / Affaire Borrel : le journaliste Bernard Nicolas poursuivi pour diffamation publique

Le journaliste Bernard Nicolas comparaîtra vendredi devant le tribunal correctionnel de Créteil pour diffamation publique, après une plainte de l’ex-propriétaire d’un café djiboutien mis en cause dans un reportage consacré à l’affaire du juge Bernard Borrel, mort en 1995 à Djibouti.

L’ancien propriétaire de "L’Historil", Alain Romani, avait porté plainte avec constitution de partie civile le 12 janvier 2007, après la diffusion lors d’une soirée organisée à Alfortville (Val-de-Marne) et consacrée à l’affaire Borrel d’un reportage de Bernard Nicolas diffusé en 2002 sur Canal+ et sur lequel il apparaît, a-t-on indiqué de sources judiciaires.

M. Nicolas a été renvoyé pour diffamation publique en juin 2008 dans ce dossier dont l’examen avait été renvoyé le 21 novembre dernier au 13 février parce que l’un des avocats était malade.

A Paris, M. Romani a aussi déposé plainte avec constitution de partie civile en 2007 contre Mme Elisabeth Borrel, veuve du juge Bernard Borrel, pour diffamation publique. Le dossier doit être examiné le 5 mars à Paris par la 17e chambre correctionnelle, selon une source judiciaire.

Dans son livre "Un juge assassiné", publié en 2006 chez Flammarion, Mme Borrel a cité le nom de M. Romani comme ayant fait partie d’un groupe de cinq hommes qui, selon le témoignage d’un garde de la présidence de Djibouti, Mohamed Alhoumekhani, auraient rendu compte de la mort du "juge fouineur" à Ismaël Omar Guelleh, actuel président de Djibouti. Ce que M. Romani conteste.

Mme Borrel a accusé de hauts responsables djiboutiens d’avoir assassiné son mari, alors que l’enquête de la justice djiboutienne avait conclu au suicide. Cette thèse a longtemps été privilégiée en France également, puis celle du meurtre a été retenue, plongeant les deux pays dans un imbroglio politique, diplomatique et judiciaire.