11/04/09 (B494) XINHUA (Chine) Analyse: L’accord Somalie-Kenya sur la frontière maritime est un test pour le gouvernement somalien

Le mémorandum d’entente controversé signé entre les gouvernements somalien et kenyan sur la délimitation de la frontière maritime entre les deux Etats éprouvera un test pour le gouvernement et provoque un profond désaccord en Somalie déchirée par la guerre.

Les deux gouvernements ont signé la semaine dernière un mémorandum d’entente sur leur frontière maritime, mais l’accord a suscité un débat acharné et une divergeance autour de sa légalité au sein du gouvernement somalien.

Le ministre somalien de la Coopération internaitonale Abdurrahman Abdishakur Warsame a signé l’accord avec le ministre kenyan des Affaires étrangères Moses Wetangula.

Le vice-président du Parlement somalien Mohamed Omar Dalha a déclaré que l’accord n’avait pas de base légale tant qu’il ne sera pas ratifié par la législature nationale.

Peu après la diffusion d’une information sur la signature de l’accord, les groupes de l’opposition ont condamné l’accord qui, selon les deux Etats, facilitera leur présentation respective à la Commision des Nations unies sur la loi de la mer (UNCLOS), car la préparation d’une réclamation du pays pour la soumission demande une coopération de ses voisins.

Les groupes de l’opposition ont fait savoir que le gouvernement kenyan avait soumis aux Nations unies une « nouvelle démarcation de la frontière maritime » qui prend un gros morceau des eaux territoriales somaliennes, provoquant ainsi une « dispute maritime » qui, selon l’accord, ne sera pas préjudiciaire à la soumission d’une réclamation du Kenya à la Commission.

« Ce que le gouvernement kenyan veut est de profiter de l’actuelle situation en Somalie pour occuper une partie de notre territoire, mais nous la défendrons avec tout ce que nous pouvons », a souligné Cheikh Hassan Turki, un haut responsable insurgé à Kismanyu vendredi à des habitants locaux.

Le Premier ministre somalien Abdurashid Ali Sharmerke a défendu jeudi l’accord, indiquant qu’il était nécessaire pour la préparation de la réclamation somalienne pour l’extension de la plate-forme continentale de la Somalie vue qu’une coopération entre les pays voisins est une condition préparable pour la soumission de la réclamation du pays dévasté par la guerre.

Conformément au mémorandum d’entente, les deux Etats acceptent une non-objection à l’égard des soumissions sur les limites de la plate-forme continentale sous 200 miles nautiques à la Commission sur les limites de la plate-forme continentale.

Le protocole d’accord conclu entre la Somalie et le Kenya sera un des plus grands tests auxquels fait face le nouveau gouvernement somalien depuis sa formation début cette année avec son soutien fragile au sein de la Somalie.