16/04/09 (B494) Hommage à M. Mahdi Ahmed Abdillahi mort mystérieusement à Gabode le 14 avril 2009 (Texte qui circule à Djibouti et qui nous a été envoyé par un correspondant)

_______________________________________ Notes de l’ARDHD
1°) Nous prions les lecteurs d’excuser les fautes ou imprécisions qu’ils pourraient découvrir dans le texte que nous avons repris ci-dessous, car la qualité du fax reçu n’était pas excellente et rendait parfois la lecture difficile ..

2°) Le frère de Mahdi Ahmed est toujours emprisonné à Gabode à l’heure où nous publions ce document…. (Affaires Borrel, Café de Paris, Historil et / ou Abdourahman Borreh ???)
___________________________________ Hommage

DETENTION INJUSTE ET ARBITRAIRE

M. MAHDI AHMED ABDILLAHI
Militant nationaliste

M. Mahdi Ahmed Abdillahi est à Djibouti au quartier 6 (Quartier des martyrs). Originaire de la région Jamagratto, de formation expert-comptable, il avait étudié en France et au Maroc, avant de combattre héroïquement le parti unique.

Membre du MNDID (Mouvement national djiboutien pour l’instauration de la démocratie) il a connu la prison 1986-1988, accusé de porter atteinte à la sureté de l’Etat, il a toujours été un défenseur farouche des droits des patriotes, engagé dans la lutte pour la restauration de la démocratie.

En mai 88, il avait été contraint de fuir d’abord en Ethiopie, puis au Canada où il s’installera. Il y deviendra le représentant de l’Union des mouvements démocratiques en Amérique du Nord (UMD), de l’opposition djiboutienne, puis il participera avec son compagnon de lutte, le père fondateur Aden Robleh Awaleh, à la création du PND à l’extérieur du pays.

Après un long exil, il rentre à Djibouti. Après le référendum constitutionnel de 1992, il devient membre du bureau politique du PND, délégué aux …….. et à la décentralisation.

Homme de la seconde génération, Mahdi Ahmed Abdillahi, 54 ans, était très connu pour son esprit de tolérance, estimant que seuls la concertation, le dialogue avec les différents partis politiques et les forces vives permettraient de sauver notre pays de l’abime, de la crise économique, politique et sociale.

Quelques dates :

Novembre 1992 : il regagne son pays à l’occasion du référendum qui se déroulera en décembre 1992

Novembre 1995 : il est arrêté et emprisonné pour avoir participé à des manifestations pacifiques organisées par le PND

Janvier 1997 : il est acquitté et il est libéré des geoles de Gouled où il avait passé quinze mois en détention arbitraire.

Novembre 1997 : il démissionne de tous ses mandats et responsabilités au sein du PND, reprochant à M. Robleh son monolithisme et ses méthodes anti-démocratiques, suite à la dérive dictatoriale aux législatives de la même année,

Décembre 1998 : il adopte et trace une nouvelle stratégie pour le PND. Il épaule et soutient fermement la candidature d’IOG à la magistrature suprême et il réussit à amener le PND au sein de la majorité présidentielle

Mai 2001 : Président du PND, il est acquitté dans le procès pour l’attentat du Café de Paris. Une délibération historique qui lui avait fait dire : « J’étais victime d’un complot international pendant neuf ans, visant à détruire ma carrière politique. Je suis toujours resté confiant dans mon innocence. Je suis toujours resté convaincu que la Justice et la Vérité finiraient par prendre le pas sur les mensonges. Aujourd’hui, les auteurs de l’attentat ont été traduits en Justice et condamnés. C’est le triomphe de la Justice contre l’Injustice des hommes »

Novembre 2002 : Mahdi Ahmed signe des accords de réconciliation avec son vieux compagnon Aden Robleh Awalleh pour mettre fin aux querelles intestines et permettre au PND d’arracher des sièges de députés à l’A.N. Puis il démissionne de toutes ses fonctions au sein du PND.

Mars 2009 : arrêté et incarcéré illégalement à Gabode depuis le 22 mars, il est mort mystérieusement dans cette prison le 14 avril 2009.

La lutte continue