25/04/09 (B496) LDDH : Extraits des Informations de la CCPI DU 24 04 09



Le Président

DIFFUSION D’INFORMATION DU 25 AVRIL 2009

Extraits des Informations de la CCPI DU 24 04 09

« Nous considérons ce mandat comme un important pas en avant dans la lutte contre l’impunité ». selon Rama Yade

Sans commentaires.

II. REACTIONS SUR LE MANDAT D’ARRET DE LA CPI CONTRE EL-BECHIR

(1) Darfour: « pas de paix sans justice », selon Rama Yade

« La secrétaire d’Etat française aux Droits de l’homme, Rama Yade, en visite en Ethiopie, a estimé samedi qu’il n’y « a pas de paix sans justice », en référence au mandat d’arrêt lancé par la Cour pénale internationale contre le président soudanais Omar el-Béchir.

« Il n’y aura pas de paix au Darfour, pas de paix au Soudan sans justice », a déclaré la ministre à l’issue d’une visite de deux jours en Ethiopie.

Selon elle, le mandat d’arrêt de la CPI « va aider les victimes à soutenir la justice. Nous considérons ce mandat comme un important pas en avant dans la lutte contre l’impunité ».

Mme Yade a rencontré lors de sa visite le président de la Commission de l’Union Africaine (UA), Jean Ping, pour évoquer cette question. […] »

(2) Soudan: Tourabi empêché de venir en France

« Les autorités soudanaises ont interdit au chef de l’opposition, Hassan al Tourabi, de se rendre à Paris pour se faire soigner, a annoncé dimanche son entourage. Tourabi souffre d’une hypertension diagnostiquée durant son récent séjour en prison. Il avait été emprisonné en janvier après avoir conseillé au chef de l’Etat Omar el Béchir de se présenter volontairement devant la Cour pénale internationale. « 

Voir l’article:
1. « Soudan: Tourabi empêché de venir en France » – Le Journal du Dimanche –
19 avril 2009
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Voir également:
2. « Soudan: L’opposant Tourabi interdit de voyager pour des examens » – AFP – 19 avril

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(3) L’affaire El-Béchir expliquée à ceux qui ne connaissent pas La Haye

Il faut dire que La Haye en 1907 n’était pas la plus joyeuse des villes. Tous les commerces fermaient exactement à 17 heures, il n’y avait ni bar ni boui-boui ni combat de coqs ni cabaret ni corridas ni lancer de nains ni comédies ni cirque ni lupanar ni chabanais ni cage aux folles – le pays est calviniste.

Le dimanche, la ville mourait en silence, les canaux gelaient, le ciel bas et lourd pesait comme un couvercle, et il ne restait plus qu’à aller se pendre au réverbère le plus proche. […]

Cent ans après, la ville n’a pas changé et c’est ainsi que je m’explique l’affaire El-Béchir. Ocampo, que j’ai rencontré deux ou trois fois lors de cocktails d’ambassades, est un homme pressé, séducteur, ambitieux, curieux de tout. Mais dès qu’il arrive à La Haye, c’est comme si on le plongeait dans un interminable bain tiède, dans une monotonie à braire de désespoir. La seule distraction, à La Haye, consiste à regarder le ciel changer de couleur : du gris sombre au gris perle et vice versa. Ocampo, rendu fou par la ternitude, la mornitude et l’insipiditude des jours qui se suivent et se ressemblent, écume de rage et frappe un grand coup sur son bureau :

– « Quelqu’un ! Je vais me payer quelqu’un, bordel, fût-il président ! Un scandale ! Tout plutôt que cet effroyable ennui ! »

Et c’est pourquoi on a maintenant cette étrange guerre déclarée à un Soudanais par un Argentin qui souffre tout simplement de morfonditude hollandaise.

Une seule solution : transporter Ocampo et les juges loin de La Haye, à Pigalle, à Disneyland ou dans le West-End londonien, n’importe quel endroit où on s’amuse et ou on se distrait. C’est ainsi que la calmitude reviendra dans les relations internationales…

Voir l’article:
1. L’affaire El-Béchir expliquée à ceux qui ne connaissent pas La Haye – par Fouad Laroui (Jeune Afrique) – 8 avril 2009
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2517p098.xml0/-CPI-paix-guerre-Luis-Moreno-Ocampo-L-affaire-El-Bechir-expliquee-a-ceux-qui-ne-connaissent-pas-La-Haye.html

(4) CPI contre El Béchir… Les « pour » et les « contre » dans la presse nigérienne

« […] En observant un silence complice, en laissant faire, les « justiciers » d’aujourd’hui, qui se cachent derrière la CPI, y ont donc pris part. Leur responsabilité ne saurait être éludée dans ce décompte macabre. Dans cette analyse, certains confrères considèrent que la CPI est instrumentalisé e par les grandes puissances occidentales, notamment les Etats-Unis, qui, bien que n’ayant pas signé le protocole d’adhésion à cette Cour, n’en tirent pas moins les dividendes. On peut lire cette interrogation au Niger : « et si la CPI était un tribunal au service de l’impérialisme ? » (occidental s’entend). Les motivations des puissances occidentales ne seraient alors qu’économiques…

Il s’agirait de punir un Soudan qui fait la part trop belle (de ses richesses pétrolières et minières) aux Chinois… Dans ces commentaires, comme pour les appuyer, les journalistes nigériens ne manquent pas de relever les prises de position du président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, du chef de l’Etat sénégalais Abdoulaye Wade… La CPI, c’est la justice du Blanc…

A l’inverse, d’autres confrères apprécient positivement ce mandat d’arrêt qui doit théoriquement mettre fin au sort subi par les populations darfouriennes. Il y a longtemps que les Etats-Unis reprochent au gouvernement soudanais d’être à l’origine de crime de génocide contre les populations civiles au Darfour. Même si elle n’a pas retenu ce chef d’inculpation, la CPI a rendu responsable le président soudanais de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Les charges sont donc lourdes, et prennent en compte les préoccupations exprimées par des organisations de défense des droits de l’Homme : viols, exterminations, tortures, rapts, meurtres.

Mais même lorsque la presse se « frotte les mains » de cette décision du Procureur, elle note que « si ces violations massives des droits de l’Homme ont pu être possibles, dans la durée, cela tient principalement à l’indolence des pays africains et de la communauté internationale. » L’Union africaine est restée incroyablement circonspecte, la Ligue arabe ouvertement favorable au régime dictatorial de El Béchir tandis que la Chine, membre du conseil de sécurité des Nations unies, met sur la balance les énormes profits qu’elle tire en vendant du matériel de guerre au régime soudanais.

Sur le fond, tous les organes de presse du Niger s’accordent pour écrire et dire que « l’impunité qui profite aux régimes totalitaires, comme celui du Soudan, avec la complicité active de la communauté internationale, ne doit plus avoir droit de cité pour que les droits humains soient sauvegardés. C’est un avertissement pour tous les régimes qui violent massivement les droits humains. »

Le leader islamiste qu’on ne saurait accusé de connivence avec l’occident, Hassan El Tourabi, récemment libéré, a réitéré ce pour quoi il a été jeté en prison par son adversaire intime : le général El Béchir est moralement responsable des massacres au Darfour et il doit pour cela répondre de ses actes. »