09/02/05 (B284) Les événements au Togo et la succession dynastique sur fonds de violation par l’armée togolaise de la constitution de ce pays constituent autant de pas en arrière pour Afrique. (Lecteur)

Je joins ma voix à
celle de tous les démocrates en Afrique et ailleurs pour condamner
ce coup d’état militaire déguisé et pour appeler au prompt
retour aux règles constitutionnelles dans ce pays.

Le Togo, l’Afrique et
le monde ne sauraient accepter le retour a la médiocrité et
la tyrannie qui ont asservi le Togo pendant 38 ans. Cela étant dit
,ces événements ne sont pas un problème isolé
surtout en Afrique et au Moyen Orient. Bachar Assad reprit le sanglant flambeau
de son père, sitôt le décès de ce dernier connu.
Kabila fils remplaca Kabila père au Congo.

L’avenir nous le dira,
mais d’ores et déjà Moubarak et Kadafi préparent leurs
enfants pour leur succéder un jour. A Djibouti, faute de fils, Gouled
passa la consigne a son neveu. Toutefois une différence demeure et
elle est de taille ; la succession en Afrique contrairement au Moyen Orient
se double d’une misère morale et matérielle chez les populations.
L’état ayant été complètement mis au service de
la proche famille ou de la tribu du dirigeant et de l’armée en général
dont les dirigeants ne se recrutent que dans le village ou la tribu du président.
Un parallèle s’impose entre Djibouti et le Togo.

L’un et l’autre de ces
deux pays font partie des pays les plus pauvres de la planète et dans
ces deux entités géographiques l’incompétence et l’appoartenance
tribale vont de pair quant à l’octroi de postes dans l’administration
et les établissements publics industriels et commerciaux. Un exemple
suffit pour confirmer nos propos. L’armée et les services de sécurité
ont pris le pas sur la population dans le choix du premier magistrat.

L’on se souvient comment
Gouled, à coup d’intimidation et de fraude organisée par une
administration partisane "gagna" les "élections présidentielles"
de 1993 et législatives de 1992 contre le très populaire et
regretté Président Elabe et son parti le PRD. L’on se souvient
comment, dans les mêmes conditions, Guelleh détourna le suffrage
populaire à son profit osant envoyer le vainqueur le Président
Moussa Ahmed Idriss en prison.

Autre exemple qui accrédite
notre propos c’est le rôle des services de sécurité.

Au Togo comme à
Djibouti le régime s’appuie sur eux pour perpétuer un ordre
médiocre et foncièrement tyrannique. Et ces services sont composés
et dirigés par des proches tribalement parlant. A Djibouti la garde
présidentielle qui vient de fêter son troisième anniversaire
est composée essentiellement de gens issus de la tribu du Président
Guelleh ; c’est une institution dont la quasi totalité des memebres
se recrute dans la tribu mamassane, le reste se répartissant entre
les autres communautés du pays.

Cette institution chouchoutée
par le régime sur le plan matériel et financier est dirigée
par un jeune chef de bataillon dont la compétence repose d’abord sur
son affiliation à la tribu et la région d’origine de Guelleh
à savoir Guerissa en Somalie du nord ouest. Autre similitude entre
le Togo et Djibouti qu’il faille souligne, c’est le recours tous azimuts à
la médiocrité et le refus obstiné d’affecter tout les
personnels compétents et honnêtes dans la haute fonction publique
et dans le gouvernement.

Il est étonnant
de voir qu’à Djibouti le lauréat du baccalauréat de la
promotion 1983 vit en exil en Belgique, condamné abusivement par une
justice au service du maître alors que le très médiocre
et malhonnête A. que nous avions vu pleurnicher lors qu’il eut vent
de son échec au bac cette année-là, officie au gouvernement.

Dans une République
digne de ce nom, le premier aurait du être a la première loge
alors que le second aurait du avoir un destin moins brillant (prison ?). Mais
le temps est proche où les Djiboutiens relèveront la tête
pour prendre leur destin en main et se choisir leurs dirigeants.

K. R.