26/08/09 (B513) Le Journal de la Flibuste (3 articles en Français)

___________________________ 3 – Le Figaro avec AFP

L’Otan critique Athènes et Ankara

Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a dénoncé le différend entre la Grèce et la Turquie, estimant qu’il compliquait la tâche de l’Alliance en Afghanistan et en Afrique, et réclamé une "meilleure coopération" entre ces deux pays en principe alliés.

"Je vais soulever la question de l’amélioration des relations entre la Turquie et la Grèce dès ma visite dans les deux capitales cette semaines", a écrit M. Rasmussen sur son blog, hébergé sur le site officiel de l’Otan.

"Je sais qu’il s’agit d’une question bilatérale, mais nous en sommes arrivé à un point où cela nous pose des problèmes dans nos missions", a ajouté M. Rasmussen, qui sera à Athènes demain et jeudi et à Ankara jeudi et vendredi. La Grèce et la Turquie, alliés au sein de l’Otan, s’opposent depuis une trentaine d’années sur la question de Chypre, divisé en deux parties: l’une, sous l’influence d’Ankara, n’est reconnue que par la Turquie, tandis que le reste du pays est membre de l’Union européenne.

"En Afghanistan, l’Otan ne peut conclure d’accord pour soutenir la police de l’UE", a expliqué M. Rasmussen sur son blog.

"Dans la Corne de l’Afrique, l’Otan et l’UE conduisent des missions navales dans la même région contre la piraterie, mais nous n’avons pas d’accord sur qui fait quoi ou comment se soutenir mutuellement", a-t-il ajouté.


___________________________ 2 – Portail des sous-marins

La force européenne anti-piraterie soutient la remise en état du port de Mogadiscio

Par Rédacteur en chef.

Bien que la première priorité de la force navale européenne de l’opération Atalante soit la protection des navires du Programme Alimentaire Mondial apportant de la nourriture aux personnes déplaces en Somalie, les navires appartenant à la force soutiennent aussi la remise en état de l’infrastructure, ce qui permettra d’augmenter la capacité du port de Mogadiscio.

Au petit matin du 10 aout dernier, une flotte de 6 petits navires a commencé le voyage d’environ 500 nautiques (environ 930 km) entre Mombasa au Kenya et l’une des principales destinations des cargaisons du PAM : le port de Mogadiscio. La frégate allemande Brandenburg, intégrée à l’opération Atalante, a accompagné les navires pour garantir leur arrivée en sécurité.

Ce qui a rendu cette escorte spéciale est l’extrême lenteur du convoi : environ 4 nœuds (7 km/h). Les 2 remorqueurs "Solstar" et "Soland" ne pouvaient pas remorquer plus vite les lourdes barges dans la mousson du sud-ouest, avec des vents forts et des vagues élevées. Sans la présence d’un bâtiment de guerre pour dissuader les pirates, ces navires auraient été des proies tentantes. Après un transit d’une semaine, la petite flotte a été remise à la sécurité du port de Mogadiscio. Un autre remorqueur a été ajouté pour faire face au fort courant au large de Mogadiscio.

Les quais du port de Mogadiscio ont besoin de réparations urgentes afin de pouvoir être utilisés pour stocker les cargaisons du PAM. Un sponsor japonais a chargé l’ALPHA Group de Mombasa d’envoyer un gros excavateur et des barges chargées de tonnes de matériel vers le port de Mogadiscio afin de faciliter les réparations.

____________________________ 1 – Blogue-Monde

Pourquoi les pirates sont là pour rester

Attendez-vous à ce que les attaques de pirates refassent les manchettes au cours des prochaines semaines. Après une accalmie estivale due à la mousson, les pirates somaliens se préparent à reprendre le large. Et ce n’est pas les navires de guerre qui les arrêteront.

Le Centre de la sécurité maritime dirigé par les forces navales européennes a averti les navigateurs qu’ils devront s’attendre à «une expansion continue et à une croissance rapide de la piraterie dans l’océan Indien», ainsi qu’à une «augmentation modeste» dans le Golfe d’Aden – entre la Somalie et le Yémen – une fois que les pluies et les forts vents se seront dissipés à la fin du mois d’août.

Ce retour attendu des pirates somaliens sur les mers survient en plein milieu d’une année record pour les actes de piraterie. Selon le Bureau maritime international, les attaques menées entre janvier et juin ont doublé par rapport à la même période l’année dernière, passant de 114 à 240. Elles ont eu lieu principalement au large de la Somalie, mais les pirates sont aussi actifs ailleurs dans le monde, surtout dans les mers de l’Asie du Sud-Est et au large du Nigéria. (Voir la carte interactive)

Cette explosion du nombre d’attaques s’est produite au moment même où trois douzaines de navires de guerre ont été déployés au large de la Somalie. Ces navires opérèrent sous trois coalitions multinationales (dirigées par l’OTAN, les États-Unis et l’Union européenne) dont l’unique mandat est de prévenir les actes de piraterie.

Pourquoi une telle armada ne parvient-elle pas à mettre en échec quelques hommes armés en bateaux de fortune? Le chercheur américain J. Peter Pham donne cinq raisons dans cet article:

1) les pirates peuvent s’adapter et modifier leurs tactiques très rapidement;

2) 1000 navires de guerre – trois fois la flotte de la U.S. Navy! – seraient nécessaires pour couvrir tous les endroits à risque;

3) comme les pirates frappent moins de 1 % des navires à travers le monde, le coût d’une telle patrouille serait démesuré;

4) la piraterie a besoin, pour prendre son essor, de deux éléments : des pays côtiers plongés dans le chaos, comme la Somalie, et des cibles prêtes à payer des rançons. Deux éléments qui ne manquent pas par les temps qui courent.

5) pour enrayer la piraterie, il faut agir sur la terre ferme. Mais les pays occidentaux sont très réticents à intervenir pour résoudre les problèmes de gouvernance dans les États en déliquescence.