13/09/09 (B516) Somaliland (3 articles en Français)
__________________________ 3 – Le Monde
Somaliland: le président appelle l’opposition à « la retenue »
Le président du Somaliland a appelé dimanche l’opposition à « la retenue », au lendemain de violentes manifestations qui ont fait au mois trois morts à Hargeisa, capitale de cette région semi-autonome du nord de la Somalie.
« J’appelle à la retenue et à mettre fin aux manifestations à Hargeisa », a déclaré au cours d’un conférence de presse le président Dahir Riyale Kahin.
La veille, au moins trois personnes avaient été tuées par des tirs dans des affrontements entre manifestants et policiers devant l’Assemblée.
Des partisans de l’opposition avaient tenté de pénétrer par la force dans l’enceinte du parlement, après que la police eut empêché l’examen par les députés d’une motion de censure contre le chef de l’Etat.
« Nous savons que saper la paix est très simple, mais retrouver une paix perdue est une tâche beaucoup plus difficile », a mis en garde le président Riyale, prenant en exemple la guerre civile qui dure depuis 1991 en Somalie.
« L’instabilité a permis la création des shebab (insurgés islamistes radicaux) dans le sud de la Somalie. Nous ne pouvons pas exclure qu’ils pourraient un jour être opérationnels dans notre région, d’autant que certains d’entre eux sont des fils du Somaliland », a-t-il souligné.
Epargné par les violences qui ravagent le reste de la Somalie, le Somaliland connaît actuellement de très vives tensions politiques, après le report sine die de l’élection présidentielle prévue le 27 septembre, déjà repoussée à deux reprises.
__________________________ 2 – RFI
Climat tendu en Somaliland
Au moins trois personnes ont été tuées et cinq autres blessées samedi dans des affrontements entre la police et les manifestants à Hargeisa, la capitale de la région semi-autonome du Somaliland. Des partisans de l’opposition ont tenté de pénétrer dans l’enceinte du Parlement. Ils ont été repoussés par la police, trois journalistes ont également été arrêtés.
Depuis une semaine la situation est très tendue alors que l’opposition conteste le troisième report de l’élection présidentielle qui était prévue le 27 septembre.
Officiellement l’élection est reportée en raison du retard pris dans la confection des listes électorales.
Depuis 1991, la région du Somaliland est un îlot de stabilité dans l’ensemble somalien. Alors que le reste du pays s’enfonçait dans la guerre civile, le Somaliland construisait son autonomie, élisait ses dirigeants, allant jusqu’à battre sa propre monnaie. Mais la crise politique actuelle vient rappeler que le fragile équilibre du Somaliland peut s’effondrer à chaque instant.
Samedi, Hargeisa la capitale a connu la plus grande manifestation de son histoire récente. Manifestation qui a tourné au drame quand les partisans de l’opposition ont voulu investir le Parlement. Mardi dernier c’est dans l’enceinte même de l’Assemblée qu’une bagarre a opposé des députés de l’opposition et de la majorité, l’un d’entre eux brandissant même un revolver.
Stabilité régionale
A l’origine de cette crise il y a le report de l’élection présidentielle prévue le 27 septembre. C’est la troisième fois que la commission électorale repousse le scrutin, invoquant des retards dans la préparation des listes électorales. L’opposition soupçonne le président Riyalé de tout faire pour entraver la démocratie.
Cette crise inquiète le secrétaire général des Nations unies qui a dépêché cette semaine son envoyé spécial pour la Somalie. Alors que le Puntland voisin est miné par la piraterie et que la Somalie est toujours en pleine guerre civile, une déstabilisation du Somaliland aurait des conséquences graves sur la stabilité régionale.
__________________________1 – AFP (Info lecteur)
Somaliland: la police ouvre le feu sur des manifestants, au moins trois tués
Au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs blessées samedi dans des affrontements entre des manifestants et la police à Hargeisa, capitale de la région semi-autonome du Somaliland, dans le nord de la Somalie, a-t-on appris de sources concordantes.
Des partisans de l’opposition ont tenté de pénétrer par la force dans l’enceinte du parlement, a indiqué à l’AFP un responsable de la police du Somaliland, qui a requis l’anonymat.
« Ils en ont été empêchés par la police, qui a ouvert le feu pour disperser la foule. Au moins trois personnes ont été tuées », a précisé cet officier.
Trois véhicules de la police ont été incendiés par les protestataires, qui brûlaient des pneus et tentaient d’ériger des barricades dans les rues, a ajouté la même source.
Selon plusieurs témoins, les policiers ont tiré directement dans foule.
« Nous étions en train de manifester pacifiquement ce matin quand la police a tiré de façon indiscriminée », a raconté l’un d’entre eux, Mohamed Salad, faisant état de trois civils tués.
« La police agit cruellement et avec beaucoup de violences, de nombreux manifestants ont été battus et arrêtés », a accusé un autre témoin, Osmail Barqad.
Elle a aussi arrêté trois journalistes locaux qui couvraient la manifestation: Abdiqani Hussein, Abdifath et Abdiqani Abdulahi, selon leurs collègues. « Ils ont arrêté trois de nos collègues », a indiqué à l’AFP leur collègue Barqad Osmail.
Le parlement devait examiner ce jour une motion de censure contre le président Dahir Riyale Kahin, proposée par les députés de l’opposition.
Des policiers ont voulu empêcher la tenue de cette réunion, provoquant la fureur de militants de l’opposition rassemblés devant le parlement et qui ont alors tenté de forcer l’entrée du bâtiment.
Mardi dernier, une précédente session de l’assemblée sur le même sujet avait dégénéré en bagarres entre députés de l’opposition et de la mouvance présidentielle, l’un d’entre eux brandissant même un revolver. L’incident avait entraîné l’intervention de la police dans l’enceinte du parlement.
Epargné par les violences qui ravagent le reste de la Somalie, le Somaliland connaît actuellement de très vives tensions politiques, après le report sine die de l’élection présidentielle prévue le 27 septembre, déjà repoussée à deux reprises.
Le président Riyale, élu à la tête du Somaliland en mai 2002, est candidat à sa réélection. Ses deux principaux adversaires sont Faisal Ali Warabe, du Parti de la justice et du social et Ahmed Mohamed Mohamoud, du Parti du développement et de la solidarité.
Ancien protectorat britannique, le Somaliland s’était uni en 1960 avec la Somalie italienne.
Le Somaliland avait proclamé unilatéralement son indépendance en mai 1991, alors que le reste de la Somalie s’enfonçait dans la guerre civile après la chute de l’ancien président Mohamed Siad Barre.
Le territoire organise ses propres élections, dispose d’une armée et bat sa propre monnaie. Son indépendance n’est pas reconnue par la communauté internationale.