27/11/09 (B526) Le Journal de la Flibuste (11 articles en Français)

_____________________ 11 – Bruxelles 2 – Europe de la Défense

Les petites modifications d’Atalanta 2

Si les Ministres de la Défense de l’UE l’ont décidé en mai dernier, et approuvé en novembre, la reconduction formelle de l’opération anti-piraterie de l’UE "EUNAVFOR Atalanta" n’est pas encore faite formellement. L’approbation de l’Action commune – qui permet la reconduction – devrait être faite début décembre (au Conseil des Ministres des Affaires étrangères (*) du 7 décembre). On attend, en fait, la résolution des Nations-Unies qui reconduit pour un an les résolutions (1814, 1816, 1838) sur lesquelles se base l’action militaire de l’Union européenne.

Quelques modifications pourraient être introduites dans "Atalanta 2" par rapport au premier texte de l’Action commune.

Tout d’abord, il s’agit d’introduire les modifications de base juridique et de dénomination du Haut représentant, introduites par le Traité de Lisbonne.

Plus substantiellement, plusieurs points du mandat devraient être précisées, voire étendus. Ainsi il pourrait être préciser nommément les navires de pêche parmi les navires vulnérables.

Ensuite, il s’agit d’étendre le mandat d’Atalanta au-delà de l’acte de piraterie ou de vol à main armée à l’intentions de le faire ; ce point juridique est important car il oblige (en partie) à de nombreuses remises en liberté de suspect dont on sait pertinemment qu’ils avaient l’intention, voire qu’ils ont commis un acte de piraterie car il y a de nombreux indices matériels (échelle, fûts d’essence, armes, aucun ustensile de pêche à bord, etc…) mais dont on ne peut relier avec certitude la présence dans la zone avec l’attaque d’un bateau nommé (il n’y a pas de flagrant délit).

Enfin, la mission pourrait recevoir le mandat de surveiller les activité de pêche au large des côtes de Somalie (pour éviter la pêche illégale – et également pouvoir ainsi contrôler les activités des bateaux pirates) ; dans un second temps, une fois que les forces somaliennes auront les capacités de le faire, la force Atalanta agirait en liaison avec les autorités locales, notamment avec l’échange d’informations. Ce qu’on appelle au niveau français, classiquement, des missions ressortant de "l’action de l’Etat en mer".

Il faut remarquer que les accusations de pêche illégales sont assez souvent mises en oeuvre, soit pour justifier la piraterie, ses causes, ou même expliquer la situation des pêcheurs en Somalie. Les pêcheurs européens dénient toute pêche illégale, estimant être "très surveillés" : "un signal de position est envoyé toutes les 2 heures par tous les bateaux de pêche européens – m’a expliqué un représentant des pêcheurs – , appel répercuté à la Commission européenne, DG Mare, qui a ainsi les moyens techniques de savoir si un bateau de pêche – du moins européen – est en "zone non autorisée".

(*) A partir du 1er décembre, ce sera désormais le nom officiel du Conseil des ministres chargés des relations extérieures

_____________________ 10 – France-Soir

Somalie – Libérés, des marins pris en otages par des pirates témoignent

« Un cauchemar » : c’est ainsi que l’équipage du cargo Al-Meezan résume sa captivité de deux semaines aux mains de pirates somaliens.

Une semaine après sa libération, ce navire marchand battant pavillon panaméen, avec dix-huit marins à bord (dont quinze Indiens et deux Pakistanais), mouille dans le port de Mogadiscio. L’officier en second, Niaz Mohamad, est visiblement traumatisé par sa détention. « Ils nous ont traités comme des chiens, ils nous frappaient, menaçaient de nous exécuter », témoigne ce marin pakistanais, enfin soulagé de parler « à des gens normaux ».

« Al-Meezan a pris la mer le 25 octobre à Ajman (Emirats) pour Mogadiscio », raconte son capitaine, Mohamad Shafi Noor, dans un long soupir. « Le 3 novembre, à près de 150 milles nautiques des côtes somaliennes, nous avons été pris en chasse par trois petites embarcations aux moteurs très puissants. »

_____________________9 – Marine marchande avec AFP

Somalie: le propriétaire du cargo grec Ariana dément sa libération

La compagnie propriétaire du cargo grec MV Ariana a démenti jeudi la libération du navire et de son équipage ukrainien par les pirates le détenant depuis mai, annoncée plus tôt dans la journée en Somalie.

"L’annonce de la libération est un mensonge des pirates", a affirmé à l’AFP Spyros Minas, le directeur de la compagnie All Ocean Shipping, basée à Athènes. "Pour que le bateau soit relâché, il faudrait déjà que nous ayons payé une rançon, or nous n’avons rien versé et si effectivement l’équipage avait été libéré, nous en aurions été informés par le capitaine", a-t-il ajouté.

Un pirate somalien installé à Harardhere, l’un des repaires des pirates somaliens, au nord de Mogadiscio avait plus tôt affirmé à l’AFP que le bateau et ses 24 marins ukrainiens avaient été libérés, contre une rançon de 3,7 millions de dollars.

"Les pirates nous demandent beaucoup d’argent, nous sommes prêts à négocier, mais à condition de trouver des interlocuteurs stables", a ajouté M.
Minas.

Il a par ailleurs démenti qu’une fillette de 12 ans se trouve à bord du bateau, comme l’avait mentionné, selon la presse espagnole, le journal de bord du capitaine d’un thonier espagnol venu approvisionner l’Ariana cet été.

Le capitaine "communique régulièrement avec sa femme", et "décrit une situation très difficile, mais il ne faut pas oublier que les pirates contrôlent ces conversations, qui se font le plus souvent en anglais", a-t-il relevé.

L’Ariana a été capturé le 2 mai dans l’océan Indien, à 250 milles au sud-ouest des Seychelles, chargé de 10.000 tonnes de soja en route vers le Moyen-Orient. La compagnie maritime All Ocean Shipping appartient à un conglomérat britannique.

_____________________ 6 – Marine marchande avec AFP

Piraterie/Somalie: Kiev ne confirme pas la libération du cargo MV Ariana

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères ne confirmait pas jeudi la libération du cargo grec MV Ariana et de son équipage ukrainien, annoncée par les pirates somaliens qui détiennent le navire depuis plus de six mois.

"Le ministère des Affaires étrangères n’a pas encore de confirmation de ces informations", a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère, Valéri Djygoun.

"Mais tout peut changer très rapidement", a-t-il ajouté.

Les pirates somaliens avaient auparavant annoncé la libération du cargo contre une rançon de 3,7 millions de dollars. La société grecque propriétaire du navire a démenti ces informations, assurant qu’il s’agissait d’un "mensonge".

Le MV Ariana a été capturé le 2 mai dans l’océan Indien, à 250 milles au sud-ouest des Seychelles, avec à son bord 10.000 tonnes de soja, alors qu’il faisait route vers le Moyen-Orient en provenance du Brésil.

Le bateau appartient à la compagnie maritime All Ocean Shipping, basée à Athènes et propriété d’un conglomérat britannique.

_____________________ 5 – Marine marchande avec AFP

Piraterie: les députés européens pour renforcer l’opération Atalante

Les eurodéputés ont demandé jeudi à Strasbourg que les moyens et la zone d’action de l’opération Atalante contre la piraterie maritime au large de la Somalie soient renforcés.

Dans l’attente d’une solution politique au problème de la fiabilité de l’État somalien "il faut renforcer les moyens d’Atalante et étendre la zone d’action des forces déployées", demande une résolution adoptée à une large majorité.

Les détournements dans les eaux de la Somalie et du Golfe d’Aden sont plus rares depuis qu’elles sont sillonnées par une vingtaine de navires de guerre, dont ceux de l’opération européenne Atalante, lancée en décembre 2008.

Les pirates somaliens ont eu tendance à déplacer leur champ d’action vers l’est et le sud dans l’océan Indien, une vaste zone plus difficile à surveiller, s’aventurant notamment jusqu’aux Seychelles.

Lors d’un débat mercredi au Parlement européen, le chef de la diplomatie suédoise Carl Bildt avait rappelé que les 27 avaient "décidé de poursuivre les opérations jusqu’à décembre 2010 ce qui signifie qu’il faut maintenir le haut niveau des ressources militaires" consacrées à Atalante.

Les eurodéputés se sont prononcés jeudi pour une extension de la zone d’opération vers le sud, à condition toutefois qu’elle n’affecte pas la mission première de protection des convois du Programme alimentaire mondial (PAM).

Ils ont appelé par ailleurs les pays membres à étudier la possibilité de placer des forces militaires à bord des cargos et des navires de pêche, certains d’entre eux, comme la France l’ayant déjà fait, tandis que d’autres comme l’Espagne, s’y étant pour l’instant refusé.

Ils ont aussi appuyé la décision prise à la mi-novembre par les ministres de la Défense de l’UE d’examiner à quelles conditions pourrait être lancée une nouvelle opération extérieure d’ampleur limitée, pour contribuer à la formation de l’armée du gouvernement fédéral de transition en Somalie.

_____________________ 4 – Parlement européen

Communiqué de presse : Piraterie en Somalie : les vraies causes du problème se trouvent à terre

Sécurité et défense – 26-11-2009 – 13:28

La lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes ne sera fructueuse que si l’on s’attaque aux causes du phénomène : la pauvreté et l’échec de l’Etat, ont déclaré les eurodéputés jeudi. Mais la "faiblesse" face aux exigences des pirates ne peut que favoriser de futures attaques, avertissent-ils.

La faiblesse envers les pirates est contre-productive.

Les députés s’inquiètent de ce que la faiblesse manifestée vis-à-vis des exigences des pirates somaliens, en l’absence même des mesures coercitives nécessaires, puisse favoriser de nouveaux actes de piraterie dans la zone. Leur résolution invite le Conseil à envisager une nouvelle opération PESD, parallèlement à l’opération Atalanta, afin de contribuer à la formation des forces de sécurité du gouvernement fédéral de transition.

Tout en appelant au renforcement de la réponse armée contre les actes de piraterie, les députés insistent sur la nécessité d’adresser en amont les véritables causes du fléau, qui se trouvent à terre : la pauvreté et l’échec de l’état de droit. Ils demandent à la communauté internationale, et en particulier l’Union européenne, d’augmenter l’aide humanitaire apportée aux personnes déplacées à l’intérieur du pays et aux populations dans le besoin.

Tant qu’une solution politique n’est pas apportée au problème de la fiabilité de l’Etat en Somalie, la stratégie de sécurité menée par l’opération navale européenne Atalanta doit s’imposer, soutiennent les députés. Il conviendrait même de renforcer ses moyens et d’étendre la zone d’action des forces déployées, préconisent-ils.

La résolution invite également les Etats membres de l’UE à étudier la possibilité de former les membres d’équipage et les pêcheurs afin de les préparer à l’éventualité d’une prise d’otage.

Opération Atalanta : un succès humanitaire

L’opération EUNAVFOR Atalanta contribue avec succès à assurer la sécurité maritime au large des côtes de la Somalie, notamment en protégeant les navires affrétés par le Programme alimentaire mondial (PAM), note la résolution. L’opération Atalanta a apporté, depuis son lancement en décembre 2008, une protection essentielle à cinquante navires du PAM, qui ont livré environ 300 000 tonnes de produits alimentaires, venant en aide à 1,6 million de Somaliens.

Enregistrement des navires

Les députés demandent aux Etats membres de veiller à ce que tous leurs navires soient enregistrés auprès de l’instance de coordination centrale de la sécurité maritime. Actuellement, 35 à 40 % des vaisseaux qui naviguent dans la zone ne sont pas enregistrés.

Déchets toxiques

Enfin, la résolution du Parlement demande aux Nations Unies et à la Commission de conduire une enquête approfondie sur le rejet de déchets toxiques et la pêche illégale au large des côtes somaliennes et de soutenir les efforts déployés pour traduire en justice les auteurs de ces crimes.

La résolution du Parlement européen sur "une solution politique pour la piraterie en Somalie" a été adoptée par 479 voix pour, 96 contre, et 54 contre.


_______________________ 3 – JDD

Piraterie: Un navire grec aurait été relâché

Un vraquier grec sous pavillon maltais détourné il y a plus de six mois aurait été libéré jeudi par des pirates somaliens. "Après des journées de négociations, nous avons relâché aujourd’hui le navire grec Ariana", a déclaré un membre du gang Abdinor, de la ville côtière de Haradheere.

"Il prendra la mer, j’espère, dans les prochaines heures." L’Ariana transportait 24 membres d’équipage ukrainiens lors de son détournement le 2 mai dernier au nord de Mogadiscio.

______________________ 2 – Le Figaro avec AFP

Somalie: les pirates libèrent l’Ariana

Le cargo grec MV Ariana et son équipage ukrainien ont été libérés aujourd’hui contre rançon plus de six mois après leur capture dans l’océan Indien, a annoncé un pirate somalien basé dans le village côtier d’Harardhere (300 km au nord de Mogadiscio).


______________________ 1 – Mer et Marine

Piraterie : CMA CGM instaure une surcharge dans le golfe d’Aden

La piraterie coûte cher, et pas seulement aux Etats qui engagent des moyens navals pour assurer la protection du trafic maritime. En raison du risque d’abordage au nord de l’océan Indien et dans le golfe d’Aden, les compagnies maritimes adoptent un certain nombre de mesures préventives qui ont un coût. «

Les navires croisent à la vitesse maximum, se dévient de leur route habituelle, et quand cela est possible se joignent aux convois protégés par les navires de la coalition dans le cadre de la mission Atalante », explique CMA CGM. Face aux surcoûts, le groupe maritime français, numéro 3 mondial du transport maritime conteneurisé, a décidé de répercuter une surcharge sur les marchandises transportées.

« La surcharge du golfe d’Aden sera majorée à 41 USD par EVP (taille standard du conteneur, ndlr) et appliquée à tous les conteneurs transitant par cette région quelle qu’en soit la provenance ou la destination, à compter du 15 décembre 2009 », annonce la compagnie, précisant que cette surcharge s’ajoute aux accords tarifaires, court ou long terme, déjà conclus ou en cours de négociation avec ses clients.