16/01/10 (B534) 16 ème anniversaire de l’arrivée des premiers réfugiés djiboutiens en Ethiopie. Le point de la situation par Omar Gabasse.

Je tiens tout d’abord, dans ce message, remercier toutes nos soeurs et tous nos fréres qui ont repondu à mon appel diffusé le 10/01/10 sur l’ARDHD, dans lequel je demandais à ceux qui en avait la possibilité soit de rendre visite à la famille KARERA qui se trouve dans un centre d’accueil dans la région parisienne, soit au moins de l’appeler. Car ils se plaignaient beaucoup de la solitude.

Je profite de cette occasion pour vous informer sur la situation des réfugiés djiboutiens en Ethiopie.

Dans les jours a venir nous attendons 9 autres personnes qui ont beneficié d’une réinstallation en France. La date exacte de leur arrivée sera communiquée ultérieurement.

Cette bonne nouvelle ne doit pas nous faire oublier que plus de 20 familles, qui ont passé 16 ans en Ethiopie, attendent elles aussi une reinstallation dans un pays susceptible de les accueillir. L’objectif du Comité de soutien aux réfugiés, cette année, est de sensibiliser l’opinion publique internationale sur leur sort peu enviable.

Seize années d’exil ! Ils sont à bout. La maigre allocution familliale qui leur est accordée par le HCR ne couvre plus leurs besoins à cause de l’inflation. Mais le pire, c’est le fait qu ils sont souvent harcelés par la police locale qui les accuse d’avoir des contacts avec le FRUD, opposition armee djiboutienne qui occupe le nord et le sud de Djibouti.

Les refugies Djiboutiens n’en peuvent plus. C’est pourquoi nous demandons au HCR d’Addis et de Paris d’accélérer l’étude des dossiers en cours dans le cadre de la procédure de réinstallation.

Voila la situation pour les 20 familles qui bénéficient du statut de réfugiés.

Il y a aussi 10 autres familles qui ont le statut de réfugiés mais qui ne bénéfient d’aucune assistance médicale ni sociale. Ils survivent grâce a la solidarité de leurs compatriotes.

Et depuis un an, le nombre ne cesse d’augmenter. La cause est à rechercher dans les prévarications qui sont commises chaque jour par l’Armée nationale djiboutienne. Composée en majorite d’éléments étrangers venues d’Ethiopie et des Somalies, ces mercenaires se comportent comme des colons dans le nord et sud de la République. Cela se traduit par des arrestations arbitraires, suivies de torture et d’exécutions physiques ….

Dans ce contexte,
beaucoup de jeunes préfèrent quitter ces régions pour tenter de s’installer en Ethiopie. D’autres réfugiés (estimés à plusiuers milliers de personnes) se sont installés en Ethiopie autour de 1993. Eparpilles dans la région AFAR, ils ne sont toujours pas reconnus ni par les autorites ethiopiennes ni par le HCR et ils vivent dans une misère totale.

Il faut cependant souligner depuis que j’ai alerté l’ARDHD et qu’elle est intervenue avec ses moyens, la situation des réfugiés djiboutiens s’est un peu amélioré. N’oublions pas qu’en 1997 le HCR et l’ARRA voulait imposer à ces réfugiés de rentrer au pays. C’eût été comme de les jeter dans la gueule du Loup. Ces deux organisations avaient bien l’intention de fermer globalement le dosssier des djiboutiens réfugiés.

Les actions conduites par l’ARDHD et ses deux dirigeants Anne-Marie de Vaivre et Jean-Loup Schaal, qui ont été soutenus par SURVIE et par UGUTA ont permis d’obtenir que les statuts de réfugiés soient reconduits et même que l’ARA accepte d enregistrer, de façon extrêmement limitée, de nouveaux arrivants.

Voilà, en résumé, un aperçu de la situation actuelle des réfugiés djiboutiens en Ethiopie

OMAR GABASSE
Co-représentant des réfugiés Djiboutiens en Europe .