04/06/10 (B554) FreeDjibouti -> Quel Destin pour Djibouti ?
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Au-delà du concept, du dogme, des principes, des valeurs et des pratiques, c’est la réalité qui s’impose. Elle est implacable. La démocratie n’est pas la panacée à tous les problèmes.
L’homme a toujours constitué un danger et rarement une protection pour son prochain. Forcés de vivre en société, les hommes doivent donc avoir des règles pour s’assurer des dangers qu’ils représentent les uns pour les autres. Naturellement, les intérêts individuels et collectifs exigent un ordre et un pouvoir qui les garantissent. Quelle que soit l’efficacité qu’on arrive à donner à cet ordre et quelle que soit l’étendue ou l’organisation qu’on donne à ce pouvoir, ils doivent être moralement subordonnés à la poursuite des fins individuelles et collectives. La démocratie est une forme de cet ordre et de ce pouvoir.
En conséquence, elle est sujette aux travers et aux faiblesses de chaque société. Ainsi, simple moyen au service de buts sociaux, elle peut être pervertie par les ambitions individuelles, les conflits politiques, la prédation extérieure, etc. Djibouti est victime de ses ravages. La nation est en ruine. L’Etat est en déliquescence ; la pauvreté, l’insécurité et l’anarchie sont plus répandues que durant la période du despotisme monopartite.
Cette cruelle réalité commande un débat de fond sur notre avenir.
DEMOCRATIE
On ne peut contester que les idées naissent reines. Mais elles ne peuvent s’accréditer que si elles sont mises au service des intérêts particuliers et collectifs.
Chez nous à Djibouti, la doctrine démocratique offre l’exemple d’un système que les divisions congénitales de notre classe politique, les travers de nos politiciens, les récriminations, les passions détestables et la cupidité ambiante ont transformé en tragédie, en désolation et en désagrégation sociale. Recherchée pour fonder les libertés et induire le développement national et l’épanouissement des individus, la démocratie se trouve préparer dans notre pays une nouvelle forme de tyrannie.
Elle a occasionné depuis presque 20 ans plus de morts, plus de violences brutes et aveugles, plus d’exilés, l’abaissement total du pays, le déchirement du tissu social, l’affaiblissement de l’Etat, la paupérisation aggravée de la masse du peuple, etc., que durant la dictature du monopartisme. Elle a engendré des passions délétères, de l’ostracisme des revanchards, le pogrom, l’exacerbation de la rapacité et des animosités et la décadence morale.
La démocratisation n’a offert essentiellement à la masse depuis 1992 que ruine, confusion, amertume et désespérance. Elle n’est pas encore la servante des grandes et belles causes de l’unité, de l’égalité, de la liberté et du bonheur. C’est la conséquence de la perfidie des politiciens, de la vénalité des parvenus et des cyniques au sein du pouvoir en place mais aussi de l’esprit vindicatif et sectaire des prétendus vrais opposants.
La masse populaire et certains intellectuels dégénérés servent de marionnettes aux forces rétrogrades et antagonistes qui polluent la vie nationale. Ces factions néfastes ont perverti le jeu démocratique et profitent de l’ignorance, de la misère et des frustrations dans le pays. Leur félonie, leur incapacité et leur manque de sens patriotique et d’honneur rendent le règne de la démocratie plus difficile à Djibouti.
Ces factions nuisent au bien-être de l’immense majorité de la population et à notre dignité. J’en éprouve beaucoup de tristesse, de la colère et une douleur lancinante. Dieu nous a créés en nous permettant d’être prévoyants, judicieux, complexes, pénétrants, doués de mémoire, capables de compassion, de raisonnement et de réflexion. Il nous a dotés de vertus mais surtout de la raison qui peut être sublime.
Mais ce sont les bas instincts que nos politiciens suscitent chez le peuple. Ils utilisent à cet effet des slogans les uns plus débiles que les autres, transforment leurs militants en primates et provoquent en permanence des crises.
Ils affichent une défiance et du mépris pour le travail de conscientisation De certains illuminés de la société civile, tout en entretenant à l’égard de celle-ci une campagne de calomnie sournoise et péteuse. Dans ces conditions, il est difficile de fonder une démocratie apaisée à Djibouti.
L’opposition traditionnelle et en priorité le parti de la revanche (MRD), qui revendique le monopole de l’opposition, sont les alliés objectifs du RPP (Je ne nuance pas que le MRD travaille pour Guelleh mais que leurs stratégies politique alimentent sa politique), les fossoyeurs de la démocratie à Djibouti et les virus qui gangrènent notre société. Tant que ces genres des badernes et des chnoques feront partis de l’opposition et floueront le peuple, notre pays continuera à reculer.
Par ailleurs, nous devons savoir que la démocratie peut être funeste pour les sociétés pauvres dans lesquelles prédominent l’ignorance et l’oisiveté et qui sont soumises à des influences de domination politique et économique étrangère. Djibouti a en plus les désavantages de la lourde infirmité de sa classe politique et des mœurs malsaines traversant le corps social. Par delà tout, notre gouvernement actuel est caractérisé par une illégitimité innée, par le crétinisme, par des incompétences et par la sujétion à l’extérieur.
La démocratie est hypothéquée à Djibouti et viciée par les intolérances, le nombre pléthorique de partis politiques et la légèreté de nos élites. Elle ne pourra jamais s’enraciner dans le pays tant que Guelleh la prendra en otage, continuera à exclure et à mépriser ceux qui lui ont permis de se hisser à la tête du pays et de profiter de la protection du pouvoir en place et tant qu’il cherchera à restaurer un passé ombreux et funeste dont il se réclame l’héritier. Qu’importe sa popularité, en état de fugacité et fondée sur de l’illusion et de l’imposture.
Le peuple ne se soumettra plus longtemps à son despotisme comme les partis politiques paillasson qui soutiennent le toilettage de notre constitution le sont. Le jeu politique ne peut se réduire entre son parti et les partis de la majorité. Guelleh et ses acolytes ont provoqué trop de morts et de violences dans le pays et n’offrent aucune vision pour l’avenir. Nous devons être comptables d’un changement dont le contenu est le redressement national. La démocratie exige le recul de l’ignorance, de l’intolérance et l’éradication de la pauvreté. Pour réussir, nous devons restaurer la tolérance, l’unité nationale, l’ordre, la discipline et tourner les pages sombres du passé.
PAUVRETE
Le combat d’arrière-garde, que mènent les conservateurs du RPP et les partis traditionnels de l’opposition, a fini par ruiner notre pays et à rendre la masse populaire plus pauvre qu’elle ne l’était il y’a 20 ans. Au lieu de nous amener à remettre en cause nos habitudes, nos modes de pensée du passé, nos politiciens les cultivent pour servir leurs intérêts personnels. Il suffit de critiquer un acte ou une prise de position d’un leader d’un parti traditionnel de l’opposition pour être accusé d’avoir pris de l’argent ou d’être inféodé au RPP.
Cette intolérance et cet obscurantisme sont meurtriers pour la démocratie. Ils entretiennent les haines, excitent les lubies et provoquent les violences, les crimes et aggravent la pauvreté. Au mépris de l’intérêt supérieur de la nation, les politiciens et quelques lycaons plumitifs de la presse abusent des libertés difficilement acquises.
Au lieu d’inspirer au peuple le respect de la dignité humaine, de l’énergie au travail, le goût de la réflexion, l’amour pour les valeurs morales, ils répandent des rumeurs, excitent aux ressentiments et au dénigrement et entretiennent l’esprit d’oisiveté et de corruption. Les plumitifs abâtardis de la presse écrite, heureusement peu nombreux, ne viennent jamais rencontrer les leaders politiques de l’opposition à Djibouti. Mais ils saisissent toutes les occasions pour dénigrer et qualifient d’insultes les réprobations morales des égarements des leaders de l’opposition dite traditionnelle et d’utopie ou de démagogie les appels au peuple à l’effort, au travail et à la créativité.
Comment va-t-on et comment peut-on vaincre la pauvreté sans travailler avec ardeur et sans compter avant tout sur nos propres forces ? Nous sommes pauvres parce qu’il y a trop d’ignorance, de corruption et de désœuvrement dans notre société. L’inculture et l’illettrisme induisant le parasitisme, la fainéantise, la méchanceté et la misère, je pense qu’il faut être sans complaisance avec les politiciens traditionnels et leurs chiens de garde.
Puisque, en vérité, nous ne sommes pas pauvres mais que ce sont la cupidité, l’incompétence et l’étroitesse d’esprit de nos élites dirigeantes et politiques qui liquéfient nos énergies, bradent nos ressources et nous transforment en mendiants et en indigents.. Il s’agit pour moi de vaincre la pauvreté et non de la réduire comme on nous l’impose.
Les ressources humaines étant la première richesse des nations, nous pouvons compter sur le travail, l’intelligence et la discipline du peuple Djiboutiens pour amener le progrès partout dans le pays.
Pour parvenir à élever notre peuple tout entier à la dignité humaine, il n’est pas vain de lui répéter inlassablement que toute nation a les moyens de décider de sortir de la faillite.
Djiboutiennement
FreeDjibouti
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