14/12/10 (B582) Le Journal de la Flibuste – 6 Somaliens jugés à Paris – Le MV Renuar attaqué par des pirates somaliens en quittant Port-Louis – Un navire capturé par des pirates – Un navire américain détourné par les pirates somaliens – La Somalie étudie une autre force antipirates (7 articles)
_________________________ 7 – Le Figaro avec AFP
Piraterie: 6 Somaliens jugés à Paris
Six Somaliens ont été renvoyés devant la cour d’assises des mineurs de Paris pour la prise en otage d’un couple de Français à bord du voilier Le Carré d’As en septembre 2008 au large de la Somalie.
Ces six hommes avaient été capturés par des commandos marine français dans la nuit du 15 au 16 septembre 2008 au cours d’un assaut visant à libérer Jean-Yves et Bernadette Delanne. Un des pirates avait été tué au cours de l’opération.
Les six Somaliens, dont un mineur, ont été renvoyés mi-septembre devant la cour d’assises des mineurs de Paris qui devrait les juger en 2011 pour des faits présumés d’enlèvement et séquestration en bande organisée et vol avec armes, selon cette source. La présence d’un seul mineur suffit à renvoyer l’ensemble des accusés devant la cour d’assises des mineurs.
Le couple de Français convoyait le Carré d’As d’Australie vers la France lorsqu’il avait été capturé le 2 septembre 2008 par des pirates dans le golfe d’Aden, au large de la Somalie.
Les faits, passibles de la réclusion criminelle à perpétuité, sont les mêmes que ceux qui avaient été retenus dans l’enquête sur la prise d’otages de l’équipage du voilier de luxe Le Ponant au large de la Somalie en avril 2008. Dans cette affaire, huit Somaliens sont toujours en détention provisoire en France dans l’attente de leur éventuel renvoi en procès.
Quinze pirates somaliens, soupçonnés d’avoir participé aux prises d’otages des navires français Le Ponant et Carré d’As en 2008 et plus récemment du Tanit, un voilier breton au large de la Corne de l’Afrique, ont été au total mis à la disposition de la justice en France et sont détenus dans des prisons françaises.
La plupart des pirates arrêtés dans l’océan Indien ont été remis aux autorités kényanes. Le Kenya est le premier pays d’Afrique orientale à avoir accepté de juger des pirates arrêtés en dehors de ses eaux territoriales.
Des procès se sont toutefois déjà tenus en Europe: un procès pour piraterie s’est ouvert le 22 novembre en Allemagne où dix Somaliens sont jugés pour avoir attaqué en avril un cargo allemand au large de la Corne de l’Afrique.
Les pirates somaliens détiennent toujours 35 bâtiments étrangers et au moins 649 otages, selon le décompte de l’association Ecoterra, spécialisée dans les questions de pirater
______________ 6 – L’Express (Maurice)
Le MV Renuar attaqué par des pirates somaliens en quittant Port-Louis
Un cargo panaméen a été attaqué par des pirates somaliens, le samedi 12 décembre, alors qu’il quittait Port-Louis à destination des Emirats Arabes Unis. Cet incident intervient deux mois après le faux piratage du FV Feng Guo 168 et l’attaque contre le MG Lugela.
Deux mois après le faux piratage du FV Feng Guo 168 qui venait de quitter Port-Louis pour une campagne de pêche et l’attaque contre le MG Lugela qui faisait route vers Maurice avec une cargaison de barres d’acier égyptiennes, les pirates Somaliens ont à nouveau frappé. Ils s’en sont pris, samedi 12 décembre, au MV Renuar.
A bord de deux embarcations, armés de lance-roquettes, ils ont arraisonné un cargo battant pavillon panaméen qui venait de quitter Port-Louis pour Fujairah, un port des Emirats Arabes Unis (EAU) aux petites heures du matin, le samedi 11 décembre. L’alerte a été donnée par la Mission Atalante, les forces navales européennes basées dans le golfe d’Aden, dans un communiqué ce dimanche 13 décembre.
Le cargo libérien, transportant 24 membres d’équipage d’origine philippine, a été piraté à quelque 1 150 miles nautiques des côtes de l’Eyl, en Somalie. Il était alors à approximativement 550 miles nautiques des côtes indiennes. Les pirates, eux, ont embarqué à bord de deux esquifs, transportés par un vaisseau-mère, pour lancer l’attaque.
Les pirates ont alors emmené le cargo pesant 70 156 tonnes vers la Somalie. A bord, c’est le silence radio. Selon les renseignements de la Mission Atalante, les membres d’équipage ont tenté de tenir tête aux pirates, en vain.
Au mois d’octobre, il a été beaucoup question des actes de piraterie dans l’océan Indien, Maurice accueillant une conférence internationale sur le sujet. Il avait alors été question de l’attaque contre le chalutier taïwanais FV Feng Guo 168 à environ 200 kilomètres au nord de Maurice le 7 octobre. Mais, l’on devait s’apercevoir quatre jours plus tard que le chalutier avait une avarie de GPS. Tout le tintamarre autour de ce bateau avait d’ailleurs éclipsé la venue à Port-Louis du MG Lugela le matin du 11 octobre, un cargo grec battant pavillon panaméen, attaqué le samedi 25 septembre à 900 miles nautiques d’Eyl.
Ce cargo a été escorté à quai par la National Coast Guard (NCG) ainsi que son équipe commando. Toutefois, le capitaine n’a pas voulu donner une déposition à la police mauricienne, l’attaque s’étant déroulée dans les eaux internationales. Deux jours durant, les pirates avaient tenté de dérouter le cargo, en vain, l’équipage s’étant enfermé dans la salle des machines et avait de ce fait le contrôle du bateau.
______________ 5 – Quotidien du Peuple (Chine) avec XINHUA
19 marins philippins libérés par les pirates somaliens
Après avoir été enlevés pendant sept mois, 19 marins philippins, à bord d’un bateau grec, ont été libérés samedi par les pirates, a indiqué dimanche le département philippin des Affaires étrangères (DAE).
Deux Roumains et un ressortissant indien ont été également libérés.
Le bateau MV Eleni P a été détourné le 12 mai cette année, à 50 miles nautiques au large des côte d’Oman, sur sa route vers Kandla, en Inde.
La libération des otages philippins fait diminuer à 82 le nombre total des marins philippins encore détenus par des pirates.
Selon le DAE, le rapatriement des Philippins est déjà arrangé par l’agence de recrutement des marins et le propriétaire du bateau.
Le DAE a assuré qu’il continuerait à coopérer étroitement avec les agences de recrutement locales pour la libération rapide et sûre des autres marins philippins enlevés en Somalie.
______________________ 4 – TRT French
SOMALIE : UN NAVIRE CAPTURÉ PAR LES PIRATES
Un navire battant pavillon panaméen a été capturé par les pirates somaliens.
Selon un communiqué de la flotte américaine, le navire baptisé MV RENAUR de 70.156 tonnes a été capturé, hier, en se rendant de la Mauritanie aux Emirats arabes unis par les pirates équipés d’armes légères et de lance-roquettes.
Les pirates ont pris le contrôle du navire, qui prend route vers la Somalie, indique le communiqué.
Il est rapporté que la liaison avec le navire est coupée, ainsi qu’il n’y a pas d’informations sur l’état de santé des 24 membres d’équipage, qui sont originaires des Philippines.
__________ 3 – La Tribune (Algérie) avec Ass.Presse Africaine (APO)
Les États-Unis s’engagent dans la lutte contre la piraterie au large de la Somalie
Les États-Unis se sont alliés avec plus de 60 pays et organisations internationales pour combattre la piraterie au large des côtes somaliennes, un fléau qui a «un effet terrible» sur le développement, la paix, la sécurité et la stabilité de l’Afrique de l’Est.
C’est ce qu’a déclaré Mme Donna Hopkins, coordonnatrice au département d’État des questions relatives à la lutte contre la piraterie et à la sécurité maritime, lors d’une conférence de presse tenue la semaine dernière à Washington.La piraterie est de nos jours une affaire d’escroquerie, de rapts et de prises d’otages en échange de rançons, a-t-elle affirmé.
«Il s’agit d’un délit méprisable qui nuit, bien sûr, aux victimes mais aussi au secteur des transports maritimes dont les tarifs d’assurance en subissent les conséquences et dont les navires et cargos sont séquestrés contre des rançons importantes», dira-t-elle. Selon l’Organisation maritime internationale, au moins 114 des 325 actes de piraterie signalés en 2010 ont eu lieu au large des côtes de l’Afrique de l’Est.
La piraterie est un crime en droit pénal international, ce qui signifie que ses auteurs peuvent être jugés par les tribunaux de n’importe quel pays. Mais un grand nombre d’États dont les navires sont attaqués par des pirates sont réticents à les traduire devant leurs tribunaux. «Une difficulté pratique des poursuites en justice est de savoir ce que vous ferez des personnes reconnues coupables ; où purgeront-elles leurs peines, et qu’en faites-vous une fois qu’elles sont remises en liberté ?» dira Mme Hopkins.
Bien que la piraterie au large de la Somalie soit un problème de longue date, beaucoup de pays n’envisagent pas d’y renvoyer les pirates qu’ils arrêtent en raison de la situation dans ce pays «où règnent l’instabilité et l’insécurité, et des conditions dangereuses et inhumaines». C’est pourquoi certains pays craignent qu’en traduisant les pirates devant leurs tribunaux, ils ne finissent par hériter de criminels qui, un jour, chercheront à obtenir l’asile politique, a souligné Mme Hopkins. «Ils seraient de facto des personnes en asile, parce que politiquement ils ne pourraient pas être rapatriés en Somalie», a-t-elle dit.
Cependant, malgré de telles préoccupations, les États-Unis sont «prêts et aptes à juger les pirates capturés au large de la Somalie». «Nous sommes déterminés à mettre fin à l’impunité des pirates», a-t-elle affirmé, ajoutant que les Pays-Bas, la France et l’Allemagne ont aussi commencé à juger des pirates devant leurs tribunaux. En outre, des organisations internationales, telles les Nations unies, ont entamé la coordination des efforts contre la piraterie.
Mme Hopkins a indiqué que l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime construit actuellement deux prisons où les pirates reconnus coupables purgeront leurs peines, l’une au Somaliland et l’autre au Puntland. «Le personnel sera embauché localement. Il sera formé, surveillé et supervisé par des membres de l’ONU.
Et une fois que les prisons seront prêtes et certifiées conformes aux normes des Nations unies, les pirates reconnus coupables pourront y être envoyés pour purger leurs peines.» Mme Hopkins ajoutera que l’ONU cherchait aussi à développer l’infrastructure judiciaire somalienne.Par ailleurs, elle a fait l’éloge des travaux du Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large de la Somalie, formé en janvier 2009 et qui «réunit un ensemble sans précédent de pays».
Elle a ajouté que les membres du forum sur le partage des informations et la prévention des interférences, baptisé Shared Awareness and Deconfliction (SHADE) et co-parrainé par l’Union européenne et la coalition des forces maritimes, déployaient «des efforts internationaux remarquables» pour mettre fin au problème de la piraterie.
«Peut-on imaginer un autre forum qui réunisse l’OTAN, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Union européenne, l’Indonésie, la Thaïlande et Singapour pour qu’ils coordonnent leurs efforts afin de fonctionner comme une force navale unique ?» a demandé Mme Hopkins.
(Source : Département d’Etat américain)
______________________ 2 – Nouvel Obs avec AP
Un navire américain détourné par les pirates somaliens
Un navire américain a été détourné vendredi avec ses 23 membres d’équipage par des pirates somaliens, a annoncé la force navale européenne de lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden (opération Atalante).
Le « MV Panama » a été attaqué à l’est de la zone frontalière entre la Tanzanie et le Mozambique, selon la force européenne. Le navire compte 23 membres d’équipage, tous de nationalité birmane.
Les pirates somaliens détiennent actuellement une vingtaine de navires et plus de 500 membres d’équipage.
______________________ 1 – Metro (Canada)
La Somalie étudie une autre force antipirates
Le gouvernement de la Somalie pourrait permettre à une entreprise privée d’entraîner une force antipirates de 1000 hommes dans la capitale, Mogadiscio, a indiqué un responsable vendredi. Il s’agirait du deuxième projet du genre à être financé par un pays non identifié, une initiative qui fait sourciller autant à Washington qu’aux Nations unies.
La firme de sécurité Saracen International entraîne déjà une force différente de 1000 hommes au Puntland, dans le nord de la Somalie. Le projet est financé par un pays musulman anonyme et peut notamment compter sur l’expertise d’un ancien ambassadeur américain et d’un ancien responsable des services américains de renseignement.
L’ambassadeur de la Somalie au Kenya, Mohamed Ali Nur, a indiqué à l’Associated Press que la force de Mogadiscio frapperait les pirates sur la terre ferme, où leurs repaires sont hors de portée de la force navale internationale qui tente de protéger les cargos commerciaux.
La Somalie décidera d’ici trois semaines si elle donne ou non le feu vert au projet, a dit M. Nur. La formation d’une garde présidentielle de 300 hommes est aussi envisagée.
Le mystérieux bienfaiteur s’est engagé à rémunérer les hommes et à les équiper, à l’exception des armes. Le coût total du projet n’est pas connu, mais un programme de l’Union européenne de réforme de l’armée somalienne dispose d’un budget d’environ 13,2 millions $ US, ce qui illustre l’ampleur de la tâche.
Le pays derrière le projet tient à demeurer anonyme par crainte de représailles terroristes, selon une présentation faite à des diplomates en poste au Kenya et dont l’Associated Press a obtenu copie. Ce pays a embauché Pierre Prosper, un ancien ambassadeur américain pour les crimes de guerre, et Michael Shanklin, un ancien chef de bureau de la CIA.
M. Prosper et deux autres Américains l’ancien militaire Michael Newton et l’avocat Robert O’Brien ont présenté le projet à la communauté internationale, vendredi. Des diplomates qui y ont assisté estiment toutefois que la présentation a soulevé de nombreuses questions, notamment concernant le déploiement de la nouvelle force, sa coordination avec les forces navales et l’équipement qui sera mis à sa disposition.
La Somalie est sous le coup d’un embargo onusien sur les importations d’armes, et M. Nur n’a pas été en mesure d’expliquer comment les nouvelles forces seraient armées dans un tel contexte.
Toutefois, un avion qui s’est posé vendredi à Hargeisa, dans le nord de la Somalie, a été saisi par les autorités. Un responsable de la région de Somaliland a indiqué que l’appareil transportait de l’équipement de détection de mines et des uniformes militaires. Six Russes et deux Sud-Africains étaient à bord.
Le vol était parti d’Afrique du Sud, avait fait escale en Ouganda où Saracen International est établi et devait se rendre à Bosasso, la capitale du Puntland.
L’avion a été contraint de se poser à Hargeisa en raison de problèmes mécaniques.