30/01/11 (B589) Un peuple qui prend ses enfants par la main et bouscule ses « leaders politiques » … (Par Bouh Warsama)


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Un peuple qui prend ses enfants par la main et bouscule ses « leaders politiques »,

afin qu’ils construisent ensemble un meilleur avenir, est un peuple qui vivra longtemps.

Bouh Warsama

On ne libère pas des femmes et des hommes d’un coup de baguette magique ou avec de longues et stériles palabres lors d’une « KCCP » (Kat, Coca, Craven, Party).

Ce n’est qu’avec le temps et l’opiniâtre volonté commune de la plupart de des leaders d’opposition, qui avec courage déterminent ensemble un programme et le mettent en œuvre pour le bien de toutes et de tous, que le peuple se lèvera.

Quand il se lèvera véritablement et d’un seul élan irrésistible, rien ne pourra lui résister. Il arrivera à se délivrer de tout de manière pacifique ; y compris de la tyrannie la plus sanguinaire qui sera alors contrainte à fuir.

Mais le champ de l’erreur est immense.

Aussi longtemps que ce peuple s’accommoderait de fausses images sur sa possible liberté à venir en pensant se protéger, entre autres derrière un clanisme obsolète, sectaire et combien destructeur, alors hommes et femmes – pourtant de bonne volonté – ne feraient que se créer de nouvelles chaînes ; de nouvelles entraves à toute réelle expression d’une volonté de Liberté.


Ces chaînes que l’on ne veut pas voir (et malheur à qui ose aborder le sujet) que constituent les mauvaises habitudes instaurées, entre autres celles que sont le clanisme et la xénophobie, qui sont en général trop peu légères pour être ressenties véritablement ; jusqu’à ce qu’elles deviennent trop fortes pour être brisées.

Force des mauvaises habitudes dont on ne voudrait pas se défaire en leur préférant une artificielle facilité avec le risque de passer, demain et après, d’une tyrannie à une autre aussi destructrice, l’une et l’autre, des Droits de l’Humain.

Tout ceci pour aboutir plus tôt qu’on ne le pense à une partition donc à une désintégration dudit pays ce qui ferait la satisfaction des pays voisins car étant les seuls bénéficiaires au final dans cette affaire.

– Pendant longtemps, la politique menée par la France particulièrement à Djibouti était-elle la fille de la diplomatie et de « l’escroquerie courtoise » et habile vis-à-vis de l’opposition au régime en place ?

Certes, et pour avoir assisté à bien des entretiens «diplomatiques» nous en avons acquis l’intime conviction, mais l’opposition à IOG n’aurait-elle pas facilité le travail de quasi ignorance en acceptant d’entendre au Quai d’Orsay les choses les plus banales, dites avec élégance mais incontestable langue de bois, et dont elle est la victime sacrifiée sur « l’autel de la lâcheté politique et de l’exclusion » depuis 1995 voire même bien avant ?

La naïveté est la grâce des politiciens honnêtes et le visage de la vérité. Mais force est de constater hélas que politique et sincérité ne font pas « bon ménage ».

Pour cette opposition, se présenter en ordre dispersé face à la diplomatie française ou d’une quelconque autre diplomatie occidentale c’est alors entrer inconsciemment dans le jeu de la manipulation des intelligences qui en viennent à s’embrouiller et s’affaiblissent.

Ce clivage, dichotomie politique qui empêche la pose d’une « réelle et sincère première pierre d’unité nationale » en repoussant l’échéance aux calendes grecques (Ad kalendas graecas).

C’est le jeu du fractionnement, des scissions tribales savamment entretenues au sein de l’opposition donc « il divertimento » de l’inutilité politique souhaitée et entretenue – y compris à coups de millions de Francs Djibouti – par Ismaïl Omar Guelleh.

Les Occidentaux et les bailleurs de fonds potentiels qui dispersent leurs regards sur tout, n’ont jamais vu, ou voulu voir que les arguments du plus fort ; de celui qui tient l’Etat et RIEN d’autre.

Qu’observent-ils ?

Un Tyran qui règne en maître absolu donc une artificielle stabilité politique sur un pays protégé par la sacro sainte non ingérence étrangère dans les affaires intérieures d’un pays indépendant.

Un président autoproclamé qui a totalement laminé l’opposition dans le pays en la tenant sous étroite surveillance et en faisant « effacer » les gêneurs ; avec une opposition qui coûte bien des vies humaines sacrifiées sur le piédestal de l’indifférence occidentale.

Une opposition qui s’agite beaucoup mais dans l’incapacité chronique de réaliser une union qui ferait sa force ; alors que ses incessantes discordes et son impuissance à désigner parmi elle un leader commun l’expose indubitablement à une prompte défaite si elle ne réagissait pas dans l’urgence.

– Un peuple qui prend ses enfants par la main et bouscule ses « leaders politiques », afin qu’ils construisent ensemble un meilleur avenir, est un peuple qui vivra longtemps.

Curieuse situation que celle d’un gouvernement djiboutien à la fois parfaitement illégalement légitimé par certains Occidentaux – qui y trouvent leur propre intérêt financier (notamment au niveau des nébuleuses Aides Publiques au Développement …et des retours…) – et totalement illégitime aux yeux de l’histoire du pays car gouverné par un président Ismaïl Omar Guelleh, falsificateur d’élections, autoproclamé par deux fois et qui tente un troisième hold-up électoral.

Oui mais brusquement la distribution des cartes a changé !

Que ce soit dans la capitale ou dans les villes de l’arrière pays, la rue perd de la terreur imposée par la Police Politique (SDS). Cette rue est devenue celle du peuple djiboutien, demain accompagné des gendarmes, militaires et policiers ; TOUS unis par la même colère et qui rappelleront au pouvoir cette controverse qui pollue les parfums de la Liberté pour l’avènement d’une véritable république qui reste à créer, à inventer.

– Ismaïl Omar Guelleh doit rendre TOUTES les clés du pays !

En manifestant sans cesse dans les rues du pays et à quelques milliers de kilomètres de Djibouti, le peuple tunisien a tracé le sillon d’une véritable reconstruction nationale avec un seul mot d’ordre qui est désormais « aller jusqu’au bout du chemin ouvert le 14 janvier 2011 par la fuite de Ben Ali » pour recréer un état démocratique.

Ce n’est pas le fait du hasard si chaque opposant Djiboutien est directement concerné par ce même mélange d’idéalisme et de spontanéité populaire, de rejet de la tyrannie qui l’étouffe depuis trop longtemps.

A Djibouti, peut-on arrêter un mouvement populaire de libération nationale qui s’est mis en marche depuis bien des mois et vient de nous faire une démonstration de sa force au premier jour de l’année nouvelle ?

Ce à quoi nous assistons c’est la révolte spontanée de toutes les émotions du peuple contre toutes les répressions dont elle est victime depuis tant et tant d’années.

Rien ne l’arrêtera !