12/02/11 (B591) Yémen Express – le Yémen respecte la volonté du peuple égyptien – manifestations : échauffourées – les initiatives du président favorablement accueillies à l’étranger – RSF demande au Ministre des Affaires étrangères français d’aborder le cas d’un journaliste détenu avec son homologue yéménite – Yémen: un drone s’écrase dans une zone où Al-Qaïda est implantée – une manifestation, 1 blessé – Revendications et volonté de changement (7 articles)
__________________________ 7 – Romandie News (Ch) avec AFP
Départ Moubarak: le Yémen respecte la volonté du peuple égyptien
Le Yémen a déclaré samedi respecter la volonté du peuple égyptien qui a chassé le président Hosni Moubarak du pouvoir.
Dans un communiqué publié par l’agence officielle SABA, une source responsable du gouvernement yéménite a affirmé « respecter le choix et la volonté du peuple égyptien frère ».
Elle a ajouté que le Yémen avait « confiance en la capacité du conseil suprême des forces armées à diriger le pays » et à favoriser « une atmosphère propice pour que le peuple égyptien puisse réaliser ses aspirations vers la liberté, la démocratie et la sécurité ».
Plusieurs milliers de manifestants s’étaient rassemblés vendredi soir dans le centre de Sanaa pour célébrer le départ du président égyptien Hosni Moubarak et réclamer la chute du régime du président yéménite Ali Abdallah Saleh.
Des députés de l’opposition et des militants des droits de l’Homme ont participé à la manifestation place Tahrir, dans le centre de Sanaa, devant le siège du gouvernement yéménite.
Mais quelques milliers de manifestants du Congrès populaire général (CPG, parti au pouvoir) sont intervenus par la suite et les ont délogés sans violence de la place, a rapporté un journaliste de l’AFP.
Samedi matin, le CPG a dressé des tentes pour une exposition artisanale sur la place, afin d’empêcher l’opposition d’y manifester.
Des dizaines de milliers de partisans de l’opposition avaient manifesté le 3 février contre le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, mais les manifestations s’étaient interrompues par la suite et l’opposition parlementaire avait demandé au chef de l’Etat de traduire en actes ses promesses de réformes.
______________________________ 6 – TF1 avec Reuters
Yémen-manifestations : échauffourées
S’inspirant du modèle égyptien, des milliers de manifestants yémenites ont défilé dans les rues de Sanaa samedi pour appeler à la révolution et se sont heurtés à des partisans du gouvernement. « Le peuple veut la chute du gouvernement » « La révolution yéménite après la révolution égyptienne » : près de 300 étudiants hostiles au gouvernement se sont rassemblés dans la matinée à l’université de Sanaa avant de se diriger vers l’ambassade d’Egypte.
Sur le trajet, leur cortège a croisé celui de partisans du gouvernement déclenchant des échaffourées qui ont fait deux blessés légers. Face à une vague de manifestations sans précédent, le président Ali Abdullah Saleh, qui dirige le Yémen depuis 32 ans, s’est engagé début février à quitter le pouvoir à la fin de son mandat en 2013.
_____________ 5 – Le Quotidien du Peuple (Chine) avec XINHUA
Yémen : les initiatives du président favorablement accueillies à l’étranger
Les initiatives du président yéménite Ali Abdullah Saleh, qui s’est notamment engagé à quitter le pouvoir à la fin de son mandat, ont été favorablement accueillies par certains pays étrangers, bien que l’opposition yéménite n’ait pas pour l’instant réagi à cette annonce, a affirmé le Premier ministre Ali Mohammed Mujawar mercredi.
« Il y a eu une réaction extrêmement favorable de la part du Royaume-Uni à l’annonce du président Saleh. C’est une concession que le président a faite dans l’intérêt du Yémen », a indiqué M. Mujawar suite à la rencontre entre le président Saleh et le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague, en visite au Yémen.
« Malheureusement, nous n’avons pour l’instant pas eu de retour de la part de la coalition de l’opposition », a ajouté le Premier ministre yéménite.
Les partis d’opposition ont indiqué qu’ils réfléchissaient à la réponse qu’ils allaient donner aux décisions du président, qui incluent la promesse de ne pas céder le pouvoir à son fils, et ils ont déclaré qu’ils feraient connaître leur position dans les jours à venir.
M. Saleh, qui dirige le pays depuis plus de 30 ans, a annoncé plus tôt ce mois-ci qu’il quitterait ses fonctions et que son fils ne lui succéderait pas au terme de son mandat en 2013. Il s’est également engagé à abandonner les amendements constitutionnels proposés qui auraient pu lui permettre de rester président à vie.
La semaine dernière, lors d’un entretien téléphonique, le président américain Barack Obama avait appelé son homologue yéménite à honorer ses promesses de réformes en les faisant suivre d' »actions concrètes », avait indiqué la Maison Blanche.
L’opposition, qui réclame la démission du président Saleh, avait rassemblé, selon les estimations, environ 20 000 manifestants dans les rues de la capitale Sanaa jeudi dernier.
Cette « Journée de colère » a été la manifestation la plus suivie depuis le début de la vague de protestation, qui s’est amorcée il y a trois semaines dans le sillage des mouvements de contestation en Tunisie et en Egypte.
____________________ 4 – IFEX.org
RSF demande au Ministre des Affaires étrangères français d’aborder le cas d’un journaliste détenu avec son homologue yéménite
À l’occasion de la visite officielle, à Paris, du ministre des Affaires étrangères du Yémen, Dr. Abou Bakr Al Qirbi, ce mardi 8 février 2011, Reporters sans frontières adresse aujourd’hui une lettre à la chef de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie, afin d’attirer son attention sur le sort d’un journaliste emprisonné dans ce pays.
Abdul Ilah Haydar Shae a été condamné, le 18 janvier 2011, à cinq ans de prison ferme.
Il est injustement maintenu en détention malgré la publication, le 1er février dernier, d’un décret présidentiel dans lequel le chef de l’État yéménite, Ali Abdullah Saleh, avait annoncé sa libération.
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Michèle Alliot-Marie
Ministre des Affaires étrangères et européennes
37, quai d’Orsay
75 007 ParisParis, le 8 février 2011,
Madame le Ministre,
À l’occasion de la visite de votre homologue yéménite, Dr. Abou Bakr Al Qirbi, à Paris ce mardi 8 février 2011, Reporters sans frontières souhaite attirer votre attention sur le sort du journaliste yéménite, Abdul Ilah Haydar Shae, arrêté le 16 août 2010 et condamné, le 18 janvier 2011, à cinq ans de prison ferme et à deux ans de résidence surveillée par le tribunal chargé des affaires terroristes à Sanaa. Ce spécialiste d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique est maintenu en détention malgré la publication, le 1er février dernier, d’un décret présidentiel dans lequel le président, Ali Abdullah Saleh, avait annoncé sa libération.
Nonobstant la publication de ce décret, la famille du journaliste n’a toujours pas été informée de la date de sa libération. L’organisation rappelle que depuis son arrestation le 16 août 2010, le journaliste est maintenu à l’isolement. Selon ses avocats, il a été victime d’actes de torture et de mauvais traitements.
La publication de ce décret présidentiel, moins de deux semaines après la condamnation du journaliste, montre comment les autorités yéménites utilisent la lutte contre le terrorisme comme prétexte pour faire condamner un journaliste connu pour son expertise sur les questions relatives à Al-Qaïda dans la péninsule arabique.
De manière générale, la situation de la liberté de la presse ne cesse de se détériorer dans le pays depuis mai 2009. De nombreux journalistes ont été arrêtés de manière arbitraire. Un tribunal spécial a été mis en place. Les publications indépendantes, accusées d’incitation au séparatisme, se trouvent censurées.
Nous vous serions reconnaissants d’évoquer le cas du journaliste Abdul Ilah Haydar Shae avec Dr. Abou Bakr Al Qirbi, lors de sa venue à Paris.
Je vous remercie de l’attention que vous porterez à notre demande, et je vous prie d’agréer, Madame le Ministre, l’expression de ma haute considération.
Jean-François Julliard
Secrétaire général de Reporters sans frontières
____________________ 3 – L’Express avec AFP
Yémen: un drone s’écrase dans une zone où Al-Qaïda est implantée
Un drone qui pourrait être américain s’est écrasé mardi dans une zone du sud du Yémen où Al-Qaïda est fortement implantée, et des militants du réseau ont forcé la police à leur remettre les débris de l’avion, ont rapporté la police et des témoins.
Selon la police, des habitants d’une localité proche de la ville de Loder, dans la province d’Abyane (sud), ont découvert mardi à l’aube les débris du drone de type Predator, après avoir entendu tomber l’avion sans pilote.
Les habitants de la localité de Jahin, dans la banlieue de Loder, où l’appareil s’est écrasé, ont prévenu la police qui a accouru sur les lieux pour récupérer les débris de l’avion, selon des témoins.
Mais alors que les policiers se dirigeaient vers le poste de police, à une trentaine de kilomètres de là, des hommes armés liés à Al-Qaïda, circulant à bord de plusieurs voitures, les ont forcés à s’arrêter et à leur remettre les débris de l’appareil, sous la menace des armes, ont indiqué des témoins.
Le drone survolait la région de Loder pour surveiller les activités des militants d’Al-Qaïda, selon une source de la police.
Les habitants ont indiqué avoir constaté une forte activité d’avions espions récemment au-dessus des villes de Loder et d’Abyane, deux régions où Al-Qaïda est présente en force. De violents combats avaient opposé l’armée au réseau à Loder en août dernier.
La province d’Abyane, où Al-Qaïda est très présente, est aussi l’un des foyers de la contestation sudiste contre le gouvernement de Sanaa et le théâtre d’attaques fréquentes contre les forces de sécurité.
Le Washington Post avait révélé en novembre que le gouvernement américain avait déployé depuis plusieurs mois des drones Predator au Yémen pour traquer les éléments du réseau Al-Qaïda, de plus en plus actifs dans ce pays.
Citant de hauts responsables américains, le quotidien avait indiqué que les Predator sillonnaient le ciel du Yémen depuis plusieurs mois à la recherche des chefs et des militants d’Al-Qaïda.
Mais les responsables du réseau « se terrent » depuis une série d’offensives de l’armée yéménite et de tirs de missiles de croisière américains début 2010, a affirmé au quotidien un haut responsable du gouvernement américain.
Des documents diplomatiques diffusés par WikiLeaks en novembre avaient confirmé l’implication des Etats-Unis dans un raid aérien qui avait fait des dizaines de morts dans le sud du Yémen en décembre 2009 et qui visait Al-Qaïda.
____________________ 2 – Le Figaro avec AFP
Yémen: une manifestation, 1 blessé
Un militant sudiste a été blessé et 12 ont été arrêtés lors de la dispersion par la police d’une manifestation contre le pouvoir central à Aden, principale ville du Yémen du sud, ont indiqué des témoins et des sources hospitalières mardi.
Selon ces témoins, des dizaines de personnes s’étaient rassemblées tard le soir dans le quartier de Mansoura, répétant des slogans hostiles au régime du président Ali Abdallah Saleh et à l’unité du pays.
« Le peuple réclame la chute du régime », scandaient les manifestants, répétant le principal slogan du soulèvement en Egypte.
Ils ont mis le feu à des pneus pour couper la circulation, provoquant l’intervention des forces de police qui ont tiré à balles réelles et lancé des grenades lacrymogènes pour les disperser.
Un manifestant a été atteint d’une balle à la cuisse, selon des sources hospitalières. La police a arrêté douze personnes, selon des témoins.
Depuis une semaine, des dizaines de partisans du Mouvement sudiste, qui appelle à la sécession du sud, tentent chaque soir de manifester dans les différents quartiers d’Aden mais la police les disperse rapidement.
Dans un communiqué, le Mouvement sudiste a annoncé soutenir l’appel lancé par de jeunes sudistes sur des réseaux sociaux pour faire du vendredi 11 février une « journée de colère » contre le pouvoir nordiste.
Etat indépendant jusqu’à 1990, le sud du Yémen est le théâtre d’une contestation de la part du Mouvement sudiste, une coalition qui réclame l’indépendance.
____________________ 1 – SurleFeu.fr
Revendications et volonté de changement au Yémen
Ces deux dernières semaines, le Yémen a été secoué par une vague de manifestations antigouvernementales considérées parmi les plus importantes des 10 dernières années. Dans le cadre de ces manifestations, la jeunesse yéménite, confrontée à un avenir économique peu brillant, s’est soulevée pour exprimer son mécontentement.
Inspirées par les soulèvements tunisiens et égyptiens, des milliers de personnes sont descendues dans la rue, aux quatre coins du Yémen, pour appeler au changement dans leur pays. Jeudi 3 février, quelque 20 000 manifestants, de jeunes hommes pour la plupart, ont occupé trois grands axes routiers situés aux alentours de l’université de Sanaa, la capitale. D’importantes manifestations ont également eu lieu dans d’autres villes du Yémen, notamment à Ibb et Taiz.
32 ans de règne
Le président Ali Abdullah Saleh gouverne le Yémen depuis 32 ans : d’abord président du Yémen du Nord, il devient dirigeant de la nouvelle république unie après l’unification de la région avec le Yémen du Sud, en 1990. Une série de manifestations pro-Saleh ont également eu lieu à Sanaa.
Le Congrès général du peuple, parti de M. Saleh, qui détient la grande majorité des sièges au Parlement, constitue une coalition « fourre-tout ». Le président dispose également d’un vaste réseau d’influence informel de chefs de tribu, d’hommes d’affaires et de religieux.
Amendement constitutionnel
Au début du mois de janvier, M. Saleh a proposé un amendement constitutionnel qui lui permettrait de se présenter de nouveau aux prochaines élections présidentielles, en 2013.
La coalition d’opposition, composée du parti islamiste, Islah, ainsi que des partis socialistes et nasséristes, s’est farouchement opposée à cette proposition d’amendement. Confronté à la perspective d’importantes manifestations contre son régime, le président Saleh a déclaré qu’il quitterait le pouvoir en 2013 et que son fils Ahmed ne lui succèderait pas.
Récriminations généralisées
« Pas de prolongation, pas d’héritage, pas de remise des compteurs à zéro », a-t-il déclaré cette semaine à propos de la proposition, présentée par le parti au pouvoir, de supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels, ce qui lui permettrait de se présenter de nouveau. Les amendements constitutionnels proposés par son parti seraient également gelés, et les élections législatives prévues pour avril 2011 seraient reportées pour permettre une réforme électorale.
Après trente ans au pouvoir, le président Saleh fait face aux récriminations généralisées d’une population qui l’accuse de corruption et lui reproche une concentration du pouvoir au sein de son sous-groupe tribal, le clan de Sanhan.
Mouvement séparatiste dans le sud
De vastes régions du pays sont déjà en révolte ouverte contre son régime : un mouvement séparatiste s’est constitué dans le sud, Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP) lance des attaques à l’encontre des services de sécurité, et une région du nord du pays, sous le contrôle des rebelles, est de facto semi-autonome.
« Ensemble, nous luttons contre la pauvreté, la corruption et l’injustice », scandaient les manifestants à l’université de Sanaa, samedi 5 février, entre des éclats de musique intermittents et les discours prononcés par les politiciens de l’opposition.
Changement de niveau de vie
Aux portes de l’université, une banderole portait simplement l’inscription suivante : « regardez le fossé entre riches et pauvres ».
Les médias grand public se sont largement focalisés sur les objectifs politiques des manifestants ; parmi ces derniers, certains exhortent le président Saleh à quitter le pouvoir, mais bon nombre appellent à un changement de leur niveau de vie, ainsi qu’à une réforme politique.
Près de la moitié de la population vit avec moins de deux dollars par jour
Pour le jeune Yéménite moyen, les problèmes de la vie quotidienne sont bien plus importants que la politique. Les jeunes diplômés espèrent trouver un emploi. Les jeunes hommes peinent à économiser assez d’argent pour pouvoir se marier. Les jeunes couples luttent pour s’en sortir face à la hausse du coût de la vie. Près de la moitié de la population vit avec moins de deux dollars par jour et les indicateurs de développement social (notamment la malnutrition infantile, la mortalité maternelle et le niveau d’instruction) restent extrêmement faibles, selon le Programme alimentaire mondial des Nations Unies.
Le Yémen occupe d’ailleurs la 138e place sur 179 à l’Indice de développement humain (IDH) des Nations Unies.
Une jeunesse marginalisée
« Je suis venu aujourd’hui parce que je n’ai rien d’autre à faire. Je préfère être là et manifester plutôt que rester assis au bord de la route avec mes amis », a dit Jamal Al-Fadli, 19 ans, qui vivote en transportant des passagers dans Sanaa à moto.
Au Yémen, sur 23 millions d’habitants, près de la moitié a moins de 15 ans et 70 pour cent moins de 25 ans, mais plus de 50 pour cent des jeunes sont au chômage et ce nombre devrait augmenter. La forte augmentation du nombre de jeunes au sein de la population est une véritable bombe à retardement démographique et économique.
La population du pays devrait doubler d’ici à l’an 2030
Le Yémen affiche un taux annuel de croissance démographique de 3,2 pour cent, et la population du pays devrait doubler d’ici à l’an 2030.
« Notre économie n’est tout simplement pas assez importante, ni assez forte pour assurer suffisamment d’emplois à une main-d’ouvre qui croît à une telle allure », a dit Abdullah Al-Faqih, professeur de sciences politiques à l’université de Sanaa.
« Le gouvernement a agrandi les universités et instruit un nombre croissant de jeunes sans préparer le terrain en vue de leur embauche. Les autorités publiques n’ont pas les moyens d’embaucher un tel nombre de diplômés ».
Isolation sociale et politique
Outre la marginalisation économique, les jeunes Yéménites se heurtent également à une isolation sociale et politique. Au cours d’une étude réalisée en 2008 par l’USAID, 40 pour cent des personnes interrogées avaient exprimé une frustration, expliquant que sur le marché du travail yéménite, seuls les relations et le pouvoir permettaient de décrocher un emploi convenable.
En outre, face à la détérioration des conditions économiques et politiques, les jeunes Yéménites, hommes et femmes, ont souvent le sentiment de ne plus pouvoir satisfaire aux attentes sociales.
Les étudiants yéménites
Les étudiants ont joué un rôle de premier ordre dans les manifestations, et l’université de Sanaa est devenue une plateforme de manifestations contre le gouvernement.
M. Saleh a annoncé cette semaine qu’il exonèrerait les étudiants inscrits dans les universités publiques du reste des frais de scolarité à verser cette année. Le président s’est également engagé à constituer un fonds spécialement consacré à la création d’emplois pour les jeunes diplômés des universités.
« L’exonération de frais de scolarité n’empêchera pas les étudiants de manifester ; de toute façon, la plupart des étudiants les ont déjà payés », a dit Rudhwan Masude, directeur du syndicat des étudiants de l’université de Sanaa. « Il n’y a tout simplement pas assez d’emplois pour tout le monde ; les meilleurs élèves n’hésitent pas une seconde à quitter le pays pour chercher du travail ailleurs ».
Les étudiants qui achèvent leurs études secondaires se plaignent de n’être pas bien préparés au monde du travail. « Mon éducation scolaire était complètement déconnectée des réalités de la vie professionnelle. On m’a appris à mémoriser des concepts théoriques, alors que j’aurais dû apprendre l’anglais », a déploré Taha Al-Matari, étudiant en informatique à l’université de Sanaa.