18/02/11 (B591-B) Romandie News (Ch) avec AFP / Djibouti: heurts entre policiers et manifestants d’opposition

Des heurts ont éclaté vendredi soir entre manifestants et policiers qui ont fait usage de grenades lacrymogène, à l’issue d’un grand rassemblement de l’opposition dénonçant le régime du président Ismaël Omar Guelleh, a constaté un correspondant de l’AFP.

Les affrontements ont débuté à la nuit tombée autour du stade Gouled, où étaient rassemblés depuis l’après-midi plusieurs milliers de manifestants.

Les forces de l’ordre tiraient des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants, qui répondaient par des jets de pierre et harcelaient les forces de l’ordre par petits groupes.

Des détonations pouvaient être entendues dans ce secteur de la capitale, où au moins deux voitures étaient en flammes et plusieurs véhicules aux vitres brisés ont été endommagés par les protestataires.

Sillonnées par les véhicules de la police, sirène hurlante et passant en trombe, les rues des environs étaient totalement désertées, à l’exception de quelques manifestants en fuite poursuivis par des policiers matraques à la main.

Toute la capitale djiboutienne était quadrillée par les forces de l’ordre. Des détonations d’origine indéterminée étaient toujours audibles vers 21H00 (19H00 GMT) autour du stade Gouled, où les incidents se poursuivaient depuis plus d’une heure trente.

Situés à proximité, l’entrée des locaux de l’Union nationale des femmes de Djibouti, ONG de Kadra Mahmoud Haïd, l’influente épouse du président Guelleh, a été saccagée par les manifestants, et les forces de l’ordre étaient déployées autour du bâtiment.

Vendredi soir, la radio et la télévision publiques n’avaient fait aucune mention de la manifestation du jour ou des incidents en cours.

A l’appel de la principale coalition de l’opposition, l’Union pour l’alternance démocratique (UAD), la manifestation s’était déroulée toute la journée dans le calme et a rassemblé plusieurs milliers de personnes faisant sans cesse référence aux révolutions tunisienne et égyptienne.

En fin d’après-midi, les protestataires ont annoncé leur intention de poursuivre leur sit-in jusqu’à la chute du régime.

Les rassemblements de l’opposition sont rares à Djibouti, petit pays de la Corne de l’Afrique, où le président sortant brigue un troisième mandat à l’élection présidentielle prévue le 8 avril prochain.

Des manifestations de lycéens et d’étudiants avaient eu lieu les 5 et 6 février à Djibouti, à l’origine pour protester contre un problème de notation à de récents examens des étudiants en droit.

Les manifestants s’étaient alors violemment opposés aux forces de l’ordre, leur rassemblement tournant au fil des heures en une contestation plus globale du régime.