13/10/2011 (B625) Les chroniques du Sergent Ariko : un changement de décors ou plutôt de ministre qui ne fait pas sourire !

Le dictateur de Djibouti, qui a horreur d’être contredit, a décidé de limoger son ministre de l’éducation par une simple note émise samedi vers midi.

Les djiboutiens se demandent pourquoi IOG a viré son ministre alors qu’il était revenu d’une mission au Québec où se tenait un sommet sur la francophonie. Selon les infos reçues, le ministre en aurait profité pour passer par Ottawa afin d’assister au concert organisé par la communauté Oromo du Canada avec la participation du célèbre chanteur Ali Birri d’Éthiopie.

Difficile alors de dire s’il a rencontré ou non des opposants, mais le problème n’est pas là …

Mais ce ministre n’est bête au point de rencontrer publiquement des opposants, sachant qu’il perdrait son maroquin, à peine rentré à Djibouti.

Les djiboutiens ont tendance à mélanger les informations pour en tirer des conclusions qui sont parfois erronnées..

Ce ministre est venu au Canada, certes, mais cela ne signifie qu’il se soit écarté des positions gouvernementales officielles sur place.

Ce n’est certainement pas parce qu’il est passé au Canada ou dans un autre pays, qui aurait justifié son remplacement !

La réalité, c’est que le ministre a jugé, que la réforme préconisée par l’ancien ministre Abdi Ibrahim Absieh, n’avançait pas assez vite et ne générait aucun résultat concret et positif.

Alors il aurait commandé un audit à des spécialistes de l’éducation. Le nouveau ministre a reçu le rapport. Dans ce rapport, il apparaît que la réforme suggérée par l’ancien ministre allait contribuer à provoquer le naufrage de l’éducation nationale.

Guelleh savait bien que cette réforme ne conduirait nulle part. Il a écouté les propositions de son ministre pour palier les carences du système de l’éducation, qui est en grand danger de disparition.

Le ministre aurait proposé des solutions pour rehausser l’image de l’éducation à un moment où les jeunes diplômés, rejoints par des chômeurs, criaient devant le palais de la présidence. Ces jeunes ont voulu interpeller le président dictateur qui avait affirmé que la jeunesse pouvait s’adresser directement a lui, si quelque chose n’allait pas dans le système éducatif ( !).

Il avait lancé cette proposition, lors de ses visites à l’université de Djibouti (dans les anciens locaux de l’E P de Djibouti) et dans notre ancienne caserne militaire, le camp Barkhat Siraj. Récemment, le dictateur avait été injurieux en qualifiant ces lieux de « délabrés », oubliant qu’ils avaient protégé son oncle Hassan Gouled.

La jeunesse l’a pris au mot et elle est venue dire simplement deux mots à un homme qui ne respecte jamais aucun de ses engagements.

C’est au même moment que le ministre Adaweh demandait à son patron l’accord pour mettre en œuvre la réforme du système éducatif.

Devant les grilles de l’Escale, les jeunes, issus de son système pourri, manifestaient sous le regard de sa garde républicaine et des compagnies d’intervention de la police. Or le pays est petit ! Beaucoup d’élèves, qui criaient dehors, sont les enfants de ces mêmes policiers.

Tout le monde se connaît ! Chacun connaît le fils, le cousin, la cousine de tel membre de la police. La police a été contrainte de lancer la charge contre ses propres enfants.

Donc je confirme que le ministre Adaweh a été éjecté de l’équipe « fijii » parce que le dictateur n’a pas voulu de la réforme qu’il proposait et non pas, comme le disent certaines personnes, au motif d’avoir rencontré des opposants au Canada.

– D’autres ministres tel que celui des transports Balala seraient sur le départ.

Dans la foulée de ce remaniement ministériel brutal et afin de ne pas provoquer la deuxième femme en vue du gouvernement, le dictateur a nommé le ministre de l’environnement Mohamed Moussa à l’éducation nationale. Comme cela, il a pu éviter que sa secrétaire d’état au logement ne rende son tablier.

Amina, la secrétaire d’état au logement ne s’entendait pas avec son ministre de tutelle. Elle avait été nommée sans même avoir été consultée au préalable. Elle a appris cela, durant un voyage privé qu’elle effectuait en France. C’est la dernière dame de Djibouti qui l’a choisie.

Forte personnalité, Mademoiselle Amina Abdi Aden (elle n’est pas encore mariée) a choisi un directeur qui déplaisait à Moussa, son ministre qui n’a pas manqué de le lui faire savoir.

– Amina fait de la résistance

Mademoiselle Amina Abdi Aden joue franc jeu. Elle a refusé l’injonction du ministre Moussa et elle a soumis le dossier à l’arbitrage du dictateur. Comme à chaque fois qu’il est incapable de prendre une décision, le dictateur lui avait demandé de poser le dossier sur son bureau, affirmant qu’il le regarderait à son retour des USA, d’où il est revenu bredouille.

Mais Amina n’est pas femme une femme à se laisser faire. Elle n’a pas succombé aux charmes qui ont jadis provoqué la chute de l’ancienne ministre de la femme, Hawa Ahmed Youssouf. Dans le gouvernement « fijii » on l’a surnommée « la tigresse ».

Elle n’a pas hésité à mettre sa possible démission dans la balance. Le Chef de l’État mal élu pensait avec cette nomination d’une femme issue de son clan, pouvoir berner la communauté Issak qui se plaignait du départ du célèbre Ali Abdi Farah dit Ali Hourdayieh ou Ali le dormeur.

– Était-ce aussi pour tenter de faire taire ce jeune opposant djiboutien ?

Fils d’un homme dont le nom restera gravé pour toujours dans le livre de la république de Djibouti : Andoleh, ina Andoleh qui est au Canada. Il n’a pas froid aux yeux quand il critique ouvertement le régime utilisant Youtube et d’autres medias mis à sa disposition pour diffuser ses interventions. Ce jeune commence à agacer sérieusement le pouvoir d’autant plus que les députés Issak voient en lui une future personnalité politique, marchant dans les traces de son père.

Guelleh a eu peur de perdre, dans la même semaine, deux ministres parmi les plus diplômés du gouvernement « fijii ». Il a donc pris son mal en patience et il a nommé son maitre espion au Ministère de l’environnement. Hassan Omar dit « Hassan le manchot » est différent du ministre « dormeur » de l’environnement. Commissaire de la ville de Tadjourah après le départ de Dini Mohamed Bourhan en 1994, sous la pression des sages de la ville blanche, Hassan Omar n’est pas, contrairement à ce qui a été dit dans un autre article, un lieutenant-colonel du SDS.

Il n’a jamais été un militaire au sens du terme. Il était juste un mouchard du SDS agissant pour le compte d’Hassan Saïd. On le voyait, chaque après midi, brouter à la caserne de la police de Nagad avec le colonel Abdillahi Abdi Farah. Toujours un PC portable à portée de main, pour vérifier « en permanence » si l’ARDHD avait écrit quelques chose sur le régime. Il est dénoncé par la communauté Afar de Djibouti comme un espion à la solde du régime et surtout un farouche défenseur de la cause guellehènne.

– La misère atteint aussi la garde républicaine

La garde personnelle d’IOG commence à manquer de moyens depuis qu’Abdourahman Borreh a été éjecté des affaires par le couple régnant. La caserne Omar Aline de la garde républicaine commence à être laissée à l’abandon.

Les nouvelles recrues ne reçoivent pas la même solde que les anciens. Selon des rumeurs, la contestation s’amplifierait dan la caserne Omar Aline, et ce surtout depuis l’arrivée de Mohamed Djama Doualeh à sa tête. On dit que les jeunes recrues n’écoutent même plus les gradés.

Les salaires et beaucoup de soldats s’en plaignent n’ont pas encore été versés. Le régime qui est à court de liquidité ne sait plus comment s’y prendre. Toutes les aides sont suspendues. Plusieurs commandes d’armes destinées à cette garde prétorienne, n’ont pas été honorées parce que les fournisseurs estiment avoir atteint le seuil maximum du crédit à accorder à cette institution.

Les américains, qui se montraient jadis très généreux, ont fermé les vannes. Plus question de donner un centime au pouvoir RPP. La nouvelle ambassadrice (d’origine indienne) envoyée par Barak Obama pour surveiller de près le dictateur, aurait donné à la gendarmerie des transports aérien de l’aéroport, les quelques briques qui servaient à la protection de son ambassade au Héron.

En fait l’ancien ambassadeur avait promis de fournir de nouvelles briques pour la section VIP de l’aéroport de Djibouti. Mais IOG avait évalué le profit qu’il pourrait faire avec ce projet. Il a propulsé le frère du ministre Ali Yacoub comme directeur de l’aéroport de Djibouti, dans ce but.

– Catastrophe !

La nouvelle ambassadrice a compris la manœuvre et elle a refusé à ce que l’ambassade débloque le moindre financement. C’est pourquoi, au final, les services en charge de la sécurité de l’aéroport n’ont reçu que des vieilles briques qui étaient censé empêcher les terroristes d’atteindre l’ambassade des USA.

– IOG a vu rouge.

Maintenant, il a sur les bras ce nouveau directeur par intérim de l’aéroport de Djibouti, un certain Mohamed Yacoub. Il n’a pas encore été nommé officiellement directeur. En royaume de pacotilles, tu dois mériter ton poste en rapportant directement et sans retard l’argent volé au dictateur, sinon tu n’es rien !