13/11/2011 (B630) Courrier des lecteurs. Et si le projet de piscine olympique masquait une autre fonction : celle d’un immense abreuvoir pour la population djiboutienne rétrogradée à l’état d’animaux sauvages ? (Illustration à 14h00 par Roger Picon)

Quand j’ai découvert le projet de piscine olympique, je me suis étranglé.

Dans une ville :

où les services publics sont incapables d’assurer l’approvisionnement en eau potable, tant sur le plan des normes de santé, que sur le débit ou la régularité,
– qui est au bord de la mer et qui offre toutes les possibilités de baignade, en toutes saisons,

Dans un pays au bord du gouffre économique,

Proposer la construction d’une piscine olympique est non seulement une aberration, mais aussi et surtout une insulte à des populations qui vivent dans la misère et qui subissent toutes les carences des services publics.

Alors le régime, comme c’est souvent le cas, a-t-il une autre idée derrière la tête ?

Je me suis livré à un petit calcul simple :

50m (longueur) x 22m (largeur) x 2m (profondeur) = 2.200 m3,
soit 2 200 000 de litres.

Imaginons pour faire simple, qu’il y ait 500.000 habitants à Djibouti ville.

Combien de litres par « tête de bétail », pardon par tête d’habitant ? La réponse est facile 4,4 litres.

Cette piscine sera un immense réservoir qui permettra de donner 4,4 litres d’eau de bonne qualité (chlorée et désinfectée à souhait) à chaque habitant de Djibouti. De là à penser que l’on va offrir à chaque djiboutien, la possibilité de se rendre le soir à l’abreuvoir, comme le font les animaux sauvages dans la savane, le pas pourrait vite être franchi.

Guelleh qui a asservi la population, imagine-t-il la traiter maintenant comme des bêtes sauvages en lui offrant un abreuvoir ou chacun pourra venir boire à la tombée du soleil ? Il suffira de la remplir chaque jour. Un seul tuyau, plus de perte sur le parcours … Une distribution simplifiée à l’extrême, la facturation aussi (un ticket d’entrée suffira) … Il me reste à calculer le % d’évaporation, selon les mois et le projet sera bouclé.

Impossible ? Oui, mais seulement dans tous les autres pays du monde ! A Djibouti, c’est possible
: le couple princier pense à tout et il assure le minimum de survie aux électeurs qui seront contraints de voter pour leur reconduction à vie, bientôt par la force si c’est nécessaire, puisqu’il n’y aura plus d’argent pour acheter leur complaisance !