21/12/2011 (B635) Nouveaux rebondissements dans l’affaire Borrel..
_______________________________ Note de l’ARDHD
Ce n’est certainement pas par hasard que sort dans toute la presse une information capitale sur l’affaire Borrel, à savoir que l’Armée française était au courant dès 1995, de l’assassinat ….
Pas par hasard, puisque c’est le jour où Guelleh va rencontrer Sarkozy à l’Elysée …
Qui a choisi ce moment pour faire sortir cette information ? L’Elysée ? ou … ? Nous le savons pas pour le moment.
Mais la visite de Guelleh tout à l’heure s’annonce probablement sous des auspices difficiles …
Nous reprenons uniquement l’article du Point, mais les lecteurs pourront trouver des articles sur le sujet dans toute la presse française et africaine.
____________________________________ Le Point
L’armée française a été informée de l’assassinat du juge Bernard Borrel, via des écoutes de la police djiboutienne, peu après son décès, selon le témoignage d’un militaire français en poste à Djibouti à l’époque
L’armée française a été informée de l’assassinat du juge Bernard Borrel, via des écoutes de la police djiboutienne, peu après son décès, selon le témoignage d’un militaire français en poste à Djibouti à l’époque et révélé mercredi par la radio France Culture et consulté par l’AFP.
Magistrat détaché à Djibouti, Bernard Borrel a été retrouvé mort le 19 octobre 1995, le corps en partie carbonisé, en contrebas d’un ravin, à 80 km de Djibouti. L’enquête française a privilégié dans un premier temps la thèse du suicide avant de retenir celle d’un assassinat après de nouvelles expertises.
Fabrice Paraschos était affecté de 1995 à 1997 comme chauffeur au détachement autonome de transmission (DAT) de l’armée française à Djibouti, « c’est-à-dire aux +grandes oreilles+ de l’armée qui écoutent en ce qui concerne l’Afrique de l’Est, toute intrusion sur le territoire djiboutien », a-t-il expliqué à la juge Sophie Clément en juillet.
« Un jour, j’ai entendu dire au centre qu’un homme avait été immolé par le feu par des personnes du nord du territoire à l’aide de jerricanes d’essence. C’était un Français qui avait été brûlé non loin du Goubet. C’était dans la ville d’Arta », a-t-il déclaré à la juge. Le corps de M. Borrel a été retrouvé non loin du Goubet.
« On n’était pas censé entendre les écoutes mais on vivait en permanence avec des militaires qui procédaient aux écoutes. C’était vers 11 heures-midi, je ne sais même pas si nous n’étions pas à table. L’information venait de sortir », a ajouté le témoin.
« C’était une information provenant de la surveillance des communications internes de la police djiboutienne », a précisé M. Paraschos.
Selon ce témoin, la Prévôté (détachement de la gendarmerie en charge de la police militaire) est alors « intervenue », a-t-il dit sans savoir de quelle façon.
« Aujourd’hui je peux donc affirmer que M. Borrel ne s’est pas suicidé. Il a été tué et des militaires étaient au courant », a-t-il ajouté.
Après ce témoignage, la veuve du juge Borrel, Elisabeth Borrel demande à nouveau que tous les documents classés secret défense relatifs à la mort de son mari soient déclassifiés.
« Le chef de l’Etat (Nicolas Sarkozy) m’avait assuré en 2007 que le secret-défense serait levé. Or rien n’a été fait. Il faut que tous les documents datés d’avril 1994 (date d’arrivée du juge à Djibouti, ndlr) à 1997 soient déclassifiés » a dit Mme Borrel à l’AFP.
Pour l’ancien militaire, « il y a forcément une trace » de l’écoute de la police djiboutienne « sauf si elle a été délibérément supprimée », a-t-il dit, précisant que les informations du jour étaient transmises par télex au ministère de la Défense.
Cette information est révélée alors que le président Nicolas Sarkozy doit s’entretenir dans l’après-midi à Paris avec son homologue djiboutien Ismaël Omar Guelleh.
L’enquête française menée à Paris par la juge Clément privilégie désormais la thèse d’un assassinat. Des témoignages, dont celui de l’ex-membre de la garde présidentielle Mohamed Saleh Alhoumekani, mettent directement en cause le président Guelleh et son entourage.
L’affaire Borrel a empoisonné pendant des années les relations entre Paris et son ex-colonie, où la France dispose de sa plus importante base militaire à l’étranger avec près de 3.000 hommes.