15/01/2016 (Brève 635) RFI Afrique : Djibouti: lopposition se prépare au boycott de la présidentielle
Lien avec l’article : http://www.rfi.fr/afrique/20160115-djibouti-opposition-prepare-boycott-presidentielle
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Note de l’ARDHD :
Un boycott de l’opposition ne devrait pas géner Guelleh, puisque (nous avons écouté sa déclaration d’intention) M. Tourtour se présente à l’élection présidentielle (comme repoussoir ?).
Candidat de dernière minute, il se présente, sans pratiquement la moindre chance, en raison du contexte prévisible qui devrait être dominé par une fraude éhontée. A-t-il au moins bien négocié la position d’alibi ou de lièvre qu’il va offrir sur un plateau au dictateur pour donner une apparence de légitimité au scrutin dont les résultats dans cette configuration sont déjà connus ? Rappelons que la même situation est arrivée à chacune des consultations que l’opposition a choisi de boycotter.
Naturellement, les lectrices et les lecteurs se feront leur propre idée
sur le sujet.
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A Djibouti, lélection présidentielle du 8 avril prochain se prépare dans un climat tendu : le pays vit sous létat durgence depuis fin novembre. Le président Ismaïl Omar Guelleh, qui est revenu sur ses déclarations de 2011 pour briguer un quatrième mandat, a été intronisé comme candidat de son parti la semaine dernière. Mais lopposition se prépare plutôt à un boycott du scrutin. En cause : le non-respect de laccord-cadre signé avec le pouvoir et qui prévoyait une réforme de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
En décembre 2014, laccord-cadre signé entre pouvoir et opposition prévoyait une réforme de la Céni en un organe paritaire, un accord majeur puisquil a mis fin à deux années de crise politique violente suite aux résultats contestés des élections législatives de 2013. La coalition dopposition l’Union pour le salut national (USN), qui estimait avoir remporté le scrutin, a accepté de taire ses revendications en échange dune promesse de démocratisation, dont la réforme de la Céni.
La Céni qui a été réactivée cette semaine, mais sans aucune modification puisquelle est toujours régie par un décret de 2010. Ses membres sont désignés par le gouvernement, le Parlement, la magistrature et incluent des représentants du parti et de la société civile. Dans ces conditions, lUSN refuse de participer à lélection présidentielle, comme le confirme Daher Ahmed Farah, son porte-parole : « Notre position reste la même : pas de Céni, pas délections. Ce sont en fait sous des casquettes différentes des gens fidèles au régime. En fait, la Céni, cest juste une espèce de caution, une espèce de machin qui est là et qui sert dalibi. Cest tout ».
Selon Maître Assoweh, qui a été président de la Céni, lors de la dernière élection présidentielle. La réforme de la Céni « nétait pas une question centrale ». « Il faut que lopposition comprenne que ce qui compte, cest la stabilité ». Une stabilité que le président a appelée à défendre contre « les individus malveillants » qui « officient depuis létranger » pour diviser le pays. Mais il nest pas certain que cette stabilité tienne si lopposition en appelle à la rue.