03/03/2012 (B646) Chroniques du Sergent Ariko : un peuple décidé à en finir et un chef têtu (Suite et fin)

C’est dans la perspective de redynamiser son équipe, que le dictateur va réunir les assises de son parti au palais du peuple, dans une salle différente puisque les travaux de rénovation de l’autre salle qui a brûlé sont en cours.

Le gouvernement chinois, qui avait financé le bâtiment a demandé les résultats de l’enquête, sur les causes de cet incendie (que tout le monde déclare comme criminel).

Mais quel résultat ?

A aussitôt protesté le colonel Moussa Ragueh, patron des sapeurs pompiers de Djibouti puisqu’il n’y a jamais eu d’enquête sur l’incendie criminel du palais du peuple !

Les chinois trainent des pieds pour financer les travaux de rénovation.

IOG sait que l’heure est grave.

Le peuple murmure que les bornes sont dépassées avec ce 3ème mandat qui est rejeté par 99 % de la population.

Les récentes élections municipales ont été un test sérieux.

Le régime a pu mesurer le niveau de dégoût des Djiboutiennes et des Djiboutiens à propos de la façon dont le régime RPP dirige le pays. IOG a compris que le peuple n’avait plus envie d’une autre année : le taux d’abstention aux municipales a été une catastrophe pour sa coalition.

Le premier ministre a rejeté la responsabilité sur les autres membres dont Ali Abdi Farah. Mais les dinosaures du RPP ont rejeté la responsabilité sur le premier ministre et sur les militants qui ont été incapables de faire quoi que ce soit pour le succès de leur parti.

Aux yeux du chef du régime cette bagarre entre les membres de son parti lui fait craindre le pire. Il sait que l’opposition, si elle arrive au pouvoir, ne lui fera pas de cadeau. Donc il l’a divisé à sa manière en infiltrant Ismail Guedi et d’autres messieurs qui sont aussi rejetés par la population.

Ses priorités sont de tout faire pour éviter qu’une alliance entre DAF et l’ARD ne puisse se concrétiser.

S’ils parvenaient à s’entendre, alors la le régime tomberait comme un fruit mur et cela IOG ne peut pas l’envisager. L’heure n’est plus à la fête dans son propre camp. Il a promis des élections législatives propres et il sait que cette fois, la communauté internationale ne lui fera plus de cadeau.

Les États-Unis en tête ont demandé à ce que l’opposition puisse siéger dorénavant à l’Assemblée nationale dont l’inauguration des nouveaux locaux est pour bientôt, car les ingénieurs iraniens ont pratiquement terminé les travaux.

Le régime veut organier une grande cérémonie pour leur inauguration, en présence du président Mahmoud Ahmadinejad, ou à défaut son premier vice-président Parviz Davoodii (il était déjà venu à Djibouti fin 2007) … mais Téhéran demande aussi que l’opposition y siège.

Une pression de plus pour IOG qui ne sait plus comment gérer ces problèmes. Avant l’inauguration des bâtiments, le chef du régime mafieux voudrait bien organiser un autre simulacre d’élections législatives pour pouvoir dire au monde que ses pseudo députés (qui dorment la plupart du temps) ont gagné « haut la main » les élections de 2012.

Mais il est conscient des risques d’une révolte a l’égyptienne si jamais il fraude cette élection dont l’opposition dénonce les conditions. Sans participation de l’opposition, IOG ne pourra pas présenter une assemblée « acceptable ».

Les députés actuels n’ont pas élus par leurs concitoyens mais simplement inscrits par le Prince sur la liste du RPP.

Les finances du pays vont mal. IOG en porte l’entière responsabilité. Cette situation peut mener le pays au chaos et la communauté internationale voudrait l’éviter à tout prix.

Trois accords ont bien été signés avec la Chine mais celle ci tarde à les concrétiser, car les chinois ont bien retenu la leçon. Ils ne donnent plus de cash et limitent leur financement aux projets qu’ils peuvent réaliser eux-même.

Les prédateurs du régime n’aiment pas cela ! Plus de cash, plus de prévarication, plus d’enrichissement personnel et sans cause ! Les délégations se succèdent au palais de la présidence mais aucune ne signe quoi que ca soit de concret.

Les partenaires en développement partent et plient bagage les uns après les autres. Le port de Djibouti est dans l’embarras. Déjà 300 personnes ont été licenciées. Et ce n’est pas tout car d’autres listes de licenciement sont sur le bureau d’IOG.

Son frère Saad Omar Guelleh, qui était jadis un chef d’atelier au port, n’a pas l’expérience pour diriger le port. Les arabes des émirats ont fait leurs valises. Il ne reste plus que la proposition du groupe français Bolloré qu’IOG n’aime pas trop.

Bolloré reste seul en lice pour l’acquisition du port mais le régime craint l’immiscion de ce français dans son pré carré.

Ne restent pour le régime, que Djibouti télécom et autres aéroports, dont les recettes sont maigres.

Le chef du régime est affolé à l’idée d’être à court d’argent.

Tout cela ne serait pas arrivé s’il y avait les conditions d’une véritable démocratie et si le chef de l’état ne s’entêtait pas à chaque fois que l’on évoque une possible ouverture démocratique.

Mais hélas nous suivons le même chemin que la Somalie.

Le peuple regarde le ciel et implore Allah de ne pas détruire Djibouti comme la Somalie.

Tandis que les prédateurs du régime eux ne rêvent que d’avoir encore plus de fric. L’heure des règlements de compte a sonné pour ce régime fanfaron.

Ce n’est plus qu’une question de temps avant que la poussière ne les emporte loin de Djibouti.

Peut être vers la prison de la Haye ?

Sergent Ariko
Londres