28/04/2012 (B654) La patience est le courage de la vertu. (Par Bouh Warsama)
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La patience est le courage de la vertu. Charles Taylor, |
On peut affirmer bien haut que ce verdict est historique et qu’il a, de plus, une valeur de « message fort » à l’encontre des petits roitelets et pharaons de pacotille qui, de par le monde, asservissent les populations de leur pays respectif, font torturer voire même assassiner ceux qui les dérangent, politiquement parlant.
– Pour la Tyrannie supposée éclairée et de par le monde, les « carottes sont presque cuites »
Cette sentence a été accueillie par des cris de joie dans un pays soudainement en liesse et bien plus encore dans la capitale de la Sierra Leone, Freetown, où l’audience du Tribunal Spécial était retransmise en direct à la télévision.
Le procès du tyran, Charles Taylor, arrêté au Nigéria en 2006 et qui avait toujours plaidé « non coupable » malgré toutes les preuves irréfutables accumulées contre lui par le ministère public, s’était ouvert le 4 juin 2007 et achevé presque 4 années plus tard ; soit le 11 mars 2011.
Ceux qui furent parmi les « exécuteurs des basses uvres » et tortionnaires aux ordres de Charles Taylor, qui se pensaient être blanchis ou tout le moins être en mesure de passer à côté d’une sentence, se sont vus être condamnés à des peines relativement lourdes.
C’est ainsi qu’une première « charrette constituée de 8 accusés » a été condamnée par le Tribunal Spécial pour la Sierra Leone (TSSL) à des peines allant de 15 à 52 années de prison.
Années d’emprisonnement à effectuer en Sierra Leone ou en Grande-Bretagne (sur décision du TSSL le 30 mai prochain) sans possibilité d’une quelconque réduction de peine et, on ose l’imaginer et l’espérer, sous la garde de quelques anciennes victimes du régime Taylor.
Nul doute que dans ce cas Charles Taylor ne pourrait pas espérer acheter quelques consciences, comme il le fit par le passé.
Ajoutons à cela qu’une unité de recherche des anciens criminels, constituée en 2004, continue son long travail à partir de Freetown afin d’appréhender sur le plan international et de faire passer devant le TSSL, sans exception d’aucune sorte, les responsables de la guerre civile et les tortionnaires : guerre civile qui a fait plus de 120 000 morts entre 1991 et 2001.
Quant à Charles Taylor, il sera fixé sur sa peine le 30 mai de cette année qui, d’ors et déjà, devrait être bien supérieure à celles infligées à ses subordonnés.
Selon les ONG, qui uvrent en Sierra Leone, cette décision historique est un pas très important qui vient d’être franchi dans la lutte contre toutes les impunités outrancières derrière lesquelles tentaient de se protéger, jusqu’à ce jour, certains tyrans.
De même, l’Union européenne voit dans ce verdict du TSSL une « décision historique dans la lutte contre l’impunité » dont l’impact « dépasse largement la Sierra Leone ».
Selon Mme Elise Keppler, responsable pour l’association Human Rights Watch (HWR) des questions de justice internationale, la condamnation de Charles Taylor envoie un « puissant message selon lequel même ceux qui occupent les postes les plus élevés peuvent être tenus de Rendre des Comptes pour les crimes graves » qu’ils auront commis ou fait commettre
– Démonstration est faite qu’à Djibouti comme ailleurs, la patience est la clé de la délivrance et de l’avènement à une amorce de démocratie.
Ce jugement exemplaire du Tribunal Spécial pour la Sierra Leone apporte une certaine justice et reconnaissance internationale de ce qu’ont subi toutes les victimes et leurs familles qui par milliers ont payé un prix terrible pour les crimes commis par la folie inhumaine de quelques-uns.
Vient inévitablement la question posée à l’opposition politique :
« à quand un Tribunal Spécial de Djibouti ? »