29/10/1999 – 45 PRISONNIERS POLITIQUES EN GRÈVE DE LA FAIM A LA PRISON DE GABODE – La situation des Droits de l’Homme à Djibouti s’aggrave chaque jour. (ARDHD)

COMMUNIQUE DU VENDREDI 29 OCTOBRE
ET APPEL URGENT A INTERVENTION

45 PRISONNIERS POLITIQUES
EN GRÈVE DE LA FAIM
A LA PRISON DE GABODE

La situation des Droits de l’Homme à Djibouti
s’aggrave chaque jour.

Tous les prisonniers politiques détenus à la prison de Gabode ont entamé une grève de la faim pour une durée illimitée. Par cette action, ils protestent
contre les conditions inhumaines de leur détention :

entassés dans des cellules exiguës, sans ucune hygiène ni soins médicaux. Il y a une épidémie de
tuberculose et depuis le début année, deux prisonniers sont déjà morts, faute de soins.
contre les incarcérations arbitraires : la majorité des prisonniers politiques sont détenus « en préventive » sans jugement ni même un début d’instruction depuis 24/26 mois pour certains : ils n’ont jamais rencontré un juge d’instruction … (On appelle cela les ‘peines présidentielles’)
Cette grève de la faim est la deuxième en 1999. La première avait commencé le 29 mars 1999. Par solidarité avec eux, une quinzaine de djiboutiens, réfugiés politiques, avaient participé
à Bruxelles et à Paris/Bagnolet.

Ces derniers, au nombre de neuf, avaient reçu les visites de M Charles Josselin Ministre français délégué à la coopération, de Madame F. Mitterrand et de Monseigneur J. Gaillot.

Le 3 mai 1999, les grévistes, épuisés, avaient mis un terme à leur mouvement après avoir reçu des assurances formelles de la part de la France sur l’amélioration des conditions de détention
dans la prison de Gabode : envoi d’une mission de la Croix-Rouge et de l’observatoire des Prisons.

On constate aujourd’hui, contrairement aux engagements officiels, que les conditions de détention, au lieu de s’améliorer, se sont dégradés dramatiquement :

les plafonds menaces de s’écrouler sur les prisonniers, les prisonniers ne reçoivent aucun soin malgré le développement des épidémies…
Notre association lance un appel d’urgence à toutes les Associations et aux hommes politiques français et européens pour qu’ils interviennent immédiatement auprès du Gouvernement djiboutien, afin d’imposer le respect des Droits de l’homme à Djibouti :

amélioration des conditions de détention : locaux adaptés, hygiène et soins médicaux,

libération de tous les prisonniers politiques non condamnés ou ne faisant pas l’objet d’une instruction judiciaire,

cessation des arrestations et des détentions arbitraires,

restauration immédiate de la liberté de la presse et libération des journalistes,

restitution des passeports de toutes les personnalités et rétablissement
de la liberté de circulation,

rétablissement de la liberté d’exercer librement les professions,

Les pays européens ont les moyens d’imposer le Respect des Droits de l’Homme à Djibouti en lui subordonnant le versement des aides financières qui ont été approuvées récemment par la France et par le FMI.

Nous rappelons que le régime djiboutien a été condamné par le Parlement européen
le 6 mai 99 en raison des nombreuses violations des Droits de l’Homme enregistrées sur place.
(Informations)

Ces mêmes violations ont été dénoncées par de nombreuses Associations et Organisations
françaises et internationales.

Parmi elles :
AFADD, Agir ensemble, Alliance francophone, Amnesty International, Avocats sans Frontières, Centre pour l’Indépendance des Magistrats et des Avocats, Chambre Pénale de Venise, Comité International des juristes, Conseil National des Barreaux, FIDH – Fédération Internationale des Droits de l’Homme, Institut des Droits de l’Homme du Barreau de Bordeaux, Justice et Liberté, Lawyers Committee for Human Rights, LIDH – Ligue Internationale des Droits de l’Homme, OMCT – Organisation Mondiale contre la Torture, OUA – Organisation de l’Unité Africaine, Parti Socialiste Français, Reporters sans Frontières, Survie, Union Européenne des Avocats et de nombreuses autres …
(Liste complète )

L’ancien Président Hassan Gouled APTIDON et son neveu Ismaël Omar GUELLEH ont fait l’objet d’une plainte pour CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ qui a été déposée par notre Association le 4 mars 1999 sur le bureau du Procureur du T.G.I. de Paris.
Informations

Communiqué rédigé par

Jean-Loup SCHAAL
E-Mail : schaal@ardhd.org
ARDH
Tel : 33 (0)1.46.34.70.70
Fax : 33 (0)1.46.34.25.93

26/10/1999 – La politique officielle du régime de M Guelleh se déchaîne contre la Liberté.

Ce nouveau journal totalement indépendant inquiète les autorités djiboutiennes qui tentent de réagir,
mais avec un certaine maladresse.

M. Guelleh et ses conseillers semblent désarmés dès lors qu’ils n’ont pas la possibilité de mettre les journalistes en prison et d’interdire le support.

Une audience en forte croissance :
le numéro 4 a été consulté sur une base moyenne de 120/130 connexions par jour, ce qui correspond à environ 600 / 700 lecteurs directs chaque semaine, auxquels il faut ajouter les lecteurs indirects qui reçoivent les impressions papier qui circulent au sein des communautés.

Une campagne d’insulte violente
à l’instigation des autorités :
Le succès de notre support inquiète le régime dictatorial de M Guelleh qui a lancé une campagne violente à notre encontre (cf. quelques exemples ci-dessous).

Les troupes de M. GUELLEH essayent de réagir en catastrophe.

Une campagne orchestrée avec une grande maladresse :
Le régime de M Guelleh est désarmé à partir du moment où il n’a pas la possibilité d’emprisonner les journalistes de l’opposition ni d’interdire tous les supports. Alternativement, il utilise soit les insultes soit des affirmations dénuées de toute crédibilité. Les deux exemples ci-dessous illustrent bien les deux techniques qui sont employées.

Un encouragement pour notre association :
Le succès de notre support et son impact nous encouragent vivement à continuer note action. L’ARDHD rappelle qu’elle met le journal
La Liberté à la disposition de tous les djiboutiens de l’opposition, des Associations et des Syndicats.

Afin de ne pas prendre position dans le débat politique interne à Djibouti, elle publie les articles et communiqués qui lui sont transmis en s’abstenant de tout commentaire.

Seuls sont refusé les articles qui seraient en contradiction avec la morale ou avec les objectifs de l’ARDHD en matière de Respect des Droits de L’Homme.

Exemples des thèmes de la campagne gouvernementale
contre notre journal :

Ex N°1 (Les insultes) Les démocrates sont des cons …
par Christophe PETIGROS

« Monsieur Schaal

Je suis régulièrement votre numéro de charlatan sur Agora et sur le site AREF.
Toujours prompts a vitupérer, imaginer un comite d’officiers libres (même pas de noms cites, et si je vous parlais d’un comite analogue aux USA?.
Au passage, le site qui se prétend site de la liberté d’expression omet de citer l’info suivante, le prêt accorde par le FMI au gouvernement djiboutien alors a longueur de mois, vous nous rabâchiez les oreilles avec votre lettre a Cambessus.Informez bon sang et les faits d’abord  »

« Pauvre con et démocrate de mes deux Pauvre con et démocrate « 

17/10/1999 – Enfin un avocat indépendant à Djibouti pour assister les prévenus… Une victoire pour toutes les Associations mobilisées …

L’obstination permet d’obtenir des résultats.

On annonce que Maître ROUQUIN, avocat et membre d’Avocats Sans Frontières (FRANCE) aurait reçu son visa pour se rendre à Djibouti. Depuis plus d’un, le Gouvernement Djiboutien refusait d’accorder des visas aux avocats français qui souhaitaient défendre leurs Clients, en dépit des termes de la convention franco-djiboutienne d’assistance judiciaire.

Le dernier refus est celui qu’a essuyé Me Calatayud, bâtonnier, membre du Conseil National des Barreaux,
qui n’a pas pu se rendre sur place début octobre
pour défendre M Moussa IDRISS, candidat unique
de l’opposition aux élections présidentielles.

Il ne reste plus qu’à espérer que Me ROUQUIN puisse plaider librement et que les Autorités ne lui créent pas de difficultés.

10/10/1999: Liste des 14 personnes condamnés le 6/10 avec moussa IDRISS.

1) YOUSSOUF ASSOWEH ROBLEH

2) DJAMA YABEH KHAIREH
3) DJAMA ABDI ARREH
4) EGUEH DOUHOUR WARSAMAEH
5) ALI AYEH KHAIREH
6) ADEN WAÏS ALI
7) FOZI IBRAHIM MOUBINE
8) SAÏD GALAB MIHILEH
9) IBRAHIM IYEH ALALEH
10) ROBLEH ABDI MOUSSA
11) HASSAN AHMED DAILE

12) SOULEIMAN AHMED ADEN
13) OMAR DAHER GUEDI
14) ABDIRAZAK ALI NOUR

Tous condamnés à 4 mois de prison ferme
et à 500.000 FDJ d’amendes.

01/10/1999: Manifestation de 18 à 20 h 00 devant l’Ambassade de Djibouti – Anniversaire de l’enlévement d’opposants en Ethiopie sur instruction de M GUELLEH

Le 26 septembre 1997, le gouvernement djiboutien commandita et conduisit entre les mains des autorités éthiopiennes un rapt des opposants à son régime, qui furent aussitôt livrés et incarcérés à Djibouti.

La liste des prisonniers politiques détenus à la prison de Gabode n’ayant cessé de s’allonger depuis lors, ce chiffre atteint actuellement un total de 53 prisonniers politiques, dont certains sont détenus sans jugement depuis juillet 1992.

Ils y sont détenus dans les pires conditions, ne bénéficiant ni de soins médicaux, ni d’assistance judiciaire. Vingt-six prisonniers sont morts en détention par manque de soins ou d’assistance dans la prison civile de Djibouti.

Nous dénonçons les traitements inhumains et dégradants infligés aux détenus ü la généralisation de la répression à Djibouti Et nous réclamons :

la libération des prisonniers politiques ü l’état de droit à Djibouti

la subordination de l’aide française au respect des droits de l’homme

A la mémoire de toutes les victimes de la dictature clanique, vous êtes conviés à participer à la manifestation publique qui aura lieu à Paris :

Le vendredi 1er octobre 1999
26 rue Émile Meunier Métro

Porte Dauphine
face à l’Ambassade de Djibouti

De 18h00 à 20h00

La manifestation est organisée par l’Association pour la Démocratie et le Développement (ADD) en collaboration avec :
Le Comité en Europe pour la Défense des Prisonniers Politiques à Djibouti (CODEPP),

l’Association Djibouti-Bretagne (ADHB),

SOS Africa,
Aide et solidarité au Peuple Afar (ASPA),

l’Association pour la Promotion de la Culture à Djibouti (APCD),
l’Association pour le Développement de la Culture (ADC),
l’Association Culturelle des Réfugiés Afars en France (ACRAF).

26/09/1999 De quoi M. GUELLEH a-t-il peur ? (ARDHD)

un régime à la dérive ?

Des difficultés qu’il rencontre avec le FMI pour l’obtention d’un prêt,

Des réticences justifiées de la France pour continuer à financer son régime de dictature,

De sa rupture avec son Ex-Responsable de la Police, le général Ali Médical WAIS, qu’il vient de faire emprisonner,

Des retards de plusieurs mois dans le paiement des salaires des fonctionnaires
De la reprise des combats dans le Nord contre les résistants du FRUD qui sont maintenant capables de « descendre » des hélicoptères, comme ils viennent de le prouver,

De la condamnation de son régime par le Parlement européen, par l’OUA et par de nombreuses institutions internationales,

De la privation des libertés individuelles : confiscation des passeports, etc..
De l’organisation de procès sans défenseurs libres, au mépris des accords franco-djiboutiens d’assistance judiciaire,

De la mainmise sur le Conseil de l’Ordre des avocats . Se méfier en particulier des avocats membres du Conseil : Maîtres DINI, MONTAGNE et Wabat DAOUD,
qui auraient perdu leur indépendance ….
De l’emprisonnent de tous les journalistes de l’opposition.
De l’interdiction de tous les journaux d’opposition,

De l’arrestation avec violence (un mort et plusieurs blessés) du candidat de l’opposition unifiée M. Moussa IDRIIS, le 23/09,
etc..

En réalité, Monsieur GUELLEH est « aux abois »
et il cherche de l’argent auprès de tous les pays

pour acheter des armes,

pour recruter des mercenaires,
pour se protéger du peuple qu’il étrangle depuis des années,

pour financer les dépenses somptuaires de son épouse
et de sa suite :

15 personnes au Claridge (4****L)
à Paris pendant plus d’un mois !!!

Une somptueuse villa à Djibouti construite avec les fonds publics et les aides internationales

Alors que les salaires ne sont plus payés à DJIBOUTI .. !