30/06/2013 (Brève 149)   Compte-rendu de la réunion du 22 juin dans les locaux d’IREA – Maison de l’Afrique

Compte rendu de la conférence  du 22 juin sur la situation à Djibouti 

Si la première conférence  du 20 avril  a permis de décrire l’impasse politique que traverse le pays et les limites des actions des partis , celle du 22 juin  qui a duré de 15 à 19h a été l’occasion de débattre de la transition et de la refondation démocratique

Ce fut aussi l’occasion  de dresser  un constat cinglant  des violations des droits humains  (arrestations, tortures, dernière victime le 7 juin est Sahal Ali Youssouf mort sous la torture).

 A la 1ère table ronde  modérée par le chercheur franco-guinéen Sy-Savané Saliou, Mohamed Moussa AÏNACHÉ  personnalité politique d’opposition de longue date, a ouvert la discussion  sur la manière de faire  participer l’ensemble  des forces politiques et associatives  au processus d’un dialogue  inclusif sur l’avenir de Djibouti. Il a estimé que la coordination des forces démocratiques est indispensable pour mettre  un terme à la dictature. Il a plaidé pour une période de transition pour mettre en œuvre les réformes politiques, de la citoyenneté, et de la sécurité ainsi que les refontes des listes électorales, préconisées aussi par la Coordination Nationale pour la démocratie à Djibouti (CNDD) crée en février 2012.

Jean-Loup Schaal, président de l’Association pour le Respect  des Droits de l’Homme à Djibouti (ARDHD), pionnier dans la défense des droits humains, a attiré l’attention sur la continuité de la répression  à Djibouti et a lancé un appel en faveur des réfugiés djiboutiens  vivant dans des conditions dramatiques depuis 20 ans en Ethiopie et sur la nécessité de se mobiliser pour leur porter assistance. Il n’a pas manqué en tant qu’observateur de la vie politique de Djibouti, de pointer  le déficit programmatique de l’opposition.

Ali Coubba, président d’UGUTA et coordinateur de CODED, a aussi émis des réserves sur le programme de l’union pour le salut national (USN) et a appelé à l’unité de l’opposition en s’inspirant  des idées des grands hommes djiboutiens tels Mahmoud Harbi ou Ahmed Dini.

Les représentants des partis membres de l’USN, Maki Houmed Gaba (représentant de l’ARD en Europe), Hachin Loita Ahmed (représentant de l’UDJ en Europe) et Abdourahman Boreh, homme d’ affaires et délégué diplomatique de l’USN ont rappelé dans quelles conditions l’USN a mobilisé les Djiboutiens et remporté les élections legislatives de février 2013.

Ils ont rappelé le programme de gouvernement de l’USN. Pour Maki Houmedgaba, trois temps de refondations démocratiques ont eu  lieu depuis l’indépendance. Lutte armée  à partir de 1991 ; Terreur sociale, boycott politique et dénonciation des pratiques du régime de 2003 à 2013, auteur de violation des accords de paix ; Soulèvement populaire et stratégie proactive USN depuis 2013. La mobilisation en cours depuis février 2013 trouve un relais croissant auprès de la communauté internationale, a informé Maki Houmedgaba, ainsi qu’auprès de la diaspora djiboutienne. Abdourahman Boreh a ajouté que l’USN était prête à accueillir les autres forces politiques et a invité Ali Coubba à rejoindre l’USN.

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Après une pause, une deuxième table ronde a pris place, animée par Acheik Ibn Oumar (ancien ministre des affaires étrangères du Tchad) qui a eu à arbitrer un débat fort intéressant , Hassan Ahmed Mokbel militant de longue date (responsable des affaires extérieures du FRUD) et Hachin Loita Ahmed pour l’UDJ-USN ont présenté leurs visions politiques sur la refondation démocratique. 

Hassan Mokbel a rappelé que le FRUD  a  œuvré pour l’unité de l’opposition  depuis sa création en participant à plusieurs coordinations y compris à la CNDD ou  en favorisant d’autres rassemblements comme l’USN.

Rappelant  les limites des actions des partis politiques face à un pouvoir violent Hassan Mokbel   a expliqué  au nom du FRUD qu’en dernière analyse, paraphrasant Nelson Mandela, il était impossible de se défendre contre les attaques des bêtes sauvages les mains nues.
Hachi Loita Ahmed  , engagé dans le processus  électoral dans le cadre de l’USN, a exprimé  sa préférence pour les actions pacifiques en cours. Il a rappelé à son tour que tous les soutiens étaient les bienvenus pour enrichir le débat sur le projet de société porté par l’USN.

Un débat s’est instauré. Plusieurs participants ont indiqué qu’il était indispensable  de débattre des enjeux cruciaux pour l’avenir de ce pays au sein de chaque formation,  de chaque coalition, et au sein même de chaque association qui  peut être aussi un lieu où s’élaborent des idées politiques. Certains dans la salle ont lancé un appel à la coalition USN, à la diaspora, à la résistance du FRUD pour instaurer un débat ouvert sur l’unité de l’opposition et pour préparer en toute sérénité l’après Guelleh.

Invitée à la conference, la juriste internationale Isabelle Hirayama a assuré de son soutien l’oppostion djiboutienne  et l’USN en particulier et a soulevé la question de la laïcité.

Cette conférence a permis de rompre avec les pratiques dominantes dans le paysage politique djiboutien y compris dans le milieu d’opposition, à savoir le refus de débat, la confiscation de toutes les paroles dissidentes. Un tournant semble s’opérer au sein des forces politiques de l’opposition dans la mesure où le désir de débattre se situe à tous les étages

Un orateur a même proposé la tenue des états généraux de l’opposition  pour bien préparer la transition vers la démocratie et pour échapper au  désordre  et au  chaos ou encore  à la confiscation de la démocratie et des libertés comme on le voit un peu partout.

De nombreux djiboutiennes et djiboutiens  ainsi que des démocrates africains et français ont assisté à cette conférence parmi lesquels on remarquait le vice sultan de Tadjourah (personnalité coutumière respectée), M Chehem Ahmed, le représentant du MLPS (Soudan) et du président de l’Amicale panafricaine

Commentaire finalisé par l’IREA
que nous remercions pour son accueil
:
Date : 22 juin 2013 de 14h30 à 19h00
Lieu : IREA – Maison de l’Afrique 
7, rue des Carmes 
75005 Paris-

Contacts
: 09.54.56.16.37 // 
secretariat@irea-institut.org // 
www.irea-institut.org

09/06/2013 (Brève 143) 22 juin, la diaspora djiboutienne organise une réunion avec la Maison de l’Afrique

Date : 22 juin 2013 de 14h30 à 19h00
Lieu : IREA – Maison de l’Afrique

7, rue des Carmes
75005 Paris-

Contacts
: 09.54.56.16.37 //
secretariat@irea-institut.org
//
www.irea-institut.org
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Djibouti: préparer la transition et des propositions pour une alternance crédible et discussion

La Maison de l’Afrique avec le soutien de la diaspora Djiboutienne organise une Conférence sur la situation de Djibouti le 22 juin 2013  suite au succès de celle du 20 avril.

Compte tenu de la situation explosive qui prévaut a Djibouti,   la Maison de l’Afrique  invite  des chercheurs, des membres des ONG et des responsables politiques pour débattre  des différentes propositions concernant la transition et l alternance.

Première table ronde: 14h30 a 16h30

Quelle transition vers la démocratie en République de Djibouti ?

Comment préparer la transition ? Comment sortir de l’impasse actuelle ? Comment faire participer l’ensemble des forces politiques, associatives et diasporiques au processus de transition autrement dit quel dialogue inclusif ? Quel contenu donner  à cette  transition ? Comment combattre l’impunité ?  Quelle prévention  des violations massives des droits humains ? Et quels justice et accompagnement pour les victimes – notamment les femmes victimes de viol ?

Et enfin dans quelle mesure la communauté internationale pourra accompagner cette période de transition
?

Intervenants :

Mohamed Moussa Aïnaché, J L Schaal,  Maki Houmad Gaba, Ali Couba, Sy Savane (journaliste et consultant)

Modératrice : Selma Benkhalifa, avocate au barreau de Bruxelles et défenseure des droits humains

Deuxième table ronde : 16h40 a 18h 30

Propositions pour une alternance crédible et discussion.

Les différentes visions des forces politiques et de la société civile seront exposées et débattues.
Vers quelle refondation et reconstruction des institutions ?
Comment reconstruire la confiance intercommunautaire ?
Quelle alternative a l’ économie de dépendance ?

Intervenants : Hassan Ahmed Mokbel, Mahdi Ibrahim, Abdourahman Boreh, Cassim Ahmed Dini  

Modératrice : Selma benkhalifa

Discussion et cloture : 19h