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08/01/11 (B586) Un lecteur apporte une précision et des informations historiques intéressantes suite à un article proposé par un lecteur dans la rubrique « Radio-Trottoir »

Je vous écris suite à l’article intitulé : « Ali Sabieh envahi par les Asayamara de Yoboki ? ». Le titre de cet article traduit une certaine méconnaissance, que son auteur a de la société AFAR en général et notamment des Qasah Yamara en particulier.

Il y a un décalage entre le titre et le contenu. Cela pourrait laisser penser que l’auteur de cet article est un djiboutien probablement d’origine Somali.

Un petit rappel historique s’impose.

Les Qasah yamara, opposés traditionnellement aux Qadoh Yamara sont les descendants de Caxal Maacis, l’ancêtre éponyme des Caxal Maacis xaylo et père fondateur des Sultanats Afar : Moodayto, Adqali, Dammohoyta et Uluqto.

Au XVIIIème siècle, le terme prend une dimension politique autour de laquelle se nouent des alliances inter-tribales. Des combats entre ces deux groupes eurent lieu pour la prise de contrôle de la vallée d’Awash. Les Qasah yamara en sortirent vainqueurs.

Les Qasah Yamara comme les Qadoh Yamara vivent à cheval entre Djibouti, l’Ethiopie et l’Erythrée. Ceux du sud de Djibouti (Dikhil, Yoboki, Hanle, Yager, Gamarri, Galafi, Gaggade, Dawdayya, Obno, Goobaqad etc.) sont soumis à l’autorité du Sultan d’Awsa, le « Amoyta » Ali Mirah. A ce titre, ils sont considérés comme les ressortissants du Sultanat d’Awsa.

Lorsque les Français arrivèrent à Djibouti, ils bouleversèrent les relations interethniques préexistantes et les airs de stationnement de chaque tribu de la région. Le Sultan d’Awsa s’opposa vigoureusement à l’installation des Français dans un pays qu’il considèrait comme son territoire. Il a envoyé ses troupes à Dakka. Nommé à Dikhil en 1934, le chef du poste Albert Bernard meurt dans l’engagement de Modactu, au sud du Lac Abbe. Son assaillant est identifié : Macammad Qasa Qunxe de Dokqi Moodayto.

Dès lors, la France réactive les vieilles querelles intestines et apporte son soutien aux tribus qui lui sont favorables. Didier Morin : « avec la mise en place des pelotons méharistes, l’administration française donnera aux Qadorasu la plaine de Hanle au sud de Yoboki » au détriment des Uluqto qui avaient déjà abandonné le puits de Tewqo, Gurqubbus, Fiiroh-af, Kuutali, Qadayto le buyyi.

A l’ouest, les Galqeela abandonneront le Goobaqad au profit des Debnes.

Tout au long de la période coloniale, la France va chercher à stigmatiser les Qasah Yamara parce qu’ils n’ont jamais accepté la violation de leurs territoires.

Plus tard, ce même schéma sera reproduit par le régime de Hassan Gouled.

Pour cela, il va jouer sur la vieille division historique des Afar. Aujourd’hui, leur situation est dramatique : aucun ministre, aucun haut fonctionnaire, aucun officier n’ont de responsabilités dans le pays. Ce sont des laisser-pour-compte.

A ne pas se tromper toutefois, car ce sort est réservé à toute la communauté Afar de Djibouti. Le régime en place a bien su tirer profit du vieil conte populaire de « 3 vaches ( rouge, noire et blanche) et le lion ».

Le titre de cet article pourrait sembler faire un amalgame et jetter l’opprobre sur cette communauté très respectueuse des autres communautés de Djibouti.

D’une part, les Qasah Yamara du sud de Djibouti sont des Djiboutiens à part entière, contrairement à certaines tribus Somali-Issas, comme les Mamassan qui sont originaires de l’actuelle Somaliland, les Xurba, les Uluqto, les Lubak-kubo, les Wandaaba, les Gambels, les Qaxkalto, les Moodayto, les Uluqtok-Moodayto, les Uluqtok-seeka, les Waadima, les Uluqtok-Waadima, les Gaala-caba, Abqa meela etc. sont respectivement natifs de Yoboki, Hanle, Doobi, Galafi, Gamarri, Yager, Yoboki, Dawdayya, Hanle, Yager, Dakka, Kaxxa Gamarri, Galafi.

D’autre part, leurs territoires respectifs sont à Djibouti à l’exclusion de tout autre, et non en Ethiopie ou en Erythrée, contrairement aux Mamassan et certaines tribus Issas originaires, soit de l’Ethiopie, soit de l’Erythrée.

IOG n’est-il pas lui-même un Mamassan originaire de l’Ethiopie ?

Intituler un article de la sorte pourrait laisser penser à un lecteur non averti, que les Qasah Yamara sont une horde de« Galla », des étrangers qui « envahissant » la paisible ville d’Ali-Sabieh. Cette fausse idée contribuerait à alimenter la haine entre les communautés de Djibouti.

A Ali-Sabieh ou ailleurs, les Qasah Yamara sont chez eux, et les Ali-Sabiens sont aussi chez eux à Yoboki, à Galafi, à Dorra, à Gaggade, à Balho, à Malaaho, à Dawdayya, à Andabba, à Siyaaru, à Cayyu.

Ce sont toutes des villes djiboutiennes et tous les citoyens natifs de ce pays ont le droit d’y résider.

Ne montez pas les communautés les unes contre les autres, par méconnaissance ou pire par provocation, Monsieur, car vous allez dans le sens du régime en place. Vous feriez mieux de nous aider à combattre ce régime exécrable qui survit du tribalisme.

A la chute de ce régime néocolonial, il n’y aura plus de Qasah Yamara, de Qadoh Yamara, d’Issas, de Gadabourci, d’Issaq, d’Arabes, de Daarods, de Midgaans, mais des djiboutiens libres et égaux en droits.

Un Qasah Yamara de Yager très remonté
contre notre Laurent GBAGBO local !

07/01/11 (B586) On se croirait en direct de chez le Guignols ! Mais c’est le Conseil des Ministres à Djibouti ! -> Miguil, le ministre corrompu de la Santé, a agressé le Premier ministre. Au cours de leur rixe, il a perdu deux dents et Dileita, le nez probablement fracturé, a saigné abondamment ! Seul Hassan Saïd, appelé à la rescousse a pu les séparer, sous l’oeil gauguenard du candidat à un troisième acte illégal de la sinistre comédie qu’il joue depuis 10 ans … (Impertinence par Roger Picon)

07/01/11 (B586) L’éveil de Djibouti ? Ismaïl Bobard t’es foutu, Djibouti est dans la rue ! France, réveille-toi, on assassine les Droits de l’Homme à Djibouti !(Par Bouh Warsama)


Retrouvez l’intégralité des chroniques
de Bouh Warsama : lien

L’éveil de Djibouti ?

Ismaïl Bobard t’es foutu,

Djibouti est dans la rue !

Par Bouh Warsama

 

La grande vanité des régimes tyranniques et leur grande chimère, c’est de se penser être au dessus de toutes les lois ; de croire qu’ils peuvent tout faire surveiller par leur Police politique et contrôler le pays du haut de leur donjon qu’ils pensent être inexpugnable.

Oui mais voilà, ni la Police politique ni les forces militaires et policières – aux ordres du « Palais des Artifices » et aussi importantes fussent-elles – ne sont en mesure de maîtriser aujourd’hui – et le seront encore bien moins demain – le flot des mécontentements qui telle une vague surgie de l’océan a envahi toutes les rues de la capitale, des villes et des villages de l’arrière pays.

Ce mouvement initié ces derniers jours par l’opposition politique n’emprunte à aucun des codes idéologiques habituels. Dans ce pays cadenassé depuis trop longtemps, la serrure s’est ouverte un peu plus en ce premier jour annonciateur de l’année nouvelle.

Année fondamentalement nouvelle car placée sous la poussée magistrale d’une population ivre de toutes les déceptions essentielles à la vie.
Une population avide de Justice.

– Djibouti a peur et cette peur n’est pas que d’un seul coté !

Comme depuis trop longtemps, outre la faim au ventre car l’assiette est quasiment vide, ce matin la capitale de Djibouti s’est réveillée avec la peur.

La crainte en ce vendredi pour que ce jour traditionnellement consacré à la prière ne soit pas celui de la violence voire même de la terreur obscurantiste imposée par le pouvoir.

Cette forte inquiétude cohabite avec un irrépressible élan pour la Liberté.
Cette Liberté qui ne peut être que TOUTE la Liberté ; un morceau de Liberté n’est pas la Liberté.

En refusant obstinément l’instauration d’un dialogue pour une véritable ouverture à la démocratie, Ismaïl Omar Guelleh s’est condamné au pire bien avant qu’un prochain Tribunal ne prononce sa sentence.

En Europe comme outre atlantique on hésite en ne sachant pas s’il convient de se réjouir de l’énergie que semble mettre les populations djiboutiennes pour bousculer et mettre à mal un modèle politique à bout de souffle, ou s’il faudra s’inquiéter de la déstabilisation qu’un mouvement spontané de masse des populations djiboutiennes pourrait entraîner dans le pays mais aussi – et peut-être surtout – dans la région.

– Ismaïl Bobard t’es foutu, Djibouti est dans la rue !

En dépit de toutes les frustrations qu’elles peuvent éprouver, les familles Djiboutiennes partagent cette même chance qui est celle d’avoir une jeunesse qui représente jusqu’à 70 % de la population.

Toutes ces familles partagent une même nécessité – voire exigence – pour se développer, élever leur niveau de vie et s’ouvrir enfin au monde du troisième millénaire.

C’est au nom de tout cela que jeunes et moins jeunes manifestent dans les rues contre un régime qui n’a jamais tenu ses promesses ; hommes et femmes pliant sous le double poids de la crise économique et sous les interdits de toutes sortes qu’on leur oppose depuis bien trop longtemps.

Expert en langue de bois dictatoriale, son Excellentissime Sérénité Ismaïl Bobard 1er voit, dans les télévisions étrangères et sur le net – surtout l’ARDHD – les « supposés responsables des désordres à Djibouti » qui susciteraient – toujours d’après lui – l’impression de manque et le goût de révolte des populations djiboutiennes.

Sa vanité et son arrogance, comme celles de Kadra Haïd – la QUABYO – sont de penser que la Tyrannie – aussi sanguinaire soit-elle – puisse tout contrôler.

Les populations djiboutiennes viennent de leur répondre de manière imposante et ce n’est qu’un début car le pire est à venir pour le couple de tyrans sanguinaires.

-L’Occident ne peut rester indifférente à cette révolte inédite !

Fini la « politique de l’autruche », fini le temps du « Je ne vois pas, je n’entends pas et je ne dis rien ».

L’Occident et tout particulièrement la France ne peuvent rester plus longtemps indifférents à ce soulèvement des populations djiboutiennes.

Paris est trop près de Djibouti, de notre histoire commune, de ce passé qui nous lient – ne serait-ce que par respect pour ces soldats d’honneur qui ont versé leur sang pour sauver la « Mère patrie d’antan » – pour simplement fermer les yeux et les portes à la Liberté qui se dessine ; pour, encore une fois, ne rien voir et ne rien entendre.

Ce malaise profond qui conduit à la situation actuelle est bien différent d’une fièvre momentanée, éruptive et concerne l’Elysée directement.

Si elle ne veut pas contribuer à faire le lit des extrémismes – d’où qu’ils viennent et aussi trompeurs soient-ils – sur un matelas constitué de toutes les rancœurs accumulées, la France doit plus que jamais se tourner de manière attentive vers cet « Eveil de Djibouti », aussi périlleux que prometteur pour l’avenir.

FRANCE ! REVEILLE-TOI, ON ASSASSINE LES DROITS DE L’HUMAIN ET LA LIBERTE A DJIBOUTI