18/01/08 (B430) REUTERS / L’Éthiopie rejette la frontière « virtuelle » avec l’Érythrée

ADDIS-ABEBA (Reuters) – L’Éthiopie a annoncé qu’elle rejetait la délimitation "virtuelle" établie par une commission internationale de sa frontière avec l’Érythrée, qu’Asmara venait un jour plus tôt d’accepter.

Les négociations entre les deux pays de la Corne de l’Afrique, qui se sont livré une terrible guerre entre 1998 et 2000, étaient dans l’impasse depuis 2002, quand une commission indépendante chargée de fixer la frontière commune de 1.000 kilomètres avait accordé la ville de Badme à l’Érythrée.

La commission de La Haye a terminé à la fin de l’an dernier de fixer "virtuellement" la ligne de démarcation, Asmara et Addis-Abeba n’ayant pu se mettre d’accord.

Mercredi, l’Érythrée a donné son accord à cette décision et demandé à Addis-Abeba de retirer ses troupes du territoire érythréen.

"La démarcation virtuelle est une absurdité juridique", a répondu jeudi Wahade Belay, porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères.

"Elle n’est pas valide et elle est inacceptable (…) Aucune démarcation de la frontière ne peut être reconnue si des délimitations ne sont pas tracées au sol et des bornes mises en place sur la base d’un accord entre l’Éthiopie et l’Érythrée", a-t-il ajouté.

L’Érythrée doit permettre à des soldats de maintien de la paix de l’Onu de circuler librement dans la zone tampon mise en place à la frontière afin que la démarcation puisse avoir lieu, a déclaré le porte-parole à Reuters.

Entre 1998 et 2000, la guerre entre les deux pays a fait 70.000 morts et la persistance du différend frontalier a ravivé les craintes d’une reprise des hostilités.

Aux termes de l’accord de paix qui a mis fin à la guerre en 2000, une force de paix de l’Onu comprenant 1.700 hommes surveille une zone tampon du côté érythréen de la frontière.

L’Érythrée entretient des relations tendues avec cette force, dont elle limite les vols d’observation effectués par des hélicoptères. Asmara a aussi expulsé des casques bleus occidentaux.

Tsegaye Tadesse,
version française par Guy Kerivel et Gwénaelle Barzic