22/06/09 (B504) Yemen Express .. Un certain nombre d’otages pourraient être encore en vie … (3 articles en Français)

_______________________ 3 – Le Monde

Le Yémen annonce l’arrestation d’un financier d’Al-Qaida

Le ministère de la défense yéménite annonce, dimanche 14 juin, sur son site officiel, l’arrestation du bailleur de fonds d’Al-Qaïda au Yémen et en Arabie saoudite. La personne interpellée est « Hassan Hussein ben Alwan, un Saoudien, et il est le bailleur de fonds des opérations menées par les membres du réseau Al-Qaida au Yémen et en Arabie saoudite », est-il précisé.

Son arrestation « intervenue la semaine dernière » a permis de « démanteler une cellule d’Al-Qaida opérant à Sanaa et dans la province de Marib », située à l’est de la capitale yéménite, a déclaré à l’AFP un responsable du ministère de l’intérieur.

Le responsable, qui a requis l’anonymat, n’a pas précisé le nombre des membres de la cellule démantelée, ni leur nationalité. « Cette cellule planifiait des actes terroristes au Yémen. Elle avait commandité plusieurs attentats d’Al-Qaida perpétrés dans le pays », a-t-il ajouté.

ALLIANCE AVEC L’ARABIE SAOUDITE CONTRE AL-QAIDA

Le Yémen, pays d’origine d’Oussama ben Laden, est le théâtre depuis 2007 d’attentats contre des missions diplomatiques, des installations pétrolières et surtout des touristes étrangers. Certains attentats ont été revendiqués par Al-Qaida dans la Péninsule arabique, née du ralliement, annoncé en janvier par vidéo, de la branche saoudienne d’Al-Qaida à celle du Yémen.

L’Arabie saoudite et le Yémen, deux pays engagés dans la lutte contre Al-Qaida, ont échangé ces dernières années des dizaines de suspects en vertu d’un accord conclu en juin 2003 qui a renforcé un traité d’extradition signé en 1998.

Samedi, un responsable des servies de sécurité yéménites a qualifié de « sans fondement » des informations du quotidien américain New York Times sur la présence au Yémen de combattants d’Al-Qaida ayant quitté leur base dans les zones tribales pakistanaises. Dans son édition de vendredi, le New York Times affirmait que des dizaines de combattants d’Al-Qaida quittaient leur base au Pakistan pour s’installer en Somalie et au Yémen.

_______________________ 2 – Nouvel Obs avec AFP et AP

Yémen : six des neufs otages seraient vivants

Le plus grand flou entoure cet enlèvement. Une source tribale assure que les otages sont « vivants » alors qu’une semaine plus tôt des responsables locaux affirmaient avoir retrouvés « les cadavres des personnes enlevées ».

Six des neufs otages enlevés au Yémen vendredi 12 juin, seraient en vie et aux mains de la rébellion chiite, a-t-on appris lundi 22 juin auprès d’une source tribale proche de la rébellion.

« Les six otages ont été retrouvés vivants et remis au chef militaire, Abdallah al-Rizani. Ils se trouvent actuellement dans la région de Ruzmat », dans la province de Saada, fief de la rébellion, déclare cette source réclamant l’anonymat.

Cinq Allemands et un Britannique toujours en vie ?

Une information qui accentue d’autant plus le flou autour du sort des neufs otages. Une semaine plus tôt, un responsable de la police locale affirmait à l’AFP avoir « découvert les cadavres de sept des personnes enlevées et deux enfants toujours en vie ». Le même jour, un responsable de la sécurité yéménite révèle à l’AP que les corps mutilés de trois Allemandes ont été découverts par des bergers de la région, non loin de la ville d’El-Nashour, connue pour être un repaire de militants d’Al-Qaïda. Il a ensuite annoncé que les six autres corps ont été retrouvés.

Selon la source tribale interrogée lundi 22 juin par l’AFP, cinq Allemands et un Britannique sont toujours en vie. Deux des ravisseurs ont été identifiés par la rébellion comme étant Mohsen al-Tam et Fawaz Morqi. « Ce sonnt membres de la rébellion. Une faction de la rébellion a mené l’opération sans en référer à la direction » du mouvement », ajoute-t-elle, sans plus de précisions.

Par ailleurs, un haut responsable des services de la sécurité yéménite, interrogé par l’AFP, a confirmé cette information. « Ces informations sont exactes », a-t-il déclaré, ajoutant que « les rebelles refusent de remettre les otages et leurs ravisseurs ».

Cependant, un porte-parole de la rébellion, Mohammad Abdel Salam, nie que « les otages soient aux mains » de son groupe. « (Ces informations) sont infondées. Ce sont des fuites, faites probablement par les services de renseignement, dans le but d’entraver l’enquête » sur le rapt, a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision Al-Jazira.

Kidnappés lors d’un pique-nique

Les neufs ressortissants étrangers ont été kidnappés vendredi 13 juin par des rebelles chiites. Selon l’agence de presse Saba, ces ressortissants, membre d’une organisation internationale, travaillaient depuis 35 ans dans un hôpital de la région de Saada (nord). Il s’agissait de sept Allemands -un couple, trois enfants et deux infirmières-, un ingénieur Britannique et une enseignante sud-coréenne.

Ces neufs personnes ont disparu lors d’un pique-nique.

Le lendemain, le gouvernement confirmait la mort de deux Allemandes et de la Sud-Coréenne. Le ministère de l’Intérieur a mis en cause un groupe de rebelles chiites en conflit avec le gouvernement depuis 2004. Le groupe, dirigé par Abdel Malak al-Haouthi, a démenti toute implication et a accusé le gouvernement d’essayer de ternir l’image des rebelles. Le ministre indiquait ne par perdre espoir de retrouver en vie les six autres otages : « L’information dont nous disposons est qu’aucun des six otages n’a été repéré et il existe une possibilité qu’ils soient toujours en vie ».

Les enlèvements d’étrangers par différents clans ou tribus sont fréquents au Yémen, l’un des pays les plus pauvres et les plus instables du monde arabe.


_______________________ 1 – AFP


Yémen: six otages seraient en vie aux mains de la rébellion chiite

De Hammoud MOUNASSAR

Cinq Allemands et un Britannique pris en otage au Yémen depuis une dizaine de jours sont toujours en vie, a affirmé lundi une source tribale ajoutant qu’ils étaient aux mains de la rébellion chiite, une information démentie par les rebelles.

Les six captifs font partie d’un groupe de neuf personnes prises en otage dans la région de Saada (nord), fief de la rébellion chiite conduite par l’ancien député Abdel Malek al-Houti.

Les cadavres des trois autres, deux Allemandes et une Sud-Coréenne, ont été retrouvés la semaine dernière.

« Les six otages ont été retrouvés vivants et remis au chef militaire (de la rébellion), Abdallah al-Rizani. Ils se trouvent actuellement dans la région de Ruzmat », dans la province de Saada, a déclaré la source tribale, qui a requis l’anonymat.

Selon cette source, deux des ravisseurs ont été identifiés par la rébellion comme étant Mohsen al-Tam et Fawaz Morqi. « Ils seraient membres de la rébellion », a-t-on ajouté sans donner de précisions.

Un haut responsable des services de la sécurité yéménite, interrogé par l’AFP, a confirmé l’information.

« Ces informations sont exactes », a-t-il dit, ajoutant que « les rebelles refusent de remettre les otages et leurs ravisseurs ».

Cependant, un porte-parole de la rébellion, Mohammad Abdel Salam, a nié que « les otages soient aux mains » de son groupe.

« (Ces informations) sont infondées. Ce sont des fuites, faites probablement par les services de renseignement, dans le but d’entraver l’enquête » sur le rapt, a-t-il dit sur la chaîne de télévision Al-Jazira.

Mais des sources tribales concordantes ont affirmé que le rapt était l’oeuvre de rebelles. « Une faction de la rébellion a mené l’opération sans en référer à la direction » du mouvement, a dit à l’AFP l’une de ces sources.

Le 14 juin, Sanaa avait fait état du rapt de sept Allemands, trois enfants âgées de 2 à 4 ans, un couple et deux infirmières, et d’un Britannique et une Sud-Coréenne, dans une zone montagneuse de la province de Saada.

Le lendemain, le Yémen a confirmé la mort de deux Allemandes et de la Sud-Coréenne, dont les corps ont été retrouvés dans la région de Noshur, dans la même province.

Les enlèvements n’ont jamais été revendiqués, et Sanaa avait accusé la rébellion chiite, qui avait rejeté toute responsabilité.

Samedi, le ministre yéménite de l’Intérieur, Motahar al-Masri, avait indiqué que son gouvernement ne perdait pas l’espoir de retrouver en vie les six otages.

« L’information dont nous disposons est qu’aucun des six otages n’a été repéré et il existe une possibilité qu’ils soient toujours en vie », avait-il dit lors d’une conférence de presse.

Un conflit ouvert ayant fait des milliers de morts oppose la rébellion chiite aux forces gouvernementales depuis 2004 dans la région de Saada.

Sanaa avait annoncé une récompense de 50 millions de riyals (250.000 dollars) à quiconque aiderait à arrêter les auteurs de la prise d’otages et des meurtriers.

Les enlèvements d’étrangers au Yémen, un pays à structure tribale, sont relativement fréquents mais avaient jusqu’ici rarement connu une issue tragique. Plus de 200 ressortissants étrangers y ont été enlevés ces 15 dernières années mais la grande majorité d’entre eux ont été libérés sains et saufs.