09/09/09 (B515) Le journal de la Flibuste (8 articles en Français)

________________________________8 – Mer et Marine avec AFP

Le beau temps va favoriser la piraterie au large de la Corne de l’Afrique

La fin de la saison des moussons devrait provoquer un accroissement du nombre d’actes de piraterie au large de la Corne de l’Afrique, selon des responsables américains des Affaires maritimes qui appellent mercredi les compagnies à rester vigilantes.

Des eaux plus calmes permettent aux pirates pilotant de petites embarcations de détourner des cargos, rappelle l’administration américaine des Affaires maritimes. "Attendez-vous à une hausse des attaques de piraterie à partir de maintenant et jusqu’à fin décembre à cause du temps plus calme qui favorise l’activité des petits bateaux", écrit l’agence dans un avis posté sur son site internet. Bien que la majorité des attaques ait eu lieu jusqu’ici dans le golfe d’Aden, les pirates ont également été actifs plus à l’est, mettant en danger tous les navires se déplaçant entre les Seychelles et les côtes de l’Afrique de l’Est.

Les autorités maritimes américaines conseillent aux équipages d’être particulièrement vigilants à l’aube et au crépuscule car la majorité des attaques a lieu au cours de ces périodes, d’éviter les routes maritimes où des attaques ont déjà eu lieu et de naviguer "à la vitesse la plus élevée" possible dans les eaux prisées des pirates, qui s’en prennent plus volontiers aux vaisseaux avançant lentement.

"Nous pressons les marins de prendre des mesures défensives et de ne pas se rendre au premier signe de menace", poursuit dans un communiqué l’administrateur des Affaires maritimes, David Matsuda, estimant qu’il faut "appliquer les leçons que nous avons apprises de l’équipage du Maersk Alabama", dont le capitaine a été pris en otage en avril dernier à bord d’un canot de sauvetage.

L’équipage avait réussi à échapper aux pirates et le capitaine avait été secouru par la Marine américaine qui avait abattu trois pirates. Les Etats-Unis devaient signer mercredi la "Déclaration de New York", un document engageant les Etats à promouvoir auprès des navires évoluant sous leur pavillon les bonnes pratiques anti-piraterie.

______________ 7 – Le Quotidien du Peuple (Chine) avec Xinhua

La nouvelle force navale somalienne prête à l’action

La force navale somalienne nouvellement formée a diplômé mardi sa première promotion de soldats depuis le début, il y a une vingtaine d’années, de la guerre civile dans ce pays chaotique de l’est de l’ Afrique.

Près de 500 cadets et 100 officiers ont achevé leur formation de quatre mois dans le bâtiment délabré de l’ex-hôtel cinq étoiles d’Uruba, au bord des plages sablonneuses de cette ville côtière.

Au cours d’une cérémonie de remise de diplômes haute en couleur, le chef de la marine somalienne nouvellement instaurée, l’ amiral Farah Qare, a déclaré que cette force était prête à défendre les côtes du pays, tristement célèbres depuis deux an pour les pirates qui les infestent.

L’absence de marine propre à ce pays ravagé par la guerre a obligé des pays étrangers à envoyer des navires de guerre pour lutter contre la menace de ces pirates, aujourd’hui considérablement diminuée grâce aux patrouilles vigoureuses des côtes somaliennes sur l’océan Indien et le golfe d’Aden.

Les jeunes cadets diplômés, bien que dépourvus d’armes et d’ équipements, ont défilé au son de la musique militaire lors de cette cérémonie de diplômes, affichant ainsi leur détermination devant la tâche qui les attend.

« Ces jeunes hommes ont reçu une formation intensive afin d’ être capables de défendre nos eaux territoriales contre les éléments ennemis et criminels », a déclaré l’amiral Qare, ajoutant qu’il comptait sur le gouvernement somalien pour apporter à ces forces tout l’armement et l’équipement nécessaire pour mener à bien sa mission.

Les représentants de haut rang du gouvernement somalien assistant à cette cérémonie, dont le vice-Premier ministre somalien Abdurrahman Ibbi, ont pour leur part promis de fournir à la marine somalienne tout ce dont elle aurait besoin pour réussir dans sa mission.

La Somalie est dépourvue de force navale depuis l’éclatement des forces armées du pays suite au renversement de l’ex-dirigeant militaire Mohamed Siad Barré en 1991.

Depuis, les pirates sévissent le long des côtes somaliennes et dans le Golfe d’Aden où des centaines de navires étrangers ont été pris pour cible et des dizaines de personnes enlevées puis relâchées après le versement de rançons colossales.

Les Nations unies ont autorisé l’année dernière leurs membres à envoyer des forces navales dans la zone pour y combattre la piraterie et protéger les navires empruntant cette route maritime, l’une des plus importantes au monde. Cette mesure a permis de réduire de manière conséquente la piraterie dans la zone.

Des dizaines de pirates présumés ont été arrêtés et jugés par différents tribunaux de différents pays, et certains ont été condamnés à des peines de prison, tandis qu’une poignée d’attaques pirates ont été déjouées par les forces navales internationales depuis leur déploiement l’an dernier.

____________________________ 6 – Slate.fr

Des pirates somaliens ont été formés par des sociétés occidentales

Nombre de pirates opérant au large des côtes somaliennes ont été formés par des sociétés occidentales, explique un reportage d’Al-Jazeera.

Certaines sociétés de sécurité, comme la société Hart Group basée à Chypre, opère désormais au Yémen, fournissant des escortes armées pour les bateaux voulant passer le Golfe d’Aden, sillonné par les pirates. Il y a 10 ans, Hart Group opérait en Somalie même, entraînant les membres d’agences de protection de sociétés de pêche, dans le Puntland. Des centaines de Somaliens ont alors reçu un entraînement militaire, apprenant à manier les armes et à aborder des bateaux en pleine mer. Les techniques employées par les pirates aujourd’hui sont très similaires à celles enseignées par HartGroup.

D’autres sociétés étaient alors présentes et dispensaient leurs enseignements. Le président d’HartGroup, Richard Bethell, dément donc avoir créé un problème et être à l’origine des incidents de ces dernières années: il n’éprouve aucune culpabilité. «Je n’accepte pas que certains disent que nous sommes la cause du problème. (…) Il n’y a aucun problème d’éthique, nous faisions ce qu’il était juste de faire à l’époque».

Un homme interviewé par Al-Jazeera, Mohammed Hersi, explique toutefois que les qualifications acquises auprès de HartGroup l’ont aidé à détourner des bateaux. Il a été formé chez HartGroup de 1999 à 2001, et s’est reconverti dans la piraterie aussitôt après. «J’avais déjà été entraîné par l’armée du Puntland, mais Hart m’a appris à nager et à contrôler la sécurité des bateaux. Le groupe ne m’a pas nécessairement donné plus de qualifications comme pirate, mais il m’a donné une culture de la mer et m’a permis de comprendre la navigation. Des aptitudes que j’ai transmises à d’autres.»

Le reportage d’Al-Jazeera rappelle que les sociétés impliquées peuvent désormais espérer gagner jusqu’à un million de dollars en étant employées pour intervenir dans des affaires de prises d’otages. Certaines sociétés font ainsi payer une assurance kidnapping à 60.000 dollars, si la prise d’otage survient, un négociateur est engagé qui peut demander 250.000 dollars; des avocats demandent 1000 dollars de l’heure. Mais HartGroup refuse de s’en mêler, voyant, là, un problème d’éthique.

____________________________ 5 – 24 heures (Suisse)

Militaires suisses antipirates: un premier pas franchi

La Chambre haute du Parlement est favorable à l’envoi de soldats suisses au large de la Somalie pour participer à la mission antipirates Atalante.

Convaincu, le Conseil des Etats est entré mardi en matière par 33 voix contre 7 sur l’arrêté fédéral autorisant cette mission.

La Suisse fait partie de la communauté internationale et profite de la sécurité des mers, a rappelé pour la commission Hans Altherr (PLR/AR). Un avis partagé par Claude Hêche (PS/JU) qui a souligné l’importance économique de la marine helvétique, forte d’une trentaine de navires. «Ne pas protéger ceux-ci pourrait avoir des conséquences graves», a-t-il dit.

Les militaires suisses devraient en premier lieu protéger les bateaux du Programme alimentaire mondiale. «Notre pays se doit de participer à la lutte contre la faim en Somalie en escortant les navires qui acheminent l’aide», a affirmé Claude Hêche.

Comme de coutume lorsqu’il s’agit d’envoyer des soldats à l’étranger, l’UDC s’est opposée à une participation à la mission Atalante de l’Union européenne. Les bases légales ne sont pas suffisamment solides, a notamment argumenté Hermann Bürgi (TG).

Le Vert Luc Recordon (VD) s’est également opposé à Atalante. «Je ne pense pas que notre engagement militaire avec des commandos de marine ou des fusilliers marins d’occasion soit une bonne idée car il ne faut pas agir en amateurs dans des domaines où nous ne sommes pas préparés», a-t-il fait valoir.

Selon lui, il vaut mieux que la Suisse se concentre sur «ce qui fait sa force», soit venir en aide, oeuvrer à la médiation et éventuellement juger des pirates. «Nous sommes sûrement meilleurs juristes que marins».

Les débats se poursuivent. Les conseillers aux Etats doivent notamment se prononcer sur la durée de l’engagement et sur la question de savoir s’il sera soumis au référendum facultatif.

______________________________ 4 – Europe de la Défense

Retour au pays pour 23 pirates détenus par les Seychelles

Cela ressemble étrangement à un échange même si les autorités des Seychelles le nient. Les autorités des Seychelles ont, en effet, annoncé avoir rapatrié en Somalie 23 hommes suspectés de piraterie, arrêtés à plusieurs occasions.

"Nous n’avions pas assez de preuve pour les poursuivre devant nos juridictions" ont-elles souligné. Parmi ces suspects, figurent les 9 personnes arrêtées en avril par la frégate espagnole d’Atalanta, le Numancia, lors de l’opération d’interception du navire de croisière italien MSC Melody, et "remis" officieusement aux autorités des Seychelles (ils ont été libérés puis repris aussitôt par les gardes-côtes).

Dans le même temps, plusieurs marins seychellois étaient libérés par les pirates de Gara’ad. Les deux petits avions, Dornier 228, où ils se trouvaient ont été saisis, dimanche, par les autorités du Puntland à Galkayo, alors qu’ils effectuaient un ravitaillement, selon le site Garaweonline.

Toujours dimanche, les autorités kenyanes avait immobilisé sur l’aéroport de Nairobi, un avion, arrivé dans la nuit, selon le quotidien kenyan Nation. Le Dash 8 avait à bord 40 personnes, un équipage de 3 personnes et 37 "pirates" selon les Kenyans, qui auraient été libérés par les autorités kenyannes.

Entre les avions saisis au Puntland et celui saisi au Kenya, les 37 de Nairobi et les 23 déclarés par les Seychelles, il semble voir quelque confusion. Ce qui est certain c’est que les Seychelles ont vidé leurs prisons des "suspects" qui y avaient été enfermés depuis plusieurs mois. Afin de ramener au pays les trois marins pris en otage.


______________________________ 3 – Norvege.fr

La Norvège s’en prend aux pirates

La Norvège devient le premier pays non-asiatique à joindre ReCAAP, une organisation fondée exclusivement pour lutter contre les actes de piraterie en Asie. ReCAAP (Accord de Coopération régionale pour la Lutte contre la Piraterie et les Vols à main armée contre les Navires en Asie) dispose d’un centre de partage d’information à Singapour, qui permet à la quinzaine de pays membres de mieux collaborer dans leur lutte contre les actes de piraterie en mer.

Le Danemark, la Grèce et les Pays-Bas se sont également montrés intéressés à joindre l’organisation.

Un nombre croissant de navires ont été la cible de pirates au cours des derniers mois, particulièrement au large des côtes somaliennes.


______________________________ 2 – CAWA . FR

FFDJ : un AWACS à Djibouti

Depuis le 27 août, les forces françaises à Djibouti accueillent un AWACS sur leur base, dans le cadre de l’opération EUNAVFOR « Atalante » .

Cet avion radar E-3F AWACS de l’armée de l’air est intégré au dispositif aéromaritime de lutte contre la piraterie de l’Union Européenne (UE). Il complète l’action des avions de patrouille maritime déjà présent dans la zone (ATL2 français, P3-Orion espagnol).

Grâce à l’exploitation des capacités de détection et de transmission des données de l’E-3F AWACS, les 18 membres d’équipage peuvent élaborer une situation de surface exhaustive qu’ils transmettent ensuite aux avions de patrouille maritime ainsi qu’aux bâtiments de surface afin d’optimiser l’action du dispositif européen.

Il sert également de relais de communication entre les unités navales et aériennes et leurs centres de commandement hors de portée radio. Il est mis en œuvre sur la base aérienne 188 par ses 11 mécaniciens.

______________________________ 1 – Le Figaro avec AFP

Somalie/pirates: 3 Seychellois relâchés

Les pirates somaliens ont libéré trois Seychellois retenus en otage depuis la capture de leur catamaran dans l’océan Indien en février, a annoncé lundi le gouvernement des Seychelles dans un communiqué.

Les trois hommes étaient toutefois retenus lundi sur un aéroport de la région autoproclamée autonome du Puntland (nord-est de la Somalie) où les autorités accusent les Seychelles d’avoir échangé les trois otages contre 23 pirates somaliens présumés rapatriés samedi. "Conrad André, Gilbert Victor et Robin Samson devraient être transférés de Somalie (sous peu) et attendent un vol depuis la Somalie vers les Seychelles", a précisé le gouvernement des Seychelles dans son communiqué.

Selon le ministre seychellois de l’Environnement, des ressources naturelles et des transports, Joel Morgan, aucune rançon n’a été payée pour la libération des trois otages. "La libération des otages seychellois n’est pas liée au rapatriement des 23 hommes somaliens ce week-end. Un échange des Seychellois contre les Somaliens n’a pas eu lieu", a insisté M. Morgan.