05/01/2016 (Brève 607) LDDH, texte de la plainte que la LDDH, sous la signature de son 2ème vice-Président a fait déposer au bureau du Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme à Genève

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La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (L.D.D.H) Djibouti, le 31 Décembre 2015

Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Palais Wilson 
52 rue des Pâquis 
CH-1201 Genève, Suisse

Djibouti le 5 janvier 2016

Djibouti, le janvier 2016
Monsieur le Haut-Commissaire,

Après la tentative d’assassinat du Secrétaire Général de la LDDH, Mr Said Houssein Robleh le 21 décembre 2015, le Président de la LDDH, Mr Omar Ali Ewado a été arrêté le 29 décembre 2015 vers 14h par la gendarmerie lors de la sortie imposée de l’hôpital militaire français Bouffard du Secrétaire Général de la LDDH qui y était soigné depuis le 21 décembre 2015.

Le mercredi 30 décembre 2015, le siège de la LDDH a été attaqué par des gendarmes armés. Le domicile du Président qui est aussi le siège provisoire a été saccagé, tels que les matériels de la LDDH, les archives, l’unité centrale de l’ordinateur et d’autres documents importants en présence de Mr Ewado menotté puis emporté.

La LDDH se voit ainsi menacé de disparition puisque son siège est saccagé et les militants de la LDDH contraints de travailler dans la clandestinité. Par ailleurs, la Gendarmerie empêche aux membres de la LDDH de voir leur président.
Omar Ali Ewado est Président de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH).

Il venait de publier une liste des victimes des violences survenues à Balbala, le 21 décembre dernier, et s’était exprimé à ce sujet sur les antennes de RFI. La LDDH dénonce sans réserve la violation de domicile, l’usage de la force par la gendarmerie et la confiscation des matériels et documents de la LDDH.

Enfin la LDDH exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques et des défenseurs de droits de l’homme à l’instar du Président de la LDDH Mr Omar Ali Ewado.
Omar Ali EWADO est passé devant le Tribunal de Djibouti sans l’assistance d’un avocat, puisque, comme nous l’avions écrit, Me Zacharia, le seul qui aurait pu le faire, a refusé de le défendre.

Suite à ce refus, l’ONG Avocats Sans Frontières a mandaté un avocat pour la défense d’EWADO et le Tribunal de Djibouti a pris acte de la demande de report du procès d’Ali Ewado formulée hier en urgence par son avocat, mandaté par ASF.

Les chefs d’accusation sont « diffamation et diffusion de fausses nouvelles’ en relation avec la publication de liste des victimes et disparus du massacre du 21 décembre 2015.

Selon nos informations, aucune peine n’a encore été prononcée (mise en délibéré ou report d’audience ?) mais une incarcération immédiate a été demandée.

Il a donc été embarqué en fourgon cellulaire vers la sinistre prison centrale de Gabode après avoir passé sa garde-à-vue à la SRD (Section de Recherche et de Documentation), haut lieu de torture de la gendarmerie où « tous les coups sont permis » même ceux qui tuent ou qui rendent infirmes à vie. Et il est maintenu au secret jusqu’en ce moment, ses proches n’ayant pas la possibilité de rentrer en contact avec lui.

Avec ses démarches arbitraires, le gouvernement de Djibouti est en violation de Déclaration universelle des droits de l’homme, ( les articles 3, 7 et 9), le pacte international relative aux droits civils et politique ( articles 3, 7 et 9) ainsi que la déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme (Les articles 1, 5, 6, 7, 8, 9, 11, 12 et 13 de la Déclaration prévoient des protections particulières pour les défenseurs des droits de l’homme).
Cependant, nous portant plainte devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour poursuite devant la justice, détention et arrestation arbitraire du Président de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains– LDDH – Monsieur Omar Ali EWADO.

Dans l’attente d’un traitement prompt à notre plainte, nous vous prions, Monsieur le Haut-Commissaire, d’agréer nos salutations distinguées.

Le 2ème Vice Président de la LDDH
Mahdi Samireh Sougueh