16/10/1999 – Communiqué LDDH. une douzaine de détenus politique de la famille d’Ismaïl Guedi Hared, en détention provisoire ont entamé une grève de la faim.
Communiqué de presse n°7
LDDH/1999
Le 16 octobre1999, une douzaine de détenus politique de la famille d’Ismaïl Guedi Hared, en détention provisoire ont entamé une grève de la faim pour protester contre la non instruction de leur dossier.
Ils ont été placés en détention suite à une sombre histoire de caches d’armes sous les chefs d’inculpation » d’Association des malfaiteurs et de paramilitaire » et demeure sous mandat de dépôt sans jugement, depuis plus d’un an, en violation flagrante aux dispositions du code de procédure pénal sur la détention provisoire.
D’autres sont aussi encore en dépôt depuis deux ans. Ces grévistes de la faim ont en commun d’être les proches parents d’un homme que le régime du Président Gouled, tout comme celui de son successeur considèrent comme l’un des ennemis à abattre, il s’agit de Monsieur Ismaël Guedi Hared leader politique de l’Opposition Djiboutienne.
A partir du 19 octobre 1999, l’ensemble des détenus politiques, une soixantaine en tout, ont suivi le mouvement de grève. Ils ont déclaré leurs protestations contre :
les détentions arbitraires pour des motifs politiques
les détentions provisoires prolongées qui constituent des condamnations de fait (appelées les peines de la Présidence) faisant fi de la présomption d’innocence
l’absence totale des soins médicaux : la dernière victime est morte par manque de soins le 29 août 99, Wandossom Hailé Mariam
la situation sanitaire qui depuis la dernière grève de la faim s’est détériorée, il y a 5 mois de plus en plus de cas de tuberculose qui ne sont pas soignés
l’insalubrité, la vétuste des locaux qui fait craindre à la vie des détenues, des plafonds qui n’arrêtent pas la pluie et qui risquent à tout moment de tomber sur les détenus (comme il y a 4 mois).
Par cette action, ces détenus entendent faire connaître leur cas qui relève désormais plus d’une séquestration (au sens de détention forcée) que d’une détention conforme aux Lois et aux Réglementations en vigueur. Ils semblent déterminés à aller jusqu’au bout, pour ne plus survivre dans cet état d’indignité.
La LDDH, attire l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la situation particulière des prisonniers d’opinion dont la détention ne relève plus du registre pénal mais du domaine politico-judiciaire.
Nous exhortons le Gouvernement à ne plus faire la sourde oreille et à prendre les mesures positives, logique que la loi et le bon sens dictent : la libération pure et simple de ces personnes, dont les doyens en plus de soixante dix ans.
La LDDH rappelle qu’en République de Djibouti, les prisonniers politiques représentent environ 50% des détenus nationaux du sinistre pénitencier de Gabode.
Un bien triste score digne de figurer au » Guiness book » des records et qui illustre bien l’État de Droit et des Libertés fondamentales.
La LDDH exige du Ministre de la Justice chargé des Droits de l’Homme d’utiliser ses efforts pour que tous les détenus politiques séquestrés en dépôt soient libérés dans les meilleurs délais.
La Ligue Djiboutienne des Droits Humains
Le Président