14/03/02 Ça ? SURVIE vous invite à vous mobiliser et à participer à un rassemblement le 7 avril au Trocadéro en mémoire de toutes les victimes. Nous invitons les Djiboutiens à participer en mémoire aussi de toutes les victimes djiboutiennes innocentes de Gouled et de Guelleh.

Rwanda, 7 avril
1994 : un génocide annoncé est déclenché…
La France qui, la première, aurait pu s’y opposer, consent.
La "communauté internationale", qui ne dit mot, consent.
Nous sommes au bout de l’horreur. Et pourtant, le crime continue.

Au nom de
toutes les victimes d’un siècle de crimes

Pour que TOUT
"ça" s’arrête ENFIN, nous nous rassemblons,
une fois encore.

7 AVRIL
2002 DE 14H À 21H, ESPLANADE DES DROITS DE L’HOMME, PLACE DU
TROCADÉRO (MÉTRO TROCADÉRO).

"Ça"
? La mise en œuvre du projet de domination coloniale, ses guerres,
ses massacres, son racisme, son mépris. Le pillage des richesses
africaines fondé sur le "droit" du plus fort, la
destruction de la vie de l’autre fondée sur le mythe d’une
"race", d’une culture "supérieures". L’assassinat
des visionnaires africains déterminés à l’émancipation
de leurs peuples à l’époque des mouvements pour l’indépendance.
La mise en place consécutive de régimes "amis".

Le néocolonialisme,
aux pratiques plus "subtiles", ses barbouzes, sa criminalité
économique et financière, ses manœuvres pour maintenir
en place des dictatures corrompues "utiles" au détriment
des peuples. Son dédain pour ces derniers, dont les souffrances
sont passées par "pertes et profits" de nos "intérêts".
Jusqu’au soutien du régime rwandais de Juvénal Habyarimana
dont la France n’ignorait pas qu’il préparait un génocide,
puis au soutien du gouvernement intérimaire rwandais (GIR)
qui l’a mis à exécution (un million de morts).

On ne s’arrêtera
pas là. Viendra le soutien au retour au pouvoir du criminel
contre l’humanité Denis Sassou N’guesso au Congo Brazzaville
(50 à 100 000 morts). La connivence avec des fauteurs de fraude
électorale (Togo,Tchad, Madagascar..) qui dépouillent
des peuples du droit de choisir leurs dirigeants (dussent ces derniers,
de part leur indépendance, déplaire aux nôtres).
Y président l’arrogance occidentale, l’indifférence
face aux dégâts que produit son appétit hors tout
contrôle de pouvoir et de richesse, l’hypocrisie moralisatrice
d’une réalité amorale.

Au nom des victimes
rwandaises, et aussi algériennes, camerounaises, togolaises,
nigérianes, tchadiennes, burkinabé, africains du sud,
comoriennes, congolaises, malgaches…, et de tout " l’Outre
Mer ". Au nom des leaders assassinés, Ruben Um Nyobé,
Félix Moumié, Sylvanus Olympio, Outel Bono, Thomas Sankara,
Dulcie September…

Ce rassemblement
porte un projet : façonner un monde vivable pour les hommes
qui "naissent égaux en dignité et en droit".
Nous serons réunis avec des descendants, des témoins
d’un siècle de destruction de l’humain, dont l’œuvre ne
s’est pas éteinte. Avec ceux qui en subissent encore les meurtrissures.
Ils vous en diront l’indignité, et la dignité du rassemblement
qui dit, dans toutes les langues, le mot le plus beau de tous : NON.
NON à ce que l’on a appelé, sans beaucoup d’imagination,
"ça" : les corps et les âmes broyés.
Et les ventres vides, l’horizon obstrué de néant.

Nous sommes déterminés
– que le sachent notamment ceux qui aujourd’hui sont à la quête
de nos suffrages – à y mettre fin, à laisser les fruits
de ce combat à nos enfants en héritage.

Rendez-vous
le 7 avril à partir de 14 heures au Trocadéro à
Paris

Le 7 avril sur
l’esplanade des droits de l’homme, au Trocadéro, à partir
de 14 heures, nous attendons tous nos amis, et "tous nos amis
que nous ne connaissons pas" comme dit la chanson.

Nous nous attendons
les uns les autres – nos enfants, nos amis, nos voisins – ceux que
nous aimons, ceux que nous ne connaissons pas encore et que nous allons
connaître ..

Ensemble, nous
mettrons en place des lumignons, que nous appellerons nos concitoyens
"passants" à allumer avec nous. Ils symbolisent l’éclairage
du crime et la lumière du projet que nous portons d’un monde
vivable.

Le feu et le foyer.
La vérité et la justice.

Vers 17 heures,

Paul Sankara,
Daniel Um Nyobé, Odile Biyidi, Godwin Tete, Benjamin Toungamani,
Saïd Charif, Jean-Luc Raharimanana, Oumar Diagne, Eugène
Ebode…

prendront la parole,
pour dire le passé, espérer l’avenir. Nous pourrons
dire et espérer avec eux, et avec d’autres que vous et nous
aurions conviés, d’autres encore qui auront entendu l’appel
et qui nous rejoindront. Il sera question de ce qui nous rassemble.
De ce à quoi nous disons NON. Et, aussi, ce à quoi nous
disons oui.

Vers 21 heures
les lumignons, qui ne sont que cire, mèche et feu, s’éteindront.
L’espoir ne s’éteindra pas. Nous nous séparerons, pour
ne plus nous séparer. Nous serons rassemblés au nom
de ceux qui nous ont précédé sur la terre, engagés
à en conserver mutuellement le souvenir particulier et commun.
Au nom de ceux qui nous suivent sur la terre, de ceux qui nous suivront.,
nous serons rassemblés pour en protéger mutuellement
l’intégrité physique, les droits, l’accès à
la satisfaction des besoins fondamentaux. Les champs du politique
et de l’humain sont inséparables, ils sont un seul et même
terrain de construction et de combat.