07/04/02 Dans un article paru dans La Nation, le Directeur général de l’Education nationale essaye de jusitifier les décisions de Guelleh. Il se prend les pieds dans ses contradictions qui ne convaincront personne.

D’abord,
il tente d’expliquer que le bac passé par les Djiboutiens
sera toujours le même et il cite deux articles du décret
présidentiel :

L’article
1 : "A compter de la rentrée scolaire 2001,
toutes les classes de l’enseignement secondaire général
et technologique tertiaire ouvertes dans les établissements
publics autres que le Lycée d’Etat son annexées
à cet établissement "
.

L’article
2 : " Les élèves de ces classes ",
et c’est cela qui est important, " sont inscrits en qualité
d’élèves du Lycée d’Etat à part
entière sur le plan académique et sur le plan
de l’examen du baccalauréat."

Nous comprenons
que tous les élèves djiboutiens passeront le
même examen, mais rien au sujet du type d’examen. Cela
ne rassurera certainement ni les lycéens ni leurs familles
et probablement cela ajoutera à leur inquiétude.

Il continue
en disant :

"Dans
quelques mois, nous allons célébrer notre 25e
anniversaire de l’Indépendance, il est inconcevable
qu’on puisse dépendre d’un pays X ou Y"

"Alors
nous sommes en train de voir avec les autorités françaises
des modalités pour que notre enseignement soit d’abord
de qualité, appliquer le programme français
pour que ce diplôme soit un diplôme national comme
tous les autres diplômes."

"Ce
bac deviendra un diplôme national et c’est bien normal
après 25 ans d’indépendance."

Nous on
est un peu bornés au sein de l’ARDHD, mais on sait
lire. Qu’avons-nous compris ? Que Guelleh veut créer
un bac djiboutien. Pourquoi pas ? Il ne nous appartient pas
de critiquer des décisions nationalistes.

Mais dans
les faits, qu’est-ce que cela veut dire ?

Pour des
raisons purement nationalistes et semble-t-il uniquement politiques,
les Djiboutiens vont passer un baccalauréat djiboutien,
qui ne sera pas reconnu par la France. Il y à fort
à parier qu’ils devront désormais repasser un
nouvel examen avant d’intégrer des études supérieures
en Europe … Pour des raisons purement d’orgueil, Guelleh
contraindrait donc la jeunesse de son pays à repasser
des examens pour assurer son avenir.

On comprend
la colère des élèves et de leurs familles
qui bénéficiaient jusqu’à présent
d’une chance : celle de passer un baccalauréat reconnu
en Europe et ouvrant l’accès directement aux études
supérieures. Eh, cela risque d’être terminé.

Guelleh
a-t-il trouvé ce nouveau moyen pour freiner l’émigration
qui s’accélère, en réaction aux conditions
de vie à Djibouti (économiques, politiques,
…) et en réaction au peu d’espoir de trouver un emploi
pour tous ceux qui ne font pas partie du clan maffieux.

Encore
bravo, Monsieur le Directeur général de l’Education
nationale pour ce bel exemple de la langue de bois. Si un
jour, les jeunes Djiboutiens vous jettent hors de votre bureau,
vous pourrez toujours continuer à crier que vous ne
comprenez pas pourquoi et demander à la Police de les
placer avec leurs familles à Gabode. Mais Gabode n’est
pas élastique et un jour viendra où vous n’aurez
plus assez de place pour parquer tous ces ‘affreux constestaires"
….