15/04/02 Comment falsifier  » au grand jour  » la préparation des futures élections à Djibouti ? (Lecteur)

La Campagne
de préparation des élections organisée par
le parti politique du pouvoir en place, le RPP, sous la férule
d’Ismaël Omar vient de se terminer le 12 avril 2002 sous
l’œil attentif des autorités françaises locales
qui n’ont pipé mot….

Comment le
pourraient-elles ? J’entends d’ici dans certains couloirs les
murmures du genre  » Nous sommes informés ! mais nous
avons l’obligation de réserve … Dans le cas contraire
c’est le billet pour le prochain avion ….direction la France…
« .

Comme cela
s’était pratiqué lors de précédentes
élections et sous le contrôle de l’Etat le parti
du RPP avait mis en place depuis plusieurs semaines et dans chaque
quartier d’arrondissement, un bureau que l’on désignait
officiellement comme étant chargé de  » vérifier
l’identité des futurs votants aux élections et de
délivrer les cartes d’électeurs correspondantes…….
« .

Ceci confirme,
pour le moins et une fois encore, la politique de ségrégation
politique appliquée par l’Etat entre le parti du RPP et
les  » autres « …

Notons que
les partis des  » véritables opposants politiques au
régime « , entre autres le PRD historique, n’ont pas
eu droit à ce privilège….

Nous avons
donc observé et nous sommes tenus informés, au jour
le jour, de ce qu’il se faisait dans les bureaux du parti du RPP.
Aucune bonne surprise hélas ! une fois encore la mystification
a pris le pas sur les valeurs démocratiques ; tout simplement
sur la Loi.
La duperie est si grossière qu’elle est à considérer
comme une insulte au minimum d’intelligence que chacun peut avoir.

Dans les faits
prouvés, il s’est avéré que lesdits bureaux
ont eu comme mission exclusive de récupérer les
mandats de votes des djiboutiennes et des djiboutiens et de leur
carte d’électeur en échange de la remise d’une somme
discrétionnaire se situant entre 2000 et 10000 FDJ, octroyée
sur place à chaque électeur.

Moyennant
finances ponctionnées sur les Aides internationales, Ismaël
Omar utilise le parti du RPP au pouvoir pour escroquer les votes
des djiboutiens en achetant les consciences de la grande majorité
de la population qui est en situation de misère.

Ceci implique
donc que les délégués du RPP pourront se
présenter, en toute légalité falsifiée,
au jour desdites élections munis desdits mandats de votes
et des cartes d’électeurs qu’ils remettront aux assesseurs
des bureaux de votes qui ne pourront s’opposer à une telle
démarche car la pratique est combinée, ordonnée
et gérée par son Excellence Ismaël Omar…

Souvenons-nous
que lors des précédentes présidentielles
falsifiées par avance et dans les mêmes conditions,
certains se sont présentés ainsi porteurs de 1200
mandats électifs….répartis sur 3 bureaux de
votes……

L’escroquerie
politique s’étant avérée rentable… pourquoi
en changer ?.
 » Cartésianisme à la Ismaël Omar  »
serait-on tenté de dire.

Rappelons
qu’en son temps notre regretté ami et frère de Combat
Mohamed Djama Elabé n’avait eu de cesse de dénoncer
avec force de telles pratiques ce qui n’avait pas soulevé
alors, en aucun moment ou de quelque manière que ce fut,
une quelconque réaction des autorités françaises
et des instances internationales.

Par la voix
de son président M Mahamoud Idriss Ahmed, le Gouvernement
en exil de Djibouti a repris la même argumentation. Il a
effectué récemment des démarches auprès
des responsables de l’Union Européenne pour dénoncer
cette escroquerie politique et pour qu’il soit mis fin à
de tels agissements émanant de ceux qui se sont indûment
appropriés tous les pouvoirs à Djibouti.

Aujourd’hui
et alors que l’on nous parle de volonté d’instauration
d’Etats de Droits en Afrique francophone, nous sommes en droit
de nous poser la question de savoir si, une fois encore, les autorités
françaises et les instances internationales vont rester
muettes devant de telles violations caractérisées
aux droits des citoyens tout en se retranchant derrière
les sempiternels et hypothétiques principes bien arrangeants
et de circonstance du genre  » non ingérence dans les
affaires intérieures d’un pays  » ou si, à l’inverse,
les autorités françaises et les instances internationales
vont faire pression, par tout moyen à leur convenance,
sur le gouvernement djiboutien pour que cessent de telles pratiques
frauduleuses, véritables humiliations à la Liberté
individuelle et au respect des droits fondamentaux de l’humain.


Les limites de l’intolérable.

Nul ne saurait
contester que la situation politico-économique dans laquelle
se débat la République de Djibouti est préoccupante
au plus haut point.

Si l’on se
réfère ne serait-ce qu’à la dette des Forces
Armées, donc de l’Etat djiboutien, à l’égard
de la société Mobil Djibouti, qui serait de plus
de 150 MFDJ, et les mesures de rétorsions appliquées
pour éviter d’honorer cette créance on se pose de
grandes questions quant à la volonté gouvernementale
de considérer les entreprises privées comme partenaires
économiques et sur sa politique d’incitation à l’investissement
privé en République de Djibouti.

Le contenu
des interviews parus dans la presse locale est édifiant,
on pourrait titrer ainsi les articles par
 » Nous n’avons pas atteint nos objectifs !!! mais cela ira
mieux demain …sous la conduite de son Excellence Ismaël
Omar Guelleh…. « .

L’homme de
l’ombre qui tire les ficelles depuis plus de 20 ans à Djibouti
est plus à même de  » jeter de la poudre aux
yeux  » que d’agir dans l’intérêt de la Nation.
Prétendre diriger le pays ce n’est pas faire fuir la Nation
djiboutienne devant soi .. c’est la faire suivre en démontrant
que l’on a une Ambition pour construire un pays et non une Ambition
basée exclusivement sur le profit personnel.

La terreur
que fait régner la dictature d’un autre âge sur le
pays et à tous les échelons de la hiérarchie
ne permet pas à chacune et chacun de s’exprimer. Le régime
d’Ismaël Omar ne doit sa survie qu’au clientélisme
ou à l’utilisation de la force sanguinaire et à
la menace immédiate d’incarcération à la
sinistre prison de Gabode.

Dans de telles
conditions, rien de surprenant à ce que les défections
de fonctionnaires et de militaires à tous les niveaux de
la hiérarchie s’accélèrent et provoquent
dans certaines ethnies importantes, discréditées
ignominieusement par Ismaël Omar Guelleh, de vives réactions
qui génèrent une mobilisation générale
contre le dictateur, ses exactions les plus diverses et ses artifices
fallacieux.

Le mal est
fait, Ismaël Omar fait aujourd’hui l’unanimité contre
lui et ses forces de répression importées d’ailleurs
qu’il maintient en conditions par l’utilisation frauduleuse et
les détournements des aides extérieures qu’obtient
la République de Djibouti.
Ses rares  » collaborateurs  » fidélisés
par la corruption, les profits qu’ils peuvent en tirer et que
par cela, ont préparé leur chemin de repli vers
Ottawa, les Etats Unis d’Amérique ou vers un pays d’accueil…..

Certains tentent
depuis quelques mois de négocier discrètement leur
ralliement à l’opposition djiboutienne à la condition
que leur  » ardoise  » soit effacée le moment venu
et conservent le patrimoine immobilier acquis.

Si quelques
noms étaient publiés….on pourrait mieux mesurer
l’isolement dans lequel se trouve Ismaël Omar Guelleh.