04/11/02 (B170) Changer le nom des rues de Djibouti-Ville. L’ASSOCIATION POUR LA PROTECTION DE LA SOUVERAINETE NATIONALE nous transmet la copie d’un article de La Nation en nous précisant qu’elle a joué un rôle prépondérant dans les décisions.

____________________________________
Extrait de La Nation
Municipalité : La nouvelle donne

Naguère nos
rues et nos boulevard portaient les noms des figures célébres
qui appartenaient au patrimoine historique de la puissance coloniale. Depuis
une décennie, la ville de Djibouti s’autorise à adopter une
politique municipale visant à nationaliser la dénomination de
nos rues et boulevard. A ce titre, le Décret n° : 2002-0775/PR/MID
a été promulgué le 26 octobre 2002. Dorénavant
les rues, les boulevard et les avenues cités ci-dessous se dénomment
comme suit :

Mohamed Farah Dirih
ex-Avenue G. Clémenceau du Bd de dit :  » Djanaleh  » Gaulle
jusqu’au Bd Bonhour

Mohamed Ahmed Issa
ex-Avenue du Maréchal Joffre, du dit : « Cheiko » Rond Point
Marco-Pollo jusqu’au virage de l’Avenue Gallieni

Mohamed Dileita Chehem
ex-Avenue du Général Lyautey de : la Place Tokyo au rond point
Marco Pollo

Mohamed Djama Elabeh
ex-Avenue Pasteur, de la place de la Gare au Rond point Marco Pollo

Ali Coubèche
ex-Rue Solleilet, de l’Avenue Brazzaville jusqu’à la limite du Boulevard
Bonhour

Mahamoud Haïd
ex-avenue des Messageries de carrefour Croix-de-Lorraine à l’entrée
du Port

Ali Ahmed Abdallah
ex-rue Pierre-Pascal, de la rue de dit :  » Ali Oudoum  » Marseille
à l’Avenue Administrateur Bernard

Hassan Houssein ex-rue
de Curie, de l’Avenue dit Hassan Gaulis Brazzaville au rond-point Odéon

Kaireh Kayad Wador
ex-rue Clochettes devant L’Ambassade d’Ethiopie jusqu’à l’Avenue
Georges-Pompidou

Idriss Omar Guelleh
ex-Avenue du Général Galieni passant devant l’hôpital
Peltier jusqu’au Carrefour de la Croix-de-la-Lorraine

Nasro Houmed Abro
ex-rue Fleuriot entre la rue de la gare et l’avenue Gallieni

Aicha Bogoreh Darar
ex-rue de Bonn venant de l’Aéroport longeant le Centre Mères
et Enfant

Mohamed Ahmed Houmed
rue traversant devant l’Ecole dit Doudou Françoise Dolto et devant
l’Eglise Ethiopienne

Abdillahi Doualeh
Waïs ex-Avenue Brazzaville du Bd (Iftin) de Gaulle jusqu’au Commencement
de la rue de Paris

Abdillahi Ardeyeh
Abaneh voie longeant sur l’ouest du Lotissement Hodan et se projetant sur
la route de Doraleh

Abdi Hassan Liban
voie traversant au Sud du Dit Hatouf.

Nous reviendrons sur
le reste de nouveaux noms des rues dans nos prochaines éditions.

________________________________

L’Association précise
qu’elle a recueilli 80.000 signatures qui auraient pesé lourd, d’après
elle, dans la décision.

Sans vouloir remettre
nullement en cause la véracité des données, nous sommes
étonnés qu’une pétition, qui s’affiche ‘non gouvernementale’,
ait pu recueillir les signatures de 13 % environ de la population totale estimée
de la République … Mais à Djibouti, les scrutins, les pétitions,
les manifestations en faveur de Guelleh, prennent toujours des proportions
étonnantes (pour ne pas dire constestables) surtout quand elles sont
relatées dans La Nation. Peu importe d’ailleurs.

Nous sommes beaucoup plus
surpris de découvrir que les deux plus grandes artères ne portent
pas encore les noms des deux célèbres dictateurs : l’ex Président
Gouled et surtout Guelleh, sans lequel ce symbole de retour à la
souveraineté nationale, par le biais du changement des noms de rue
de la capitale, n’aurait pas été possible, puisqu’il décide
tout.

En revanche, son frère
Idriss Guelleh, dont la réputation est sulfureuse, figure pour la postérité,
afin de servir d’exemple pour les jeunes générations (en leur
rappelant que le crime ne paye pas ? ). Et il ne remplace pas n’importe qui ! Volonté ou hasard, il prend la place du Général Galliéni, grande figure de la puissance militaire française, chef intègre et chef courageux.

En ce qui concerne Ismaël
Omar Guelleh, à l’évidence il y a eu un oubli qui sera vite
réparé !

Et par exemple, l’ancien
Premier Ministre Barkat ou Ahmed Dini (grand détenteur du hochet suprême
de la République) : les a-t-on oubliés ?
Les
pauvres ! Ce sera pour le prochain tour !

Le machisme est-il toujours
aussi vivace ? Nous notons que l’ASSOCIATION POUR LA PROTECTION DE LA SOUVERAINETE
NATIONALE n’a pas voulu céder à la mode actuelle … Il n’y
a pas les 10 % minimum requis de femmes dans cette liste, contrairement à la nouvelle loi sur la représentation des femmes. (Une seule sur 16,
soit 6%). Les rues de Djibouti ne sont-elles pas encore préparées
à rendre aux femmes l’hommage qu’elles méritent ?

En tout cas, nous adressons nos plus vives félicitations à cette association qui a atteint ses objectifs ambitieux au prix d’une lutte acharnée contre les fantomes de l’époque coloniale …

Va-t-elle s’occuper avec autant de courage des malheurs de la population ? C’est à souhaiter, car elle a prouvé sa capacité de mobilisation sur un sujet important !

A quand une pétition contre la pauvreté, contre l’injustice et pour la liberté d’expression ? On vous parie que le record sera battu et qu’elle enregistrera plus de 80.000 signatures !