14/01/03 (B180/2) Djibouti : succès total pour le clan Guelleh (Nouvel Observateur)

A l’issue des premières
législatives multipartites, l’UMP a remporté 62,7% des votes,
contre 37,3% pour l’Union pour une alternative démocratique.

Les partisans du président
djiboutien Ismaël Omar Guelleh ont conservé la totalité
des 65 sièges mis en jeu lors d’élections législatives
considérées comme le premier scrutin véritablement multipartite
de l’histoire de cette ancienne colonie française, indépendante
depuis 1977.

Le ministre de l’Intérieur
Abdulkader Douleh Waïs a annoncé samedi que l’Union pour la majorité
présidentielle, alliance de quatre partis en faveur du pouvoir en place,
a remporté 62,7% des votes, contre 37,3% pour l’Union pour une alternative
démocratique dirigée par le rebelle Ahmed Dini Ahmed. Le taux
de participation est évalué à 48%.

Dans la capitale Djibouti,
où plus de la moitié des 700.000 habitants du pays résident,
l’UMP a recueilli 55,07% des voix. Pour la première fois, des femmes
-au moins sept- siègeront obligatoirement à l’Assemblée.
Il n’était pas possible samedi de déterminer leur nombre. Selon
la constitution djiboutienne, le parti qui obtient la majorité dans
chacune des cinq circonscriptions du pays remporte tous les sièges
du Parlement.

Fraude ?

Le Rassemblement populaire
pour le progrès (RPP), qui dirige Djibouti depuis son indépendance,
avait remporté les 65 sièges aux législatives de 1992
et 1997, contestés par l’opposition. Cette fois, le scrutin était
supervisé par des observateurs de la Ligue arabe et de l’union africaine.

Selon le président
de la commission électorale, Ahmed Areita, les élections se
sont déroulées sans incident. Mais le chef de l’opposition à
Djibouti, Ahmed Dini, a dénoncé samedi des « fraudes ».
« Nous dénonçons le résultat des fraudes et nous
le condamnons.

Nous allons porter cela
devant le Conseil constitutionnel », a déclaré Ahmed Dini,
tête de liste de l’Union pour l’alternance démocratique (UAD).
Selon lui, il y a eu une « non-distribution des cartes électorales
et une délivrance excessive des ordonnances (du juge pour voter), ce
qui a permis un vote multiple ». Il a ajouté avoir demandé
à ses sympathisants de ne pas manifester dans les rues, se prononçant
à titre personnel pour « la voie légale ».