28/07/03 (B207) DJIBOUTI VILLE POUVOIR ET RICHESSE (lecteur)

Il est incontestable que
le processus de centralisation économique, et en particulier, financier,
joue dans le sens de la spécialisation de la ville de Djibouti et d’un
renforcement de l’hégémonie de la capitale.

Ce que nous disent les
responsables du RPP : " pas de finance sans pouvoir et réciproquement
" Eh oui ! Il fallait y penser : le pouvoir ne répartit pas ;
il amasse !

Car l’argent préfère
la concentration et la concentration appelle l’argent. C’est la conviction,
frappée du bon sens, des Djiboutiens.

Depuis 20 ans. Car les
membres du RPP ou qui se prétendent tels, sont complices, objectivement
ou non de ses conséquences ; l’aggravation des inégalités
: l’augmentation de la pauvreté, les atteintes aux droits de l’homme,
les attaques contre la liberté expression, la montée de l’extrémiste

Et des discours qui prônent
la ségrégation et l’exclusion. Dans le contexte actuel de polémique
autour d’une prétendue décentralisation à la Djiboutienne
signée avec le Frud de Dini qui n’a de décentralisation que
le nom. Djibouti ville écrase le reste. La concentration des richesses
autour de Djibouti est comparable à la situation que l’on trouvait
aux temps
des Sultanats.

Voila pourquoi le pays
voit partir tant de jeunes Djiboutiens diplômés. De jeunes Djiboutiens
diplômés qui, pour justifier leur salaire, vont parfois concurrencer
des entreprises djiboutiennes moins dotées en Matière grise.

On marche sur la tête.

Cette hyper concentration
des postes stratégiques trouve sa traduction dans le financement de
l’Etat, la réalité de l’économie djiboutienne est détournée
de sa signification et manipulée par le pouvoir pour prétendre
que la ville de Djibouti financerait des forages dans d’autres régions.

Or c’est le contraire
qui est vrai.

La responsabilité
historique du RPP, le nombres de conseillers, ministres, députés,
chef d’entreprise, certaines personnes cumulant deux, voire dix postes à
responsabilité. 95% d’entres eux habitent à Djibouti ville,
depuis le jour de l’indépendance

Les promotions, les affectations
de marchés, les projets sont toujours soumis à une autorisation
préalable du pouvoir en place. Les critères sont largement connus
d’avance, liens familiaux, tribalisme, collabo, voire même religieux.

En 20 ans, les inégalités
au détriment des autres régions ont donc augmenté de
+ 40% autrement dit, on mesure combien la revendication à Djibouti
en faveur de régions fortes, dotées de réels pouvoirs
de décision politique et d’un budget était déjà
pleinement justifiée à l’arrivée au pouvoir du Président
Gouled. Aujourd’hui elle est encore plus fondée.

J’oserai ce propos provocant.
Les entrepreneurs djiboutiens qui sont animés par une volonté
de développer leurs activités dans les autres région
(dikhil), parce qu’ils sont sincèrement attachés a ce pays et
les travailleurs Djiboutiens qui ne se satisferont pas pour eux mémes
et pour leurs enfants du rôle de tâcheron du pouvoir actuel.

On a tous intérêt
à être solidaires.

Il ne faut plus attendre
que les décisions tombent de Djibouti ville. C’est dans les autres
villes que les alternatives doivent se construire. Dans une certaine confrontation
sans doute.

Mais notre génération
saura relever ce défi.

Djibouti peut offrir a
ses Enfants un avenir meilleur.

A
la manière de D.A.F.
Par un lecteur qui tient à lui rendre hommage