05/01/04 (B228) Un lecteur nous offre un conte pour enfant. Cette semaine, le premier épisode : AU ROYAUME DU POUNT.

Nous sommes au mois de
juin 1899 alors que des milliers de Pountiens vivent des heures difficiles
et mouvementées ; en signe de désarroi, les baronnes et les
princesses pleurent. Des centaines de sujets interpellent les barons et les
ducs en signe de protestation.

Qui peut bien provoquer
autant d’émotion dans le cœur des Pountiens, peuple d’ordinaire
si paisible ?

C’est Ibrahim Ogade Gabayo
qui, s’est rendu coupable d’un crime impardonnable, même aux yeux de
sa propre mère. L’homme, auquel Ogade Gabayo devait son titre de Prince
issarien, sa fortune et ses succès vient d’être destitué
et enfermé dans un chalet sur le mont Artus ou vivent les ancêtres
devenus fou et aliénés.

Le premier Roi Gouloud
Atilah, Père de la Nation pountienne n’est plus ! Tel est le verdict
de ce jour historique de juin 1899. Ce n’est pas la mise à mort d’un
grand Roi mais celle d’un mythe adoré par sa cour et par ses sujets.

Depuis la création
de leur pays, les Pountiens jouissaient de la liberté enfin retrouvée
avec délices et ferveur, et ils voyaient leur avenir, sans ombre, sous
la tutelle de leur célèbre Roi, Roi parmi les Roi.

Or on avait appris ce
jour-là que le Roi, tant aimé, avait abdiqué.

Comment en était-on
arrivé à cette triste fin de règne ?

Ibrahim Ogade Gaya était
né vers 1837 a Dir-Da sur les terres de l’Empereur Abys Ali-Sela, le
Roi des Amariens, descendant direct du Roi Salomon et de la Reine de Sabah.
Ses lointains ancêtres Darodiens vivaient dans le village de Kilkila,
le long du fleuve Jubba.

Au cours des siécles
ses ancêtres avaient construit une fortune en pratiquant l’élevage
des chameaux royaux. Pour l’honorer, l’Iguss issarien lui décerna un
titre officiel et c’est ainsi que leur nom Gaya devient Gabayo citoyens issariens,
éleveurs officiels des chameaux royaux.

Le jeune Ibrahim eût
une enfance difficile, sans cesse tiraillé et éduqué
par des missionnaires.

Il manifesta très
vite, un goût affrimé pour les soirées mondaines, en particulier
chez son oncle le Duc Yousouf surnommé le Duc Bourgois. Après
avoir terminé ses études, il partit séjourner à
Burime chez une tante, la Comtesse Amida du royaume de Gadabérion.
C’est là qu’il apprit les règles du commerce de chameaux, des
rudiments de langues étrangères et l’art de la négociation.

De retour chez son Oncle
à la Cour, lors d’une fête donnée à l’occasion
de l’Anniversaire de la Duchesse Magané, épouse du Duc Yousouf,
il rencontra le vicaire Hassin Sid et surtout son père spirituel le
grand Duc Gouloud Atilah.

Le grand Duc Gouloud Atilah
l’emmena visiter ses terres et très rapidement, il en fit son régisseur.
Grâce à cette promotion, il était désormais admis
à la table des Seigneurs qui passaient leur temps à écumer
le Royaume issarien.

De retour d’une campagne
de pillage, les seigneurs lui offrirent un château, des terres et de
bons pâturages pour qu’il puisse élever dignement les chameaux
royaux.

Confortablement installé
dans son nouveau Château, Ibrahim disposait de tout le temps nécessaire
pour se consacrer au soin de ces bêtes ; rusé, il savait offrir
quelques chameaux à l’Empereur Zion Ba qui régnait dans le Nord
sur plusieurs Royaumes (Abgallions, Darodiens, Majertians, etc.)

Il essaya bien d’être
reçu à la Cour de l’Empereur Ali Séla, mais l’opposition
des Amarions et des Tigiens lui en barra définitivement l’accès.

Comment a commencé
la carrière du grand Duc Gouloud Atilah ?

Eh bien, selon la légende,
c’est en falsifiant un testament qu’il a réussi à dépouiller
le Duc Chideh de l’héritage qui lui revenait normalement .S’inspirant
du Reer issarien, il avait réussi a fédérer plusieurs
Ducs, Comtes, Barons, Iguss et grands Prélats afin de chasser des terres
du Pount, les fantassins kromanions .

Avec ses méthodes
autoritaires, il était indiscutablement l’homme de la situation. Le
duc Gouloud Atilah avait plusieurs facettes, du talent, un sens aigu de l’observation
et une grande capacité de déduction qui lui permettait de surprendre,
à son plus grand bonheur, nombreux de ses interlocuteurs, qui étaient
souvent médusés.

Il avait une ressemblance
certaine avec l’empereur Zion Ba, un visage sec, une haute taille, une belle
allure. A l’image de Zion Ba, il effectuait de longs séjours dans la
brousse pour nouer des accords avec les Sultans du Royaume Afan, Ali le Sultan
afan était Vice-Roi du Pount en vertu des accords passés avec
les fantassins Kromanions.

Le grand Duc Gouloud Atilah
réussi là où l’occupant officiel avait échoué.

Toujours accompagné
d’un cortége de courtisans admiratifs et dévoués qui
racontait tous ses succés, Ibrahim Ogadé Gabayo, en tant que
Régisseur royal et parlant plusieurs dialectes, était devenu
un homme d’action capable tout à la fois d’assister le grand Duc et
de le conseiller. Le fait qu’il soit un homme de terrain représentait
un atout incomparable au yeux du grand Duc.

C’est en 1877, que le
grand Duc Gouloud Atilah fut courroné Roi du Pount. En son Royaume
vivaient des Issariens, des Afanians , des Gadabérions, des Issakariens,
des Abyssins, des Sabéens et les fantassins Kromanions . Tous furent
contraints de prêter allégeance au nouveau Roi Gouloud Atilah
. La cour s’installa immédiatement dans le nouveau Palais royal.

Parmi la noblesse, une
souche particulière formait la noblesse d’épée. Ses membres
étaient issus des plus grandes familles nobles, tous d’origine issariens,
mais d’une souche particulière : les Mamuses. Issus de cette souche,
on comptait à l’époque, un Prince ,8 Ducs , 20 comtes et 2 Barons,
plus une dizaine de grands Prélats. En règle générale,
ces nobles d’épées dépensaient plus qu’ils ne gagnaient
mais ils étaient assurés de l’intervention du roi en leur faveur,
pour couvrir leurs dettes personnelles.

Nota : Ceci est un
conte pour enfant. Toute ressemblance avec des personnages vivants ou ayant
existés ne pourrait être que le fruit du Hasard. Vous trouverez
la suite dans les aventures du Prince Ibrahim Ogade Gabayo, à paraître
prochainement.