15/06/04 (B251) 15/06/04 (B251) Fédération internationale des Journalistes (FIJ / Bruxelles) – Communiqué demandant la libération immédiate de Houssein Ahmed Farah

La FIJ condamne une
nouvelle arrestation arbitraire à Djibouti

15/06/2004

La Fédération
Internationale des Journalistes a condamné aujourd’hui avec la
plus grande fermeté la détention arbitraire de Monsieur Houssein
Ahmed Farah, journaliste au Renouveau, qui a été arbitrairement
arrêté mardi 8 juin 2004 vers midi par la police à Djibouti-ville,
capitale de la République de Djibouti.

Détenu pendant
plus de quatre jours dans les geôles de la police, bien au-delà
de la durée légale maximale (96 heures) de garde à vue,
M. Houssein Ahmed Farah a été placé sous mandat de dépôt
à la prison centrale de Gabode à la périphérie
de la capitale. Le journaliste a été mis à l’isolement
dans le bloc de cellules le plus inhumain du pénitencier connu sous
l’appellation de « cellules 13 ». Il y fait plus de 45°c en ce
moment, l’eau n’y coule plus, l’aération y est quasiment inexistante
et une mare d’eaux usées (eaux de toilettes) l’entoure. Il est privé
de visites et de tout autre contact.

« Cette sordide
arrestation, sous de fal lacieux prétextes et en totale violation des
droits de la personne, relève d’un arbitraire d’un autre
temps » a déclaré Aidan White, Secrétaire Général
de la FIJ. « De telles actions sont en contradiction fondamentale non
seulement avec la constitution djiboutienne mais aussi avec les accords internationaux
tels que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques signé
par la République de Djibouti l’année dernière ».

Le journaliste revenait
d’un reportage dans le quartier d’Arhiba, à Djibouti-ville, quand
il fut sommé de s’arrêter d’urgence par la police au
passage du cortège de Madame Kadra Mahamoud, épouse du chef
de l’Etat M. Isamel Omar Guelleh.

Il est accusé de
« mise en danger du cortège de la première dame ».

« Il s’agit
d’un véritable acharnement contre les lambeaux de la presse indépendante,
qui rappelle de sinistres souvenirs » a déclaré White.
« Plus que jamais, la crédibilité du pouvoir, qui signe
des accords sur les droits politique s et embastille les journalistes, est
en cause ».

Houssein Ahmed Farah est
le frère de M. Daher Ahmed Farah, rédacteur en chef et directeur
de publication du Renouveau, qui a été régulièrement
emprisonné par les autorités pour délits de presse. Une
procédure visant à fermer le journal est également en
cours devant la Cour suprême de Djibouti.

La FIJ demande instamment
aux autorités djiboutiennes de libérer Houssein Ahmed Farah
et de mettre un terme aux attaques contre la liberté d’expression.