10/11/04 (B271) Les petites souris ont parfois un magnétophone et de bonnes antennes : elles nous font parvenir la transcription d’une discussion (totalement imaginées) entre deux généraux hauts placés d’un pays imaginaire. (Lecteur)

le 1er Général
:
Salut, mon vieux, merci d’avoir répondu à ma convocation aussi
vite. J’avais besoin de mettre les choses au point avec toi. Mais je te rappelle
que je suis ton supérieur, même si nous sommes complices dans
bien des domaines, tu pourrais me saluer mieux que cela.

le 2ème Général
:
Excuse-moi, tu as certainement raison, mais je n’ai jamais été
habitué à te saluer lorsque nous étions dans un cadre
privé, comme ton bureau. A l’extérieur, cela était différent
et tu le sais bien.

1er :
Assied-toi. C’est sérieux.

Je t’ai convoqué,
car je voudrais faire le point sur des affaires graves qui me dérangent
beaucoup et j’ai des doutes sur ta fidélité et sur ton engagement
à mon égard. Je suis ton supérieur dans la hiérarchie
et ayant été ami avec toi, je sais que je peux te parler franchement.
Répond-moi clairement et sans te tortiller comme tu le fais en ce moment.
As-tu déclenché la guerre contre moi ? C’est simple. Je ne veux
qu’un mot OUI ou NON.

2ème :
Mais tu es fou. Mon vieux. Pour quelles raisons est-ce que j’aurais lancé
la bataille contre toi ? On se connait depuis des années, on travaille
(hum, enfin le peu qu’on peut accomplir dans une semaine normale, qui n’est
pas bien harassant) ensemble depuis longtemps. On se connait. On a des intérêts
financiers communs. Pourquoi est ce que j’aurai déclenché des
hostilités contre toi ?

1er :
Cesse ton baratin de camelot. Tu répond par OUI ou par NON à
ma question. Sinon je te fais mettre aux arrêts et je te prive à
vie de tes petits plaisirs personnels.

2ème :
Je ne vois vraiment pas où tu veux en venir ? Tu veux la guerre, alors
tu l’auras !

1er :
C’est bien, j’en étais sur, tu reconnais. Je comprend maintenant ce
qui se passe depuis plusieurs semaines. Toutes ces informations qui sont publiées
sur Internet contre moi : l’état de ma fortune, mon patrimoine immobilier,
mes voitures, ma mosquée et curieusement jamais rien sur toi. C’est
vrai que financièrement tu pèses un peu moins lourd que moi,
mais à peine : il y a suffisament pour dire des choses sur ta fortune,
pas très clairement acquise. C’était donc toi, la taupe qui
me dénonce en essayant de provoquer ma chute ?

2ème :
Mais non, pas du tout. Je n’ai rien fait contre toi ….

1er :
C’est peut-être vrai, mais au minimum tu as laissé faire. Car
j’ai trouvé la preuve que ces indiscrétions et ces photos qui
me dénoncent comme un corrompu, viennent de ton service. On a tous
les codes et les dates d’envoi. Et c’est un subordonné proche de toi,
très proche même.

2ème :
De qui parles-tu ?

1er :
A toi de l’identifier. J’y suis bien arrivé … Maintenant je te signale
que puisque tu as ouvert les hostilités entre nous, car tu ne pouvais
pas l’ignorer, tu vas recevoir la monnaie de ta pièce au centuple.
Ne t’étonne pas si des informations paraissent sur toi dans les prochains
jours, ca va te faire très mal …

2ème :
Mais il n’y a rien à dire sur moi. Tu perds ton temps sur ce domaine.

1er :
C’est bien ce que tu crois. Souviens-toi, ces gens assassinés et le
charnier dans lequel tu les fais enterrer rapidement : combien ? 200 ? 300
? Eh bien, on a localisé le terrain et on va le faire fouiller. Ca
t’en bouche un coin ? Non ? Tes petites soirées entre amies, eh bien
on a quelques vidéos qui vont te rappeler des bons souvenirs, mais
ça pourrait mettre ton épouse mal à l’aise, alors par
respect pour elle, on va attendre quelques jours .. En revanche, tu as dirigé
des actions meurtrières là-haut sur la partie boisée
de notre pays : il y a des témoins. On va les aider à porter
plainte contre toi. Et puis pour le reste, ce sera des surprises, une chaque
semaine, pour que tu aies le temps de bien assimiler ce qui t’arrive. Dans deux mois, t’es à genou, je te le certifie et tu demanderas pardon.

2ème :
C’est complètement fou ! Je ne comprend toujours pas ce qui te prend. Tu sembles fatigué.

1er :
Pas du tout. Fou de rage contre toi, serait un terme plus adapté.

2ème :
Alors arrête tes idées calomnieuses à mon endroit et frappe-moi.
Un bon coup, si cela peut te faire du bien. Vise plutôt le derrière,
car je suis plus habitué à recevoir des coups de ce côté-là et je me suis endurci.
N’hésite pas, soulage-toi un bon coup.

________________________________________________
La bande d’enregistrement était malheureusement terminée et
nous n’avons pas la suite de cette conversation imaginaire, mais la petite
souris était toujours là et elle nous a raconté que les
deux généraux s’étaient étripés comme de vrais
soldats savent le faire avec la cruauté et la vulgarité en usage
dans les Etats-majors des pays imaginaires.

Ils se seraient quittés absolument fâchés et déterminés
à se nuire jusqu’à leur dernier soupir. A compter de ce jour funeste pour eux, mais heureux pour
eux, tous les militaires qui étaient placés sous leurs ordres
et qui ne les respectaient plus depuis des années, purent travailler
de nouveau, sans obstacle et en utilisant à bon escient les budgets
militaires qui n’étaient plus détournés..