16/04/2018 (Brève 1145) Appel aux dons pour un pauvre SMICAR Djiboutien. De quoi pleurer dans les chaumières !!!
/dans Interview, Jeune Afrique /par jlschaalDans une longue interview publiée par Jeune Afrique (Le magazine souvent à la botte des dictateurs – N°2988 du 15 au 21 avril 2018), nous découvrons le travail des conseillers en communication qui ont concocté des tonnes de carabistouille. Un bonheur !
La meilleure information est la plus triste en même temps : c’est le salaire que Guelleh déclare :
“Et le président de la République?
Vous allez sourire
Je gagne 359000 francs moins quemes ministres.”
L’équipe de l’ARDHD est assurée que toutes les Djiboutiennes et tous les Djiboutiens vont mourir de rire … mais elle espère que l’appel aux dons qu’elle lance, dès cet instant, sera un grand succès …. !
359.000 Fdj, cela fait combien en Euro ?
1.645,81 , soit très légérement plus que le SMIC brut français. Vraiment on va pleurer…..
Certainement Guelleh a-t-il oublié de dire qu’avec cela, il doit assurer le train de vie familial, un somptueux appartement à Paris et d’autres propriétés de qualité dans le monde, ce qui représente des charges importantes (taxes d’habitation et assimilés, entretien, personnel, etc.) La famille du Prince noir et de la Reine Paulette de Pacotilles doit donc se serrer la ceinture pour boucler les fins de mois. D’accord sur le plan physique cela ne se voit pas et question ceinture, il faut plutôt imaginer de la grande, grande taille.
Il faut quand même noter que Guelleh a oublié de dire que l’Etat lui payait un loyer pour qu’il habite dans sa propre maison (Haramous), laquelle avait pourtant été payée par l’Etat. C’est un peu compliqué, mais ce genre d’acrobatie que les démocraties appellent des abus de biens sociaux est largement répandue au sein de la bande dirigeante.
Guelleh paye-t-il ses voitures ? Non. Sa nourriture ? Non
Et en plus, il a compte ouvert et sans justificatif sur le Trésor djiboutien et certaines mauvaises langues vont jusqu’à affirmer que ni lui, ni sa famille, ne se prive d’exercer ce qu’ils considèrent comme des droits de tirage illimités….
Bon séchez vos larmes, braves gens. Le couple présidentiel, en dépit d’un petit salaire non imposable, a de larges ressources pour mener grand train et pour développer ses différents comptes en banque un peu partout dans le monde…
14/11/2011 (B630) Dans la série des interviews (presque) imaginaires, notre correspondant a pu rencontrer le Ministre djiboutien de l’intérieur: Hassan Darar Houffaneh. “D’abord démasquer les taupes …”
/dans HUMOUR, Interview, Interviews (presque) imaginaires /par jlschaalARDHD : Monsieur le Ministre, nous tenons d’abord à vous remercier de nous avoir accordé cet entretien.
Hassan Darar Houffaneh : Mais c’est tout à fait normal. A mon niveau, je n’ai aucun à priori contre quiconque, qu’il soit journaliste, opposant, syndicaliste. Chacun est libre de s’exprimer librement et sans retenue à Djibouti, à condition de ne pas toucher aux intérêts nationaux de notre pays souverain, ni à sa famille régnante.
ARDHD : Nous avons souhaité vous rencontrer pour parler de cette rumeur concernant la dissolution possible de la LDDH.
H D H : oui un beau scandale ! Il y a des taupes dans mon ministère, des taupes malfaisantes qui me coupent sauvagement l’herbe sous les pieds, m’empêchant d’accomplir les ordres donnés par notre Chef infaillible.
Pensez donc ! Alors que j’étudiais toutes les possibilités de mettre un terme à cette officine sordide, à ce repaire de brigands frustrés qui avancent masqués derrière la noble bannière des Défenseurs des droits de l’homme, voilà que l’information était déjà publiée par votre site et aussitôt reprise par d’autre.
J’avais choisi le vendredi pour bénéficier de l’effet de surprise. Et pof ! l’information est officialisée avant même que j’ai pris la décision et choisi la meilleure voie pour la mettre en oeuvre.
ARDHD : la meilleure voie ?
HDH : oui, soit une décision de radiation administrative par décret de cette association demain en Conseil des ministres, soit une plainte en justice. Dans ce deuxième cas, c’est un peu plus compliqué, car bien qu’ils soient totalement soumis aux ordres de Sa Majesté, les juges demandent un minimum de preuves. Ca prend du temps pour les fabriquer. Il faut convaincre les faux témoins, trouver des faux tampons, ne pas se tromper dans les dates, … C’est faisable, mais on y perd un temps précieux. Et moi du temps, j’en ai très peu.
Notre maître m’a bien prévenu. Si je n’obtiens pas le résultat qu’il attend avant la fin de la semaine, c’est moi qui saute ! Et on me reprend ma belle voiture neuve de fonction, mon salaire et mes droits de tirage sur les affaires de corruption. Alors vous pouvez mesurer combien je suis motivé pour trouver la solution la plus rapide. Je risque de tout perdre en une seconde …
ARDHD : qu’allez-vous faire ?
HDH : d’abord chercher les taupes. Mon ministère est infiltré par la LDDH, c’est clair. Ils ont des agents secrets partout. Ce n’est plus une association, c’est une hydre qui gangrène notre beau système de gouvernement. Pensez ! Connaître mes décisions avant que je les ai prises ! Du jamais vu. Donc je dois démasquer les taupes en priorité.
ARDHD : et ensuite ?
HDH : ensuite, je leur tranche la gorge ! Non, je plaisantais, j’ai mieux que cela. J’appelle le SRD et ils se chargeront de les faire avouer. Au passage, j’ai noté que le SDS avait eu un moment de faiblesse … ils n’ont pas été capables d’anticiper le fait que mon ministère était infecté par les taupes. D’ailleurs je n’exclue pas le fait qu’elles y aient été placées par mon prédecesseur, ce cher Yacin Elmi, comme des bombes à retardement, uniquement pour me nuire. C’est bien son style.
Madame Kadra Haid m’avait
d’ailleurs bien recommandé de me méfier de lui, le jour où elle m’a donné ma feuille de route pour le mois de novembre. Quelle femme de tête et organisée par dessus le marché ! Ca c’est un homme, pardon, je voulais dire une femme de tête.
ARDHD : en dépit de ce que vous qualifiez de contretemps, comment allez-vous agir maintenant pour atteindre vos objectifs.
HDH : d’abord, je vais faire un communiqué qui sera repris par l’ADI, la RTD et La Nation, dans lequel je dirai, la main sur le coeur comme Obama, mon attachement solennel, convaincu et indéfectible à la cause des droits de l’homme et à ses ardents défenseurs.
J’ajouterai que je sais que rien n’est encore parfait en république de Djibouti, mais que je consacre les 2/3 de mon temps de travail journalier (*), ce qui est considérable aux droits de l’homme et à veiller à ce qu’on les bafoue plus intelligemment que par le passé.
Ensuite je ferai la différence entre d’un côté d’honnêtes défenseurs des Droits de l’Homme, à l’image, par exemple, d’Idriss Ali Arnaoud, le Président de la Chambre ou de Mohamed Aref, l’ancien membre repenti d’Amnesty et de l’autre ce petit groupe d’illuminés malfaisants qui composent la LDDH.
Cela expliquera pourquoi je propose la dissolution immédiate de la LDDH en Conseil des Ministres du mardi.
ARDHD : sur quels motifs ?
HDH : ce n’est pas cela qui manque et comme le disent nos grands amis arabes, “bats la LDDH tous les mardis, si tu ne sais pas pourquoi, elle le sait !”. Tous les prétextes seront les bienvenus et j’ajouterai qu’elle a touché à l’intouchable, ce qui mettra un point final et sans appel à mon réquisitoire.
ARDHD : c’est un peu mince en effet ! Mais nous vous remercions de cet entretien fort instructif.
HDH : je suis rassuré que vous partagiez mon opinion. Vous voyez bien, alors que nous sommes en opposition dans la vie, que nous pouvons nous entendre sur les principes fondamentaux des droits de l’homme ….
ARDHD : hum ! Pas si sur !
(*) NDLR : estimation moyenne du temsp de travail effectif : 90 minutes par jour. Les 2/3 cela donne à peu près 60 minutes par jour !
25/10/2011 (B627) Dans la série des interviews (presque) imaginaires, un représentant de l’ARDHD a rencontré Guelleh, à sa demande, dans sa résidence d’Arta. Il lui a fait part de ses états d’âme, en toute transparence … Bof ! au final, rien de changé …
/dans Interview, Interviews (presque) imaginaires /par jlschaalIl y a quelques heures, nous avons été fort surpris de recevoir un appel dHassan Saïd qui nous a demandé de nous rendre de toute urgence à la résidence présidentielle dArta, car le Président Guelleh souhaitait nous accorder une interview.
Nous avons demandé des garanties avant daccepter que lun de nos correspondants sur place se rende à cette convocation officielle. Dabord la garantie quil ne serait pas arrêté sur place, puis quIOG répondrait en toute transparence à toutes nos questions et enfin que nous serions autorisés à publier lintégralité de lentretien.
Hassan Saïd a répondu positivement à toutes nos demandes préablables, ce quil a confirmé en envoyant un Fax authentique.(*)
Notre correspondant sest donc rendu le mardi 24 octobre à Arta où il a été accueilli courtoisement avant dêtre introduit dans le salon de réception de la résidence de week end des Princes de Pacotilles.
ARDHD : Monsieur Guelleh, dabord sachez que nous considérons cette invitation comme un très grand honneur. Il nest pas fréquent de rencontrer en tête à tête, le grand prince de la Corne de lAfrique, grand ami des plus puissants
IOG : épargnez-moi la flagornerie, je vous prie, venons-en aux faits.
Comme le vous le savez, puisque vous lavez écrit, jai décidé de prendre trois jours, non pas de repos, mais de réflexion et dintrospection.
Qui suis-je ? Où vais-je ?
Voilà des questions fondamentales, auxquelles il me faut des réponses rapidement. La mort dans des conditions honteuses, je devrais dire lexécution sommaire et extrajudiciaire de mon vieux camarade et maître à penser, ma totalement bouleversé.
Je savais que lingratitude de nos peuples était sans limite, mais de là à assassiner un dirigeant en exercice, plein de bon sens et qui justifiait dune longue expérience … C’est un crime honteux que je condamne sans appel.
ARDHD : certainement, Monsieur le Président. Cest votre point de vue et nous le respectons. Mais au-delà de la tristesse que vous éprouvez, ny aurait-il pas la peur que semblable tragédie ne vous arrive
? Nous savons et vous le savez aussi, même si vous faites semblant de lignorer, que la population dans sa grande majorité vous rejette, vous et votre épouse, dabord parce quelle a perdu confiance dans les promesses que vous navez jamais tenues et aussi parce que les salaires de la fonction publique ne sont plus payés avec régularité, que larmée est entrée dans une période de contestation et que la police se pose des questions avec la tentative dassassinat de son patron
Alors, avez-vous peur de la fin de votre régime, oui ou non ?
IOG : un homme qui na pas peur est un homme mort !
Jai toujours eu peur et cest pourquoi je suis encore en vie. Jai eu peur de tous mes concitoyens, de mes responsables de la sécurité et de la défense, de mes ministres et aussi de ma femme. Pour conserver mes prérogatives, je navais pas le choix. Il fallait absolument quils aient encore plus peur que moi.
Comment leur faire peur ?
Il ny a pas trente-six moyens. Il faut en tuer quelques uns, provoquer des attentats contre dautres mais sans les tuer, mettre au placard la troisième catégorie et faire disparaître sans même laisser la moindre trace, la dernière catégorie. A ce petit jeu, je suis le meilleur. La trouille, ils ont tous la trouille : mes ministres, mes directeurs, mes chefs de corps et surtout le peuple. Ils viennent à mes convocations, la peur au ventre.
C’est aussi, quand les leaders de l’opposition, même s’ils habitent à l’étranger, ont peur de parler ou qu’ils n’ont plus rien à dire : là, je prends du plaisir. Une jouissance considérable…
Alors je sais que jai gagné et que je suis le plus fort parmi les plus fortiches.
ARDHD : cest une méthode en effet. Mais elle semble avoir atteint ses limites aujourdhui. Les étudiants, les chômeurs, les universitaires, les retraités, pour ne citer queux, ont bravé la peur et ils viennent hurler leur colère et leur désespoir sous vos fenêtres.
Votre Colonel Berger de la garde républicaine nest pas intervenu. Le chef de corps de votre police a été pris de malaise dans sa voiture. Cest vrai quils réchappent respectivement dune grande peur, puisquils ont failli mourir lun et lautre. Alors sur quel registre nouveau, allez-vous jouer ce deuxième acte ?
IOG : pourquoi croyez-vous que jai pris trois jours de réflexion à Arta sans la Paulette, comme vous lappelez ? Entre nous, elle déteste que vous lappeliez comme cela et vous me faites bien rire. Elle pique des colères à chaque fois quelle voit le nom de Paulette
. Je me moque delle et cela lénerve encore plus : ça met de lambiance à Haramous où sinon je mennuierai à mourir.
Pour revenir à votre question, cest vrai que je dois trouver de nouveaux axes pour ma politique, car sans cela, il ne me reste plus quà démissionner.
Aujourdhui, je ne suis pas le dos au mur, car jai le choix.
Partir la tête haute, en laissant le « bord
» pardon pour ce terme grossier, aux autres et minstaller confortablement dans un pays qui saura reconnaître mes qualités et mon immense fortune (la 5ème dAfrique, je vous rappelle).
Mais cest dur pour mon amour propre.
Ou rester et combattre ce peuple dingrats jusquà la mort glorieuse, comme mon excellent ami, vient de le faire
Javoue que je suis partagé et jaimerais bien avoir votre sentiment. Que feriez-vous à ma place ?
ARDHD : nous ne sommes pas à votre place. Nous navons tué personne et nous navons pas volé dargent à qui que ce soit. Pour nous et vous le savez, vous nêtes quun dictateur lamentable, en fin de carrière et lavenir est sombre si vous persistez à vous maintenir au pouvoir.
Vous devez partir rapidement, car vous navez plus beaucoup de temps devant vous. Sinon effectivement, la fin peut-être terrible, quand la foule devient tellement hostile, quil nest plus possible de la contrôler et que les forces de sécurité refusent de tirer sur leurs enfants, leurs épouses et leurs parents.
IOG : vous avez peut-être raison, mais le problème, si je partais, cest que je devrais emmener la Paulette puis la supporter à longueur de journée dans lexil. Vous me voyez, remorquant la Paulette accrochée à mes basques du matin jusqu’au soir ?
Cest cela qui marrête. Elle est odieuse et méchante et elle est devenue acariâtre avec lâge Elle me casse les oreilles avec ses récriminations interrompues. Largent elle en a ! Le pouvoir, elle me la pris ! Quest-ce qui lui faut de plus ! Non ce nest pas possible
ARDHD : ca dépend de ce que vous préférez. Finir votre vie avec la Paulette ou finir lynché par la population ?
IOG : ce nest pas un choix cela ! L’un est aussi terrible que l’autre ! Finalement, et c’est uniquement pour éviter d’avoir à supporter la Paulette, je crois que je vais faire le choix de maccrocher au pouvoir. Tant pis, pour ce que mes ennemis me feront. Mais à tout prendre je préférerais me suicider avant.
ARDHD : attendez, vous avez oublié la troisième voie. Celle qui consisterait à restaurer les libertés, à provoquer des élections libres et démocratiques, à jeter vos hyènes et à les remplacer par des hommes compétents, sans aucune préférence tribale ou autre. Celle de reconstruire le pays avec des hommes intègres et motivés.
Ouvrir le pays au multipartisme, autoriser les media dopposition, rendre largent volé, rendre à la Justice son indépendance, supprimer toute forme de censure, Il y aurait beaucoup à faire et vous retrouveriez rapidement une nouvelle jeunesse.
Les subventions reviendraient et aussi les investisseurs sérieux. Le chômage diminuerait et la santé et léducation se remettraient à fonctionner pour le bien de toutes et de tous. Pourquoi négligez-vous cette voie ? Sans oublier la dissolution immédiate du SDS et de la G.R. ..
IOG : à mon âge, on ne se refait pas. Jai pris goût à lasservissement de mes concitoyens, qui se prosternent avec respect, aux cris des suppliciés dans les casernes, aux supplications des familles de victimes auxquelles je réponds avec délectation par le plus grand mépris
Je ne pourrais pas supporter que lon puisse me contredire un jour, sopposer à mes décisions, critiquer mes actes, comme un vulgaire président européen, qui est souvent la victime des flèches lancées par son opposition .
Non, je ne changerai pas et je resterai à mon poste.
Que ceux qui espéraient mon départ, rentrent chez eux en silence et sans manifester, car la Garde républicaine soccuperait deux avec toute la fermeté requise
ARDHD : Une dernière question si vous le permettez : pourquoi avoir choisi lARDHD pour exprimer vos états dâme aujourdhui, alors que lARDHD est censuré par vos services dans le pays ? LADI ou la RTD auraient diffusé plus largement vos messages, plutôt les états de votre confusion actuelle
!
IOG : La censure de nos jours ne sert plus à grand-chose. Vous le savez. Elle retarde la diffusion des idées et des textes, pendant quelques heures, mais les idées finissent toujours par se propager et par être diffusées à la population.
Si je maintiens la censure, cest pour que lon ne me reproche pas un jour davoir été libéral.
Je suis un dictateur africain authentique. Je le revendique et je lassume pleinement.
Après moi, vous constaterez la fracture, le désordre, les rivalités ethniques, civiles et sociales. Jai bien miné le terrain pour que lon me regrette. Dans moins dun an, on commencera à regretter les Ben Ali, les Moubarack et surtout les Kadhafi et on suppliera, ceux qui sont encore en vie, de revenir aux commandes .
Synthèse : Un peu étonné par les difficultés psychologiques de notre interlocuteur, nous nous demandions, s’il était possible d’affirmer que si Guelleh restait au pouvoir, il fallait en mettre la faute sur les épaules (larges ?) de RPP : la Reine Paulette de Pacotilles ? Probablement !
(*) Qu’est-ce qu’un fax authentique (pour les profanes) ? Cest un fax, une note ou un décret, dont on ne peut plus contester lexistence après coup, contrairement à certaines pratiques habituelles de lancien secrétaire de la Présidence ou de lancien Ministre de lintérieur, qui avaient contesté lexistence même de notes dûment signées par eux et portant des numéros denregistrement chronologiques.
20/08/2011 (B618) Dix jours après son retour au Pays, Jean-Paul Noël Abdi, Président de la LDDH, s’exprime au micro de l’ARDHD sur les sujets d’actualité (A écouter)
/dans Interview, LDDH /par jlschaalPour faciliter l’écoute par les lecteurs de l’ARDHD (devenus auditeurs à cette occasion) nous avons découpé l’interview en cinq parties, qui correspondent aux cinq points qui ont été abordés.
1°) Le retour de Jean-Paul Noël à Djibouti.
2°) La lettre ouverte qu’il a adressée au Ministre de la Justice, en charge des Droits de l’Homme à propos des arrestations et des incarcérations arbitraires de citoyens résidant au Nord du pays,
3°) La publication par La Nation d’une liste de débiteurs fiscaux,
4°) Les risques de dévaluation du Franc djibouti et l’inflatation galopante, qui apprauvit davantages les familles les moins aisées et qui est la conséquence de la corruption et du détournement des produits du pays, en particulier des intérêts générés par le dépôt pour garantir le Franc djibouti,
5°) La famine dans la région, en Somalie et à Djibouti
Question 1 – Le retour de JPNA à Djibouti
1.1. A écouter en WMA (Windows Media Player)
1.2. A télécharger en MP3 : lien de téléchargement
________________________
Question 2 – La lettre au Ministre de la Justice à propos des incarcérations des citoyens qui vivent dans le nord du pays
2.1. A écouter en WMA (Windows Media Player)
2.2. A télécharger en MP3 : lien de téléchargement
________________________
Question 3 – La publication par La Nation de la liste des débiteurs fiscaux
3.1. A écouter en WMA (Windows Media Player)
3.2. A télécharger en MP3 : lien de téléchargement
________________________
Question 4 – Les risques de dévaluation du Franc djibouti et l’inflation galopante
4.1. A écouter en WMA (Windows Media Player)
4.2. A télécharger en MP3 : lien de téléchargement
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Question 5 – La famine dans la Corne de l’Afrique et principalement à Djibouti et en Somalie
5.1. A écouter en WMA (Windows Media Player)
5.2. A télécharger en MP3 : lien de téléchargement
26/07/2011 (B614) Dans la série des interviews (presque) imaginaires, Monsieur Yacin Elmi Bouh a reçu une équipe de l’ARDHD à laquelle il n’a rien caché.
/dans Interview, Interviews (presque) imaginaires, WARABA /par jlschaalARDHD : Monsieur lAmbassadeur, votre Excellence, merci de nous avoir accordé cet entretien.
Jusquau dernier remaniement ministériel, vous étiez Ministre, en charge des finances de la République, puis de lintérieur et de la décentralisation, poste clef dans la stratégie du Gouvernement, en particulier pour veiller au bon déroulement des scrutins et à la sécurité publique. Vous avez affirmé dans un courrier à lARDHD que le ministère de l’intérieur navait ni les moyens techniques ni les moyens légaux de pratiquer des écoutes téléphoniques et quil ny en avait pas. Pourtant vos compatriotes pensent le contraire Comment expliquez-vous ce décalage ?
Yacin Elmi Bouh : ce nest pas à vous que japprendrai que Djibouti est la ville des rumeurs les plus folles. La rumeur nait dans un quartier, puis elle se propage à une vitesse fulgurante, dabord dans la capitale, puis dans les villes de province. Moi, je suis un serviteur de létat, intègre et jai toujours dit la vérité à mes compatriotes. Croyez-moi, je suis sincère quand je dis quil ny a pas découtes téléphoniques à Djibouti. C est la pure vérité.
ARDHD : nous prenons acte de votre déclaration. Mais nous sommes un peu surpris, car à notre connaissance, aucun état ne peut se passer d’écoutes téléphoniques, ne serait-ce que pour contribuer à la sécurité de sa population. Que ce soient les grandes démocraties ou des états dictatoriaux. Djibouti serait-il à part ?
YEB : bien sur. Notre grand homme détat, je parle dIsmaël Omar Guelleh a tenu personnellement à ce que la population ne soit jamais écoutée et quelle puisse gérer tranquillement ses affaires et sexprimer librement. Même sil nest pas encore “écouté”, notre maître incontesté veut donner une leçon de démocratie au monde en montrant que lon peut gouverner un pays sans écoutes téléphoniques, un pays où tous les citoyens, sans aucune exception, puissent bénéficier de tous leurs droits légitimes garantis par la Constitution et par les traités et chartes internationaux que nous avons signés. Un pays où la volonté populaire exprimée lors des différents scrutins est parfaitement respectée. Croyez-moi, car je vous dis la vérité, rien que la vérité.
ARDHD : mais sil y avait des écoutes et vous nous assurez quil ny en a pas, en auriez-vous été informé ? Après tout, les écoutes relèvent souvent des services secrets et elles sont donc secrètes
YEB : Là, je vous arrête. Vous faites fausse route. Bien sur que je naurais pas été obligatoirement informé, puisquelles auraient été placées sous lautorité de mon excellent ami Hassan Saïd, dans les bureaux du SDS au plateau du Serpent. Mais puisque je vous dis quil ny en a pas et quil faut mettre un terme à ces rumeurs stupides. Dailleurs je compte sur vous pour cela.
ARDHD : on dit aussi que certains sites Internet seraient censurés à Djibouti. Est-ce vrai ?
YEB : encore une fois, je minscris en faux contre ces allégations mensongères et honteuses. Croyez-moi encore une fois, car il ny a pas de censure daucun site internet à Djibouti. Ce nest pas possible. Mon excellent confrère, enfin ex-confrère, qui est le ministre en charge des télécoms na lui aussi, aucun moyen technique ni légal de censurer des sites internet. Chaque djiboutien peut sinformer librement : il a des sites dinformation objectifs et totalement indépendants à sa disposition : lADI, la RTD, La Nation, qui linforment heure par heure ..et qui sont accessibles en permanence.
ARDHD : mais les sites de lopposition ?
YEB : ils sont tous accessibles. Regardez, je vais vous faire la démonstration immédiatement. Prenons le vôtre, je clique www.ardhd.org. Il saffiche immédiatement. Vous êtes convaincus ?
ARDHD : votre démonstration est convaincante. Pourtant depuis le cyber café où nous avons travaillé en attendant lheure de notre rendez-vous, notre site nétait pas accessible.
YEB : que voulez-vous que je vous dise de plus ? Une panne de réseau, cest toujours possible. Nos amis et partenaires chinois travaillent beaucoup pour garantir la fluidité du trafic et pour veiller à la totale liberté de l’Internet. Ils ont une longue expérience dans ce domaine spécifique. Il peut arriver quils soient contraints de suspendre provisoirement laccès à Internet pour des périodes très courtes, afin d’améliorer la qualité de leurs filtres. Mettons la faute « à pas de chance », comme vous le dites, les Français.
ARDHD : certainement Alors terminons sur cette note qui a suscité votre agacement. Vous laviez bien écrite ou non ?
YEB : je nai jamais écrit cette note. Croyez-moi quand je vous le dis. Je nai jamais menti au peuple djiboutien qui me fait confiance et je ne lui mentirai jamais. C’est promis !
ARDHD : hum ! Nous on penserait plutôt que quelquun a organisé volontairement une fuite. Comme il y a un destinataire : la Présidence et un émetteur, votre secrétariat ou votre ancien secrétariat, la fuite ne peut provenir que de lun de ces deux points. Pourrait-on imaginer, comme vous le suggérez dailleurs que quelquun cherche à vous nuire, soit dans votre ancien ministère, soit à la Présidence ?
YEB : puisque je me tue à vous répéter que cette note na jamais existé, ne cherchez pas un coupable à mon ancien ministère ni à la Présidence (A voix basse : lidée nest pas stupide, il faudra que je fasse mon enquête). Mais cest vrai quil y a la volonté de me nuire et je vous assure que les coupables seront traités comme il se doit. Avec de tels individus, on ne prend pas de gants : on les torture et on les incarcère ensuite. Cest radical et cela fait taire les oppositions.
ARDHD : pure supposition de notre part. Si cétait Guelleh lui-même qui avait organisé la fuite, pour vous donner le courage de rejoindre la représentation diplomatique de Moscou ou d’ailleurs, que feriez-vous ?
YEB (s’enfonçant dans son fauteuil, une larme à lil) : non, cela nest pas possible. Elle ne peut pas mavoir fait cela, à moi, qui les ai toujours servi loyalement et qui a toujours partagé loyalement toutes les recettes à 50/50. Non je ne pourrais pas le croire. Foutez-moi le camp immédiatement, bande de malfaisants ! Pour cette fois, je ne vous ferai pas arrêter ..
De qui parlait-il ? Mystère, car cest ainsi que sest terminé cet entretien (presque) imaginaire
28/04/11 (B601) Radio-Trottoir : dans la série de nos interviews exclusives (et presque imaginaires) nous vous proposons un entretien avec Mohamed Warsama Ragueh
/dans Interview, Interviews (presque) imaginaires, radio-trottoir /par jlschaalAttention cette interview (presque imaginaire) est une exclusivité qui vous est proposée par Radio-Trottoir
Entretien vec Mohamed Warsama Ragueh.
Propos recueillis par la journaliste RPPiste Xasna Omar Vincent de radio Marmar.
Xasna Omar Vincent : Cher et tendre cousin, je suis heureuse dapprendre que tu as accepté toutes les
conditions formulées par Kadra, notre dynamique Leila dHaramous.
Elle t’aurait aidé à remettre ton esprit en place, après cette campagne ou tu n’as forcément brillé. Avant de venir te voir, Kadra mavait expliqué quelle te remettrait les idées en place, car il se dit que tu aurais succombé à livresse populaire comme un certain Hamaretay en 1997 lors des mascarades législatives.
Peux-tu me dire exactement comme elle sy est prise avec toi ?
Mohamed Warsam Ragueh : En effet et je dois reconnaître que cela m’a permis de percer un mystère. La façon dont elle a réussi à mettre
à sa botte, le vulgaire et stupide Ismaël Omar Guelleh.
Cest une véritable diablesse ! Rien ne larrête. Elle a tout chamboulé et comme tu le disais souvent (lorsque nos liens étaient plus étroits à la belle époque et que ton père avait viré vers lOpposition) tu affirmais, avec force, quIsmaël, nétait pas le fils dOmar Guelleh, mais celui dun Ethiopien du nom de …, je ne me rappelle plus très bien de son nom (?) et je sais que tu demeures silencieuse sur ce cas.
Cette diablesse, venue dun autre monde que le nôtre (!) a réussi à semer la zizanie entre mon épouse et moi-même. Uniquement pour m’empêcher de déposer un recours devant le Conseil constitutionnel (dont je connais parfaitement les rouages et pour cause !). Bien évidemment, c’eut été sympbolique, puisque le recours n’aurait pas été instruit ! Il faut reconnaître que le coup dEtat électoral a été “absorbé” par
lOpposition qui sentête gentiment à le dénoncer au lieu dappeler à une mobilisation immédiate, massive et récurrente..
Cette terrible diablesse n’a cessé de me répéter, que javais plus intérêt à me taire et surtout qu’il ne fallait plus que l’on me voit en compagnie du cousin raciste Aden Robleh.
La dangereuse Kadra a ajouté que que son seul objectif était juste de porter secours à
son esclave le faible IOG, qui na plus les reins assez solides pour tenir le manche. Elle se sent une part de responsabilité et se dit obligé de soutenir cette loque encore avide du pouvoir, car il
est toujours traumatisé par la Veuve Borrel.
X.O.V. : Mais comment sy est-elle prise pour tembobiner aussi facilement, toi qui sais
négocier farouchement quand il s’agit de ton argent, qui semble être ta seule religion et ta seule raison dêtre.
Fais-moi une confidence : Combien t’a-t-elle donné en échange ?
M.W.R. : Quand jétais magistrat, surtout lorsque jétais Président de la Cour dAppel et quon
mavait surnommé “le JUGE à 30%”, personne n’a jamais pu savoir jamais combien javais réellement
encaissé. Cest le secret judiciaire !
Ma candidature a bien dépanné le voleur au pouvoir, qui a été contraint de nous concéder un pourcentage de votes supérieur à 10%.
Sans moi, il naurait pas pu obtenir plus de 4% de participants, même avec les renforts de Silanyo, de son épouse et consorts venus dHargheisa, de Burao, pour venir à son
secours. Il est détesté par tous les Djiboutiens de souche, dautant plus, quil est vraiment pire que moi. Je ne lui arrive pas à la cheville en matière de
Crimes organisés ou de patron de la mafia régionale affiliée à l’une des branches de la mafia italienne basée à Naples et à Mogadiscio.
En tant quancien Juge jen ai appris des choses sur les opérations mafieuses. Je sais très bien et de façon très précise, que malgré le renfort que je lui ai apporté en jouant les faire-valoir sur la
scène des élections présidentielles du 8 avril 2011, il n’aurait jamais été élu si les conditions démocratiques avaient été respectées.
Avec le concours de nos Forces
armées, il s’est attribué la victoire. Tu sais très bien, chère petite cousine, que les bureaux de vote ont été totalement boudés par nos compatriotes Djiboutiens…, Toi et moi nous sommes souvent financés par le RPP. Nous savons parfaitement que les Djiboutiennes
et Djiboutiens, ne sont pas tombés dans le piège, surtout lOpposition que
javais essayé damadouer en négociant le soutien du traître Aden Robleh. En fait son soutien ma fait
perdre des centaines de voix, lorsquil sest trahi en dévoilant son tribalisme
primaire.
Devant plusieurs dizaines de jeunes qui étaient venus mapplaudir, le raciste Aden Robleh, pire que Le Pen, a pris la parole en disant : « je participe à la campagne de Mohamed Warsama car il est issu de la tribu la plus
importante en nombre (elle représente près de 46% des Issas). Avec cette force et le renfort de quelques
autres communautés Issa, M.W. RAGUEH sera élu au premier tour. » (sic)
Dans le cadre de la transparence des dépenses illégales des Fonds publics et des Biens Sociaux, aujourd’hui, mon devoir de candidat dépouillé de sa victoire, m’oblige à rendre public, les sommes importantes qui ont été directement prélevées par le Trésorier Payeur en faveur de mon épouse (10 millions de francs Djibouti), de
mon cousin Aden Robleh (15 millions de francs Djibouti) et de moi-même (27
millions, puis 45 millions de francs Djibouti), qui nous ont été apportées en espéces à nos domiciles.
En échange, nous nous sommes engagés à garder le silence et personnellement j’ai renoncé au dépôt d’un recours devant le
Conseil constitutionnel ce qui aurait pu provoquer l’envoi d’un mémorandum à « lInternational du Conseil Constitutionnel » dont je connais un grand nombre de membres, notamment ceux qui représentent la France.
Dois-je te rappeler que le Président de ce Conseil nest autre quun
cousin tribal du fou dHaramous. Il aurait fait comme moi et surtout comme mon
cousin Omar Chirdon Abbas, car nous sommes tous devenus des spécialistes des trucages
des élections et de leur validation inconditionnelle. Il faut bien le dire
car nous sommes des Eleyeh ( Mamassan-Odahgob) venus de Lughaya de la Somalie et
des portes de lEthiopie (Aïchaa et ses voisinages). Toi, comme moi nous
sommes dorigines Marmar. Mais toi ma chère petite cousine, tu es née à Addis-Abeba tandis que moi, j’ai vu le jour à Djibouti.
Entre nous soit dit, je sais que les Organisations internationales des Défenseurs des Droits de lHomme auraient exploité à fond mon recours et qu’elles l’auraent utilisé pour déposer des
plaintes.
Human Rights Watch, la FIDH et d’autres avaient condamné, avant même le scrutin les conditions de
ces élections « truquées ». Sans oublier Democracy International dont non
seulement, les responsables américains de cette Fondations Internationale ont été expulsés par la Force, mais lun de leur travailleur Djiboutien plus
exactement un de mes cousins Eleyeh a été égorgé.
Son père, que javais invité
à participer à ma campagne et à dire la vérité sur lassassinat de son fils a été immédiatement arrêté par la Gendarmerie, torturé pendant 4 jours jusquà ce
quil signe un papier reconnaissant que son fils navait pas été assassiné.
Je me sens épuisé et je te dis sincèrement, chère cousine, un grand merci et aussi un au revoir car je prends des calmants.
X.O.V. : merci pour ta franchise, cher cousin. Ton interview sera intégralement publiée par Radio Marmar et par Radio-Trottoir de lARDHD qui est bien écouté et consulté par toute notre communauté.
Tu ne le savais peut-être pas mais javais tissé des liens secrets avec eux dès 1996, lorsque jinsultais carrément
lépoux de Kadra qui s’acharne encore à le tenir à bout de bras aujourd’hui
17/03/11 (B595) Interview de Cassim Dini par djiboutii.net
/dans Djiboutii, Interview /par jlschaalBonjour/bonsoir M.Cassim Ahmed, ici Djiboutii.net "une autre voix pour les sans-voix" djiboutiens. Comment ça va pour vous, votre famille, votre parti ?
Merci à vous de bien vouloir m’ouvrir vos colonnes ; tout va bien pour moi. Je reviens d’un séjour de dix jours à Dakar, où j’ai été invité à participer à la seconde édition du Forum Mondial Science et Démocratie et à la onzième du Forum Social Mondial. C’est dans ce genre de manifestation internationale que l’on saisit le mieux ce que notre pays représente : à cause d’une dictature aussi bête que méchante, dirigée par un docteur honoris causa d’opérette, nous ne participons en rien à la marche de l’humanité. Ce fut une expérience enrichissante.
Quant à mon parti, l’ARD, vous suivez tout comme moi la mobilisation en cours dans toutes les régions de notre pays ; je n’ai donc rien à vous apprendre de ce point de vue. Et comme je crois plus utile, dans la phase actuelle, de dire ce qui est plutôt que de prétendre prédire ce qui doit être, je tiens à préciser que mes propos n’engagent que moi et vous comprendrez pourquoi.
Quel parallèle faut-il faire, selon vous, entre les événements qui secouent le monde arabo-musulman (et peut être bientôt, le reste des pays du monde sous le joug de régimes tyranniques) et la situation à Djibouti ?
Pour l’heure, deux soulèvements populaires ont conduit à la chute d’un dictateur : en Tunisie avec la Révolution du jasmin qui a chassé Ben Ali et en Egypte où celle du Nil s’est débarrassée du dinosaure Moubarak. Plus qu’avec ce dernier cas, il y a beaucoup de similitudes entre Djibouti et la Tunisie. Et quelques différences essentielles aussi.
Il y a tout d’abord une gigantesque désespérance du fait d’un appauvrissement généralisé de la population surtout dû à la mauvaise gouvernance d’une classe politique prédatrice. Il y a une jeunesse, même diplômée, sans perspective d’avenir et, ici comme là-bas, candidate à l’émigration.
Il y a un tyran : Ben Ali, qui a effectué une visite à Djibouti l’été 1977 en qualité de vice-président, est le modèle préféré de notre dictateur local, mais un peu plus intelligent que lui. Il y a une première dame rombière, même si Leila Trabelsi préférait confisquer de des villas alors que Khadra Haid gifle plus facilement ministres et hauts fonctionnaires ! Donc, dans les deux cas, les motifs de soulèvement existent.
Mais il y a quelques différences. Si Ben Ali fut le modèle d’Ismael Om ar, Habib Bourguiba n’a malheureusement pas été celui de Hassan Gouled : «
D’une poussière d’individus, d’un magma de tribus, de sous-tribus, tous courbés sous le joug de la résignation et du fatalisme, j’ai fait un peuple de citoyens. Mais j’ai peur de ce que j’ai appelé un jour le « démon des Numides », ce démon qui pousse à la désunion, aux luttes intestines, qui nous a fait rater notre histoire après la révolte de Jugurtha » disait le Père de l’Indépendance tunisienne.
Chez Gouled, c’est plutôt la désunion et le tribalisme que l’Histoire retiendra : la Nation djiboutienne reste encore largement à construire.
Peut-être se construit-elle justement aujourd’hui, sous nos yeux, à travers l’actuelle mobilisation : quand les forces de répression tirent indistinctement sur les civils, il y a forcément une solidarité des opprimés qui s’organise et c’est pour cela que les manifestations unitaires, à Djibouti comme au sein de la diaspora sont si importantes et font si mal au régime qui ne survit que par la division.
En second lieu, la neutralité des forces armées tunisiennes a été essentielle dans l’aboutissement de la révolution de jasmin comme dans celle du Nil. Or, à Djibouti, quelques criminels de guerre totalement impunis ont depuis longtemps déshonoré les forces armées et la police. Criminels et parfaitement corrompus.
Ce sont véritablement des mercenaires sans foi ni loi. Mais on sait au moins une chose des mercenaires : c’est qu’ils cherchent avant tout à rester en vie pour profiter de leurs gains. Quant aux soldats, policiers et gendarmes, beaucoup d’entre eux sont d’honnêtes citoyens tout juste désireux de gagner leur vie et d’élever leurs enfants. Toutefois, un constat s’impose : l’armée djiboutienne n’est pas nationale ! Les hommes en armes déshonorent leur uniforme et leurs frères d’armes morts sur le champ de bataille. L’armée djiboutienne est surtout célèbre du fait de ses exactions contre les civils.
Vous savez, il arrive même que des soldats israéliens dénoncent les atrocités commises par les troupes sionistes contre les civils palestiniens. Avez-vous entendu un seul militaire djiboutien dénoncer les assassinats, viols ou tortures perpétrés par la soldatesque gouvernementale ?
Si, un seul l’a fait : il a été abattu dans le dos par un « compagnon d’armes » ! Et ça se dit musulman, et ça pollue les mosquées. Si vous saviez comme je suis fier d’avoir combattu l’AND, fier de mon passé de maquisard ! Et je suis prêt à le redevenir s’il le faut. Sauf que pour l’heure, les conditions d’une vraie lutte armée ne sont absolument pas réunies. On y reviendra.
Si Guelleh quittait le pouvoir en catastrophe (à la Ben Ali) aujourd’hui même, selon vous, qu’est-ce qui se passerait au pays?
Il quittera le pouvoir, tôt ou tard ! Le problème est de savoir comment. De toute évidence, il a choisi la manière forte, mais c’était prévisible. Dans sa stratégie, il est aussi fin qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Donc, à mon avis, il ne quittera pas le pouvoir avant d’avoir épuisé tout l’arsenal répressif dont il dispose. Autant dire qu’il a de la marge. Mais deux choses sont sûres :
1) il est prêt à tuer mais pas à mourir pour rester au pouvoir alors que les opposant ont démontré qu’ils étaient prêts à mourir. On le sait grâce à WikiLeaks et au Président du Yémen : Ismael Omar est un dealer (trafiquant de drogue), un barman (trafiquant d’alcool) et un armurier (trafiquant d’armes). Ce qu’il aime, c’est avant tout le pouvoir pour l’argent. Pour cela, il peut même commanditer un attentat (ou même une tentative contre lui-même comme autrefois) et accuser qui il veut pour mieux justifier un régime de terreur.
2) Ce n’est pas le rôle de l’opposition que d’envoyer ses manifestants au massacre. Là, ne jouons ni avec les mots ni avec les vies : l’actuelle mobilisation est tout sauf pacifique puisqu’il y a déjà des morts, des blessés, des torturés, des détenus. Il y a donc une disproportion dans l’engagement : on n’engage pas un combat pour mourir, mais pour vaincre. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Sun Tzu. Il faudra redéfinir les modalités de l’action et je crois que les jeunes l’ont très bien compris.
Votre mot sur l’UMP, le RPP et le 3ème mandat de monsieur Ismaël Omar Guelleh… Et, un mot sur l’opposition djiboutienne.
Je ne parle pas de mes ennemis, je les combats. Tout ce que je peux conseiller aux courtisans de ce régime, c’est de fuir tant qu’il en est encore temps. Quant aux hommes en uniforme, ils devraient comprendre qu’en assassinant un civil, ce sont les leurs qu’ils exposent à une légitime vengeance.
Quant à l’opposition, je crois qu’elle doit sortir des deux impasses dans lesquelles est se trouve. La première est d’avoir espéré mener des actions de contestation pacifique contre une dictature qui a tué plus de civils en trois décennies que le colon en plus d’un siècle. Si les urnes sont truquées et les rues minées, la définition de ce qu’est un parti politique et de ce que sont ses militants qui doit être revue.
La seconde, plus grave, est de prétendre que l’horizon indépassable du combat démocratique est la lutte armée en milieu rural et pour cela dénigrer toute tentative pacifique. Comme par exemple lorsque notre ancien compagnon de lutte et ami Mohamed Kadamy et son mouvement du Frud-armé-exilé disent qu’en matière de trahison, Ahmed Dini = Ougouré Kiflé : l’observateur le plus neutre trouverait cela au moins excessif.
C’est pour cela que je demande aux jeunes de faire attention au mirage de la lutte armée en milieu rural : le régime doit être combattu entre le Port de Djibouti et le poste de Galafi. Pour le moment, la lutte armée est surtout un épouvantail, un alibi utilisé par la dictature pour affaiblir l’action unitaire de l’opposition..
Votre message aux Djiboutiens du pays et de la diaspora… et enfin, votre message à la classe politique djiboutienne (l’opposition d’une part et le RPP/UMP et leur candidat, d’autre part…).
A tous je dis que ce régime est condamné par l’Histoire et que, quelle que soit l’issue de l’actuelle mobilisation, plus rien ne sera jamais comme avant. La dictature démystifiée deviendra de plus en plus féroce et la résistance de mieux en mieux organisée. Pensons à la fierté des Tunisiens et des Egyptiens aujourd’hui : ils ont écrit une page des l’Histoire contemporaine dont les conséquences seront beaucoup plus importantes que la chute du Mur de Berlin.
Cela vaut tous les sacrifices.
Dans ce cadre, le rôle libérateur des jeunes est fondamental. Selon mes informations, ils commencent déjà à s’organiser de manière autonome, presque clandestine. A croire qu’ils ont lu le « manuel de guérilla urbaine » de Carlos Marighella disponible sur Internet ! Il faut empêcher l’ennemi de se sentir en sécurité chez lui et tous les rats quitteront alors le navire.
Pour ce qui est de l’opposition, le renforcement de l’unité d’action et la détermination de stratégies cohérentes et complémentaires est d’une urgence vitale. Et je crois que tout le monde en est conscient.
Enfin, avec le rétrécissement continu des lieux d’expression démocratique dans notre pays, la place et la contribution de la diaspora dans la lutte deviennent de plus en plus évidentes. A elle de se montrer à la hauteur.
Comme je l’ai dit, mes ennemis, je n’en parle pas, je les combats à mort.
ARDHD
Association pour le Respect des Droits de l’Homme à Djibouti
84, rue Saint-Louis en l’île
F 75004 Paris
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