28/04/05 (B295) ACTUS (TCHAD) : Communiqué de presse sur la situation au Togo..

DRAME AU TOGO : L’IMPERIALISME
FRANÇAIS A REPRIS LE HAUT DU PAVÉ
(Communiqués 28/04/2005)

Après la mise en échec du premier coup d’état
militaire du 06.02.2005 survenu après le décès du
Général-Président togolais Gnasigbé Eyadema, par la
mobilisation générale du peuple togolais et de la
solidarité internationale, la progéniture du dictateur
Eyadema, Gnassingbé, Faure Gnassingbé et ses
protecteurs de la Françafrique et autres officines de
l’impérialisme français ont repris le haut du pavé au
Togo.

Le mécanisme d’intronisation de la dictature
héréditaire par l’organisation à la hussarde d’une
prétendue élection démocratique présidentielle a été
couronnée sans surprise par l’annonce des résultats,
ce jour 26.04.2005 de la victoire dès le premier tour
de Faure Gnassingbé avec 60,22% des voix contre 38,9 %
à Bob Akitani, le candidat de l’opposition et du
peuple.

Le bébé Gnassingbé s’apprête à occuper le
fauteuil présidentiel de son père qui pendant 38 ans a
commis des crimes contre l’humanité avec le soutien
inconditionnel de l’impérialisme français et de son
grand ami, le Président Jacques Chirac ( qui, par
ailleurs, a affirmé publiquement sa profonde amitié à
l’un de ces nazis tropicaux).

Le peuple africain selon la philosophie de la
Françafrique n’est pas encore mûr pour accéder à la
démocratie.

Il doit continuer à vivre sous la férule
des dictatures dont le géniteur, depuis l’époque
coloniale à nos jours, demeure l’impérialisme
français. Après les coups d’états sanglants qui ont vu
l’élimination de nombre des patriotes africains
(Ngouabi, Sankara.),est venu le temps des élections
«démocratiques» livré clé en main par l’impérialisme
français. Cette nouvelle stratégie sournoise et
insidieuse, peaufinée depuis la conférence de la Baule
dans les années 90, a permis à toutes ses petites
créatures de la Françafrique au pouvoir de remporter
sans coup férir toutes les élections présidentielles
et législatives dans le pré-carré d’Afrique (Déby au
Tchad, Mbia au Cameroun, Sassou au Congo Brazza, Bongo
au Gabon, Eyadema au Togo, Omar Guelleh à Djibouti.)

Quelle honnête âme oserait un seul instant croire à ces victoires ?

Affirmer que les victimes africaines
de ces dictateurs pouvaient reconduire indéfiniment
leur calvaire, est un cynisme et un blasphème pour nos
millions de morts.

Ce n’est pas un hasard si l’impérialisme français et
la Françafrique sont (toujours) les premiers à
exprimer leur satisfaction du « bon déroulement » du
scrutin et de la victoire de Faure Gnassingbé.

Ce
mensonge grotesque est en flagrante contradiction avec
le communiqué du 25.04.05 de la Ligue Togolaise des
Droits de l’Homme (LTDH) qui écrivait : «Les bourrages
d’urnes, les listes électorales tripatouillées, les
électeurs privés du droit de vote, les intimidations,
les lynchages, les opérations commandos de militaires
dans les bureaux de vote pour emporter ou détruire des
urnes, occasionnant des pertes en vies humaines et des
blessés, les dépouillements des bulletins de vote en
l’absence des délégués de l’opposition et des
électeurs, les votes parallèles et multiples, la
présence tardive des listes d’électeurs détenteurs de
cartes nouvellement inscrits, la vente des cartes
d’électeurs par les partisans du pouvoir, les
arrestations arbitraires etc…sont les incidents qui
ont émaillé l’élection sur toute l’étendue du
territoire.»

Au demeurant rappelons que depuis la mise sur orbite
du pouvoir le 06.02.2005 de Faure Gnassingbé par la
Françafrique, plus de 320 personnes ont été tuées ou
grièvement blessées auxquelles s’ajoutent des femmes
violées, de nombreuses arrestations arbitraires,
tortures et traitements dégradants humiliants des
citoyens.

Ces crimes exécutés par l’armée clanique et
les milices prétoriennes des Gnassingbé, ne suscitent
aucune compassion ni désapprobation, ni condamnation
du gouvernement français. La vie des noirs n’a aucune
valeur aux yeux de l’impérialisme français.
Quand il s’agit du pré-carré, la France demeure
aveugle et aphone.

Malgré les hold-up électoraux
accompagnés des assassinats des opposants, malgré les
rapports irréfutables établis par les ADH et certaines
personnalités indépendantes africaines, européennes et
américaines sur ces crimes, nous assistons
inlassablement et invariablement à la rhétorique
française en ces termes : « .l’élection présidentielle
s’était déroulée globalement dans des conditions
satisfaisantes et sans incidents majeurs. ». En
d’autres termes, l’élection est démocratique et peut
être aussi validée par ses partenaires.

Le peuple frère du Togo comme tous ceux du pré-carré
ont le droit de s’insurger et de prendre le pouvoir
(par tous les moyens) qui leur a été confisqué depuis
40 ans par le pacte colonial qui, comme une chape de
plomb, compromet durablement tout espoir de liberté,
de démocratie et de développement. C’est une question
de survie.

N’a t-on pas assisté en France aux différentes
résistances et insurrections contre les oppressions,
l’occupation et les injustices depuis la Commune de
Paris, la Révolution de 1789 la lutte de libération
menée par les Forces françaises libres sous
l’occupation nazie et récemment, en mai 68 ?.

Le Général De Gaulle n’a t-il pas exigé en1966, la
fermeture des bases militaires américaines en France ?

Pour le pré-carré français, ces bases françaises sont
anachroniques et représentent un danger réel pour la
souveraineté de notre continent. Ces troupes n’ont
jamais aidé, ni défendu les intégrités territoriales,
ni assuré la sécurité et la paix des citoyens, ni aidé à asseoir une quelconque démocratie en Afrique comme
en témoignent les multiples hold-up électoraux dans
tous les pays où existent ces bases militaires.

Quel paradoxe de constater que les troupes de la
France républicaine, pays démocratique, berceau des
Droits de l’Homme pouvaient servir de parapluie aux
dictateurs !

Ces troupes françaises garantes des intérêts
néo-coloniaux, ont toujours servi à défendre, et à
introniser les dictateurs chancelants sous les
révoltes des peuples ( Léon Mba au Gabon, Ahidjo au
Cameroun, Déby, Tombalbaye au Tchad, Omar Guelleh à
Djibouti, Eyadema au Togo, Houphouet en Côte d’Ivoire
depuis les années 60 à nos jours) ou à anéantir les
mouvements de libération (l’UPC au Cameroun, le
Polisario au Sahara occidental.) et toutes les
insurrections internes par l’élimination physique de
leurs leaders (Run Um Nyobé de l’UPC assassiné par
l’armée coloniale française le 13 septembre 1958.).

L’impérialisme français élimine systématiquement des
chefs d’état du pré-carré qui sont nationalistes et
qui rejettent l’ordre françafricain et expriment des
velléités d’indépendance (Marien Ngouabi au Congo
Brazzaville, Thomas Sankara au Burkina.)
La présence oppressante de ces bases militaires
françaises est une malédiction pour le pré-carré
victime de cete épée de damoclès.
Les Anglais, les Portugais, les Belges et les
Espagnols ont décolonisé et rapatrié toutes leurs
troupes de leurs anciens territoires d’Afrique.

Cette
exception culturelle française à occuper militairement
le continent noir, est incompatible avec les Droits
Humains des peuples africains à l’autodétermination, à
la démocratie et au développement.

Les descendants africains de ces valeureux soldats
communément appelés tirailleurs sénégalais sont-ils
subitement devenus des criminels et ennemis de la
France?

Et que l’impérialisme français qui fut naguère
libéré du fascisme et du nazisme grâce aussi aux
sacrifices de leurs aïeux, doit maintenant les faire
assassiner par ces dictateurs ?

Cet acte est un mépris, un déni des Droits Humains
avec en filigrane un relent raciste et une trahison
que les peuples africains n’accepteront jamais !

Notre Parti, l’ACTUS, condamne énergiquement ce
deuxième coup d’état militaire au Togo et exprime
toute sa solidarité militante et fraternelle avec le
peuple frère du Togo.
Nous l’exhortons à ne plus se laisser prendre aux
pièges de la Françafrique et de certains de ses agents
africains de la CEDEAO et de l’UA qui, au nom de la
paix, suggèrent la formation d’un gouvernement de
réconciliation.

Votre victoire est éclatante et ne
doit souffrir d’aucun compromis anesthésiant. Après 38
ans de lutte héroïque et des milliers de morts, vous
avez enfin réussi à prendre le pouvoir
démocratiquement. Assumer le sans complexe et sans
concession et ce, dans l’intérêt intégral des masses
populaires.
Seule l’insurrection généralisée permanente, organisée
et unie de tout le peuple, permettrait de mettre hors
d’état de nuire la dictature héréditaire des
Gnassingbé au Togo.
Cher(e)s sours et frères duTogo, vos sacrifices ne
seront pas vain, vous triompherez des forces de
l’empire du mal qu’est la Françafrique.

Votre détermination à résister fera jurisprudence car
des hold-up électoraux et autres coups fourrés de la
Françafrique et de l’impérialisme français au Tchad,
en RCA, en Côte-d’Ivoire….en perspective, feront la
une de l’actualité dans les prochains mois.

Notre Parti, l’Action du Tchad pour l’Unité et le
Socialisme (ACTUS) exige :

– la démission par tous les moyens du putschiste Faure
Gnassingbé et le contraindre à rendre le pouvoir sans
conditions au candidat vainqueur de l’opposition Bob
Akatani qui représente l’espoir et les légitimes
aspirations du peuple martyr du Togo qui lutte depuis
38 ans contre la dictature congénitale des Gnassingbé.

– de la communauté internationale (UA, CEDEAO, CEMAAC,
UE, ONU, OIF,.) une ferme condamnation sans hypocrisie
et un embargo immédiat économique, militaire et
diplomatique contre le régime de Faure Gnassingbé.

Les
peuples africains ne jugeront que sur les actes et non
sur les pseudos intentions et sauront alors établir
sans hésitations la liste de ses amis et
ennemis(complices du génocide programmé des peuples
africains).

– la fermeture de toutes les bases militaires
françaises en Afrique, assurance tous risques pour SOS
dictateurs en danger et la création d’une monnaie
africaine permettant de contrôler nos économies qui
sont au service des multinationales et de leurs valets
locaux qui nous oppriment.

– de la France à revoir sa odieuse et criminelle
politique africaine, systématiquement opposée aux
légitimes aspirations des peuples africains.

En
désespoir de cause, les peuples africains riposteront
de manière foudroyante. La Françafrique finira alors
un jour avec la dépouille des dictateurs qu’elle a
conçus, entretenus économiquement, militairement,
diplomatiquement et maintenus pendant plusieurs
décennies au pouvoir.

– aux puissances occidentales de reconnaître au
continent africain et aux peuples noirs les mêmes
droits humains que les leurs, c’est à dire nous
reconnaître le droit de choisir librement nos
dirigeants, notre mode de développement, d’établir des
relations mutuellement avantageuses dans le respect de
chacun, débarrassées de tout esprit de paternalisme
colonial, d’exploitation éhontée et de complexe de
supériorité raciale.

– la traduction devant le tribunal pénal international
du régime de Faure Eyadema et de ses complices pour
crime contre l’humanité.

Notre Parti demande à tous les africains de manifester
partout ou besoin est, en Afrique et partout dans le
monde notre exaspération, frustration, colère et
indignation contre cette politique coloniale de la
France qui nous dénie le droit humain.
Les peuples africains n’aspirent qu’à vivre dignement
et humainement . Ils se donneront les moyens et le
temps nécessaires d’y parvenir. L’esclavage, les
humiliations, les frustrations, les pillages, les
assassinats, la misère, exercés par l’impérialisme ont
trop duré. Ça suffit ! Basta !

La révolution doit triompher car elle est en marche à
travers les foyers insurrectionnels présents ou en
couvaison.

Pour l’ACTUS (Action duTchad pour l’Unité et le
Socialisme)
actus@club-internet.fr


Le Secrétaire Général
Dr LEY- NGARDIGAL Djimadoum