18/06/05 (B303) L’Afar en perte de Vitesse. Attention Danger ! ! ! ! ! (Par Xagag Bagoul)

_________________________ Note de l’ARDHD
Nous publions cette contribution, parce qu’elle nous est envoyée par un lecteur, et parce que nous ne considérons pas, qu’elle ait le moindre caractère tribaliste. Dans notre esprit, il s’agit simplement d’attirer l’attention sur la situation des Afar.
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Les Afars de Djibouti, sont-ils en passe de perdre leur identité culturelle (autrement dit leur existence) et leurs âmes ? Rien n’est moins sûr.

En effet, depuis la chute d’Ali Aref Bourhan en 1976, la proclamation de l’indépendance de Djibouti en 1977 et l’instauration de Gouled(un issa mamassan) à la tête du nouvel Etat, les afars ont d’ abord été écartés des sphères du pouvoir et marginalisés sur leurs propres terres;ensuite, le pouvoir “Mamassan” a entrepris d’affaiblir leur culture par une panoplie des mesures, à savoir:

– imposition de la langue somalie;

– recherche et invention des méthodes pour contre carrer le “Qafar-Xinto” prononcer afar-dinto; par exemple, la mise en place du “xeer issa”qui a le désavantage de ne pas avoir une “notion d’ÉTAT”

– mise sous tutelle du service des Domaines des terres dans le Nord alors que l’organisation du système foncier afar repose sur le fait que l’ensemble des tribus puisse disposer des parcelles de terrains;

bref, une véritable tentative de mise en lambeaux d’une culture millénaire qui porte en elle une référence à une notion d’ÉTAt(les différents Sultanats de Djibouti l’attestent).

Sultanats qui sont actuellement soumis à une énorme pression de la part du pouvoir iogien. Les Sultans sont sommés d’abdiquer en renonçant à exercer toute responsabilité sur les territoires dépendant de leurs juridictions. C’est l’arme de destruction massive d’IOG à l’encontre des afars. Déjà avec le colonialisme français(qui n’a pas rendu service aux afars en mettant sur un même pied d’égalité une Nationalité {afar}et une tribu{issa}), les afars sédentarisés avaient du mal à préserver leur culture et surtout leur langue, contrairement à ceux de la brousse qui n’ont pas eu à beaucoup côtoyer les colons. Aujourd’hui non seulement le processus de déculturation est général mais il est aussi en accéléré.

Quelques exemples des traits de caractères de cette société qu’on veut à tout prix réduire au silence :

-la société afar est une des “rares” communautés dont le taux de criminalité avoisine le zéro;

– les nombres de prostituées afars se comptent sur les doigts de la main;

– chez les afars le vol est mal vu et mendier est une véritable honte contrairement à la mentalité dominante ou le “ORODE HOGSO”est de mise, ou la solidarité fait défaut et ou le criminel reste libre de ses mouvements en payant le “MAGTA”.

Que va dire un homme somali (qu’il soit Issack, Darode, Gadaboursi ou Issa) qui a vécu avec les afars, qui connaît les afars et qu’il ait un tant soit peu de bon sens ? Eh bien, il va dire que les afars sont des gens honnêtes, courtois mais aussi, qu’ils sont courageux et qu’ils n’aiment pas l’injustice(batil);soit dit en passant, pour répondre à un certain M. Qayaad, ( justement parce qu’ils n’aiment pas l’injustice)qu’il s’est avéré que ce sont les intellectuels afars de l’opposition qui ont les premiers alertés les organisation de défense des droits de l’homme, particulièrement Amnesty International, de la terrible répression qui s’est abattue sur la communauté gadaboursi en 1990 à Djibouti.

Qu’a t-il dit lui du massacre d’Arhiba, des exécutions sommaires et des viols des femmes afars dans le Nord du pays ? Qu’a t-il dit lui, quand les militaires mercenaires ont brûlé vive la défunte Hasna(paix à son âme)à Obock ? Qu’a t-il dit quand l’ÉTHIOPIE a extradée des responsables de l’opposition(Frud et Autres) vers Djibouti ? On ne l’a point vu, point entendu et encore moins lu quand ces militants étaient emprisonnés dans des pires conditions et que des actions étaient menées par la diaspora djiboutienne et des démocrates français pour leurs libérations. Pourquoi ne parle t-il pas des 3 membres du FRUD assassinés lâchement au mois de Mars 2005 par la soldatesque d’IOG ?

OU se cachait-il en Mars 2000 quand des intellectuels et responsables politiques afars ont refusé de sortir de la sinistre prison de Gabode en solidarité avec un groupe des prisonniers issas ? Comment qualifierait-il les membres de la diaspora afars qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour demander la libération de DAF ?

Bref, tout cela n’est pas pour nous étonner puisque on savait qu’il était mamassan(tous les mamassans ne possèdent pas un 4×4) et que d’une manière comme d’une autre, il roulait pour IOG en dépit des textes “abracadabrantesques”qu’il expédie à tout “vent”. Il ne peut tromper que ceux qui veulent bien être trompés. Ainsi, dans son “au nom de tous les miens”, on peut s’apercevoir qu’IBN QAYAAD, élevé au lait tribal, après avoir tenté des années durant de se faire passer, aux yeux de certains, pour un opposant, il tombe enfin le masque ? On peut aussi constater que ce n’est pas tant ce qui est arrivé à Mahdi qui l’empêche de dormir, mais c’est le fait de vouloir lui reprocher d’être membre de l’ARD qu’il considère comme un parti afar étant donné que son fondateur n’est autre que le regretté Ahmed Dini(paix à son âme). Le message qu’il veut faire passer en filigrane(deux poids deux mesures) est “voit comment les afars te traitent, toi qui est “Gada”. Mais en fait qui a intérêt à voir Mahdi quitter l’ARD si ce n’est le pouvoir en place ? Cela ressemble étrangement au scénario concocté pour MR. Moussa Ahmed Idriss lors de l’élection présidentielle de 1999. Sous un autre angle, c’est cette même logique qui a poussée Abdourahman Borreh à se présenter chez Ismaël Guedi avec une valise pleine des billets de banque afin de le convaincre de se porter candidat à la présidence pour éviter l’humiliation et le ridicule d’une candidature solitaire à IOG. Alors, la question par “excellence”que l’on pose est la suivante;le rejeton de Qayaad est-il un “ honorable correspondant” du SDS ? On laisse aux lecteurs le soin de se faire une idée car pour nous cela ne fait désormais plus aucun doute.

S’il y a une chose de positive dans son texte qui sent plus le plagiat qu’autre chose, en s’octroyant pêle-mêle les écrits de Martin Gray, Hannah Arendt et le grand Sartre qui doit se retourner dans sa tombe, c’est le fait qu’il parle de Mahdi, ce qui n’est pas pour nous déplaire (malgré la disproportion de l’évocation de la blessure de Mahdi la comparant à la barbarie nazie ! ).

Juste une dernière question au fils de Qayyaad, est-ce son côté tribal qui l’a empêché de visiter le site web de l’ARD et de son journal “Réalité”qui a réalisé une excellente interview de Mahdi ?

Quant au camarade Mahdi, tous les djiboutiens épris de paix et de justice savent que c’est un opposant qui a fait preuve de beaucoup de courage et d’abnégation pour être resté debout face à la dictature. nous n’avons pas attendu le jet de venin de Qayaad pour lui exprimer, à travers les responsables de l’ARD notre soutien et notre compassion. Ceci dit, une chose est sûr, nous ne nous lasserons jamais de réclamer, n’en déplaise à tous les révisionnistes, une enquête nationale et internationale pour le massacre d’Arhiba, nous n’aurons de cesse de vouloir traduire les violeurs devant la justice de notre pays ou d’ailleurs afin qu’ils paient leurs crimes;nous crions haut et fort que tant que ce régime utilisera la violence pour résoudre les problèmes qui se posent au pays , nous nous opposerons à lui en conséquence. Beaucoup de nos jeunes compatriotes ont sacrifié leurs vies pour cette lutte , d’autres sont prêts à suivre leurs exemples et ce n’est certainement pas par “nationalisme romantique”.

Pour revenir à nos “moutons”, on peut affirmer que l’honnêteté, le courage et la courtoisie ne nourrissent pas le bonhomme, en tout cas pas dans le système politique qui prévaut actuellement à Djibouti. Et c’est là que le bât blesse ! ! ! ! Car les afars adoptent les us et coutumes de la mentalité dominante qui consiste à considérer le voleur comme un lion(Libah) et le corrupteur comme un génie. On aurait dit que Pierre Bourdieu se serait penché sur la société djiboutienne pour décrire le rapport Dominant Dominé. Et dans ce rapport, le plus grave est que le dominé ne se rend même pas compte qu’il ingurgite la culture, la langue, le comportement du Dominant. Alors, il y a danger et il faut dire STOP. Il n’est écrit nulle part que c’est un crime qu’une nationalité aspire à défendre son identité, sa culture, sa langue et ses traditions. Surtout si elle est menacée dans son existence. C’est dans la reconnaissance mutuelle des uns et des autres qu’on peut construire une Nation. Le régime en place à Djibouti n’oeuvre en aucune maniere en ce sens, au contraire, il a tribalisé à outrance le pays. Et là aussi une question s’impose:comment se fait-il que Djibouti ait échappé jusqu’à maintenant au terrible et triste sort de la Somalie ? On peut répondre sans risque de se tromper que c’est parce que des afars vivent à Djibouti et que leur présence et leur culture ont constitué un énorme contrepoids à la mentalité dominante destructrice.

Alors, il est plus que temps que les Afars se surpassent et se révoltent. Qu’ils cessent de compter sur ceux qui font de la figuration au sein du pouvoir iogien.

Faisons notre le titre slogan d’un journal lancé par J. P. Sartre dans les années 60.

Les Afars ont la faim au ventre et la liberté au coeur ! ! ! !

Xagag Bagoul.